« 𝚂𝙴𝙲𝚁𝙴𝚃𝚂. » ᵗᵃᵉᵏᵒᵒᵏ

Douzième Vérité

Alors il savait.

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Tous les regards se braquèrent sur celui qui venait de prendre la parole.

Surtout le mien.

Mes yeux s'ouvrirent très grand mais ma bouche ne put laisser échapper aucun son. Et pourtant, elle aussi était ouverte de surprise et de choc.

-Je.. je suis désolé Kook..

-Comment le sais-tu ? Demanda Yoongi, apparemment choqué de la situation mais pas assez décontenancé pour ne pas poser de questions.

Instantanément, je remis presque toute notre amitié en cause. Une amitié possiblement fondée sur des mensonges, donc ?

Putain, il savait et ne m'avait jamais rien dit.

Mon coeur se compressait dans ma poitrine et mon rythme cardiaque augmentait en flèche.

Je ne comprenais pas, je ne comprenais rien.

-C'est une longue histoire, je ne sais pas si je suis autorisé à la ra-

-Vas-y, le coupai-je.

Il se gratta l'arrière de la tête, probablement gêné alors que le reste du groupe restait halluciné devant la révélation que mon ami venait de faire.

Ils ne s'y attendaient pas, et moi non plus.

-Je-..Hm..

-S'il te plaît, dépêche-toi.

-Désolé.. Tu sais.. Il y a quelques années, quand mon père et ma mère étaient toujours ensembles.. C'était le début de la crise. Mon père venait d'être muté dans l'équipe de police de Séoul et ma mère n'en pouvait de le voir aller et venir toutes les semaines. Il était distant, froid et ne prenait absolument pas une seconde pour nous. Ce qui s'est accentué à la période de Noël d'il y a 6 ans, ou 7.. Je ne sais plus exactement. Quelques jours avant cette fameuse fête de Noël, mon père est rentré à la maison dévasté.. Habituellement, il n'avait pas d'enquêtes aussi « grosses » à gérer et il ne savait pas comment annoncer à ma mère qu'il ne passerait pas les fêtes avec nous mais plutôt au commissariat. Quand il s'est avancé pour lui dire et que ma sœur et moi sommes descendus pour lui dire bonjour, il s'est effondré en nous prenant dans nos bras et en remerciant le Ciel que nous soyons en sécurité. Alors, forcément, on s'est demandé ce qu'il pouvait bien lui arriver pour se comporter ainsi. Lorsqu'il s'est relevé pour donner des explications, il nous a annoncé à tous qu'il ne pourrait pas rentrer pour les fêtes et qu'il n'avait même pas envie de prendre de congés. On aurait pu être outrés et tristes mais au moment où il a commencé à nous expliquer qu'un petit garçon de mon âge s'était fait enlevé par une vieille perverse au passé sombre et que toute sa famille n'arrêtait pas de pleurer sa disparition, personne n'a pu lui en vouloir. Il a dit qu'il avait rencontré la famille du petit garçon en question et qu'il s'était imaginé à leur place, puis a ajouté qu'il aurait été dévasté par ma disparition et qu'il aurait aimé que quelqu'un l'aide à me retrouver, qu'il ne soit pas seul. Donc, il n'a pas laissé les parents du petit seuls. Chaque jour, il allait les voir, donnait des informations sur l'enquête.. Il cherchait la vieille folle partout : son domicile, son ancien travail, dans la ville, ses endroits habituels,.. Tout. Mais elle était introuvable et la voiture dont elle s'était servie pour te kidnapper avait été retrouvée sur un parking de cinéma, loin de toutes habitations possibles bien que mon père ait tout de même cherché dans les alentours.

Il marqua une pause, la tête baissée tandis que la mienne restait droite, malgré mon souffle coupé et mon envie de chialer.

-Il a encore et encore cherché, pendant que ma mère, ma sœur et moi regardions sans cesse les infos, espérant avoir plus de nouvelles. Et chaque soir, à la même heure, une alerte enlèvement apparaissait sur notre écran avec un description « Jeon Jungkook, 11 ans, a été enlevé.. » et une photo de toi juste à côté.. Tu étais réellement adorable sur la photo et nous priions très fort afin que tu sois retrouvé vivant.. Ensuite.. Les fêtes sont passés et mon père est rentré à la maison.. Alors qu'il ne devait pas.. Il est arrivé, a ouvert la porte et a pleuré.. Il n'arrêtait pas de dire qu'il n'était bon à rien, qu'il n'avait pas réussi à te retrouver, qu'il était nul à un tel point que tu n'as pas eu d'autre choix que de te débrouiller par toi-même. Bon.. Il a tout de même été soulagé que tu sois en vie mais tu étais dans un très mauvais état d'après ce qu'il m'avait raconté.. Il répétait sans cesse que tu étais un enfant courageux, qui a appelé le samu pour sa mère ayant fait un malaise alors que tu venais de subir les pires atrocités de ce monde, que tu n'avais pas versé une seule larme et que tu étais très très fort, que tu ne te plaignais pas d'avoir mal alors que tu avais le corps en sang, couvert de bleus, de fractures, de blessures infectées, de déchirures. Il m'a dit t'avoir vu, plusieurs fois depuis.. Apparemment, tu t'inquiétais beaucoup pour ta famille plus que pour toi-même. Mon père disait que tu étais très mature et compréhensif, que tu répondais aux questions dans les moindres détails.. Mais que.. que.. quand.. quand les médecins ont comprit que tu n'avais pas seulement été battu mais aussi..aussi..