PDV Taehyung :
-Monsieur Kim ? Vos affaires sont-elles prêtes ?
Souriant à l'infirmière passant dans ma chambre, je hochai la tête vivement. Tout était prêt depuis déjà plusieurs heures. À vrai dire, je tournais en rond, n'attendant plus que l'on vienne me chercher. J'étais anxieux, terriblement anxieux. Pourtant, mon état ne faisait que s'améliorer et la psy que je suivais dans l'établissement m'aidait énormément.
Ouais, mais aujourd'hui, c'était différent. Aujourd'hui, après trois mois passés ici, j'allais retourner chez moi pendant deux semaines. Enfin, j'allais sortir, plutôt. Je n'avais plus vraiment de chez moi à Séoul.Il y avait l'appartement Jungkook, là était le problème : je n'avais aucune idée de si le procès s'était bien passé ou non. Le peu de contact que j'avais avec l'extérieur était... aberrant. Ici, l'isolement était quasiment total et je n'avais le droit qu'à un coup de fil par mois, donc assez pour savoir que mon petit-ami avait le tribunal qui lui collait un procès. Néanmoins, pas assez pour savoir si tout s'était bien passé ou non.
J'étais dans la panique totale. Cette nuit encore, je n'avais pas pu fermer l'oeil. Et si Jungkook croupissait en prison ? Et s'il ne pouvait plus dormir dans son lit douillet mais dans une cellule ? Si sa liberté lui avait été enlevée au prix de la mienne ? Déjà, je ne pourrais jamais me le pardonner. Et, en plus de cela, il serait tellement malheureux, et puis, moi aussi...
J'avais du mal à vivre correctement ces derniers-temps, je ne cessais de repenser aux événements d'il y avait quelques mois. D'après ma psychologue, il était totalement normal d'être traumatisé. Et encore... à ses yeux, je vivais plutôt bien ce traumatisme.
Faut dire que Kook occupait tout mon esprit. Je n'avais ni le temps ni l'envie de paniquer pour autre chose. Même si, d'un certain point de vue, les choses avaient un rapport entre elles.-On va prendre vos valises, Monsieur Kim. Veuillez nous suivre, s'il vous plaît.
De nouveau, je hochai la tête et suivis les infirmiers sans dire un mot. Je me contentais de ronger mes ongles, essayant vainement de contrôler mes tremblements. J'avais beau me dire qu'y penser ne changerait rien, comment pouvais-je ne pas y penser ?
J'essayais juste de me rassurer en me disant que c'était la dernière ligne droite. Le plus gros était derrière nous, désormais, non ? S'il s'en sortait, c'en serait fini de tout ça. Par contre... dans le cas contraire...
-Taehyung, soupira ma psychologue en attrapant ma main. Tout va bien se passer...
-Vous savez quelque chose ? Lui demandai-je désespérément, question répétée depuis une semaine alors qu'elle ne voulait pas me donner de réponse.
Cette dernière fit non de la tête.
-Je ne sais rien. Et quand bien même je saurais quelque chose, il m'est interdit de te communiquer quelconque information provenant de l'extérieur de l'hôpital. Tu le sais très bien...
Je soupirai, résigné à ne rien dire de plus. Elle n'avait pas tord. Mais elle n'avait pas forcément raison non plus. Si elle voulait le meilleur pour ma santé, pourquoi me cacher le résultat du procès ? Puis, elle devait forcément savoir quelque chose. Même sans regarder la télé... Ma famille m'avait dit qu'ils en parlaient presque partout et que tout le monde défendait Jungkook.
Moi aussi, j'aurais bien aimé le défendre. Surtout après ce qu'il avait fait pour moi.
Je descendis les escaliers à vitesse grand V. Mon dieu ce que mon coeur pouvait tambouriner dans ma poitrine. Mon dieu ce que je ne sentais plus la totalité de mon corps. Comme si mon âme s'était envolée je ne savais où, je perdais le contrôle de moi-même. À en oublier les formulaires à remplir avant de sortir, prenant à peine le temps d'attraper mes bagages. Bien évidemment, je vis le grand sourire de la gentille infirmière lorsque je pris difficilement mes valises en mains, dû à mes tremblements.

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« 𝚂𝙴𝙲𝚁𝙴𝚃𝚂. » ᵗᵃᵉᵏᵒᵒᵏ
عاطفية"-Il est à la fois mon poison et mon antidote. Il peut me détruire comme il peut me faire sentir vivant et heureux. Tout cela en un claquement de doigts." [jeon jungkook x kim taehyung.]