3. Tension et appréhension

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Dés que j'entre dans la cour, tous les regards se posent sur moi. Pourtant, à en juger l'apparence des autres, je ne suis pas si différente. J'ai un short, un t-shirt et un gilet, comme la plupart des filles. Peut-être est-ce le fait que je sois nouvelle.

Une fille s'approche de moi à petits pas, comme si elle ne voulait pas se faire repérer. Elle rosit un peu quand je croise son regard et se métamorphose en tomate tandis qu'elle essaye vainement de dire quelques mots :

-Bonjour, fais-je pour lui facilité la tâche. Je suis Rachel, mais tout le monde m'appelle Ray. Comment tu t'appelles ?

-J...Jane... Mon nom à moi c'est Jane.

Je lui tend la main et elle la serre doucement. Bientôt, une autre personne arrive, un garçon cette fois. Il me présente sa main et dit :

-Moi c'est Arthur, enchanté Ray !

-Et moi je m'appelle Franck, fait une petite voix derrière Arthur.

Je serre la main des deux garçons et bientôt encore plus de mains se présentent. Malgré leur nombre en constante augmentation, j'arrive à toutes les serrer avant la sonnerie.

Une fois en classe, tout le monde me reluque encore. On me présente aux uns, aux autres et petit-à-petit, je sens que quelque chose ne va pas. Un profond sentiment de peur persiste dans l'air, le rendant malsain.

Quand on entre dans la salle de sciences, la peur devient encore plus palpable. Certains deviennent livides, d'autres échangent des regards lourds de sens. Les plus teigneux vont jusqu'à échanger quelques messes basses mais rien de plus. Jane me glisse à l'oreille :

-Le prof de bio est un grand malade à ce qu'il parait. Il a déjà gardé une élève pendant deux heures consécutives parce qu'elle n'avait pas répondu à une question.

Je frissonne. Je fais un signe à Jane pour qu'elle se taise car le professeur arrive.

Il ouvre la porte en silence, désigne le plan de classe qui est au tableau du menton et jette un regard circulaire sur la salle une fois que tout le monde est assis.

-Je vais vous le dire tout de suite les mioches, je ne suis pas là pour vous chouchouter mais pour vous faire apprendre. Et je ne vais pas être tendre, vous pouvez y compter. Maintenant tout le monde sort une feuille blanche et vous noter les questions au tableau avant d'y répondre le plus précisément possible. Et pas de questions !

Docilement, je sors une feuille de mon sac et commence à écrire. Les autres font de même, sauf Jane, qui n'a pas de feuille. J'en prend une des miennes et traverse la salle pour la lui donner.

-Vue, fait le prof en jetant une craie dans ma direction.

Je la rattrape sans y faire attention. J'étais toujours la première à rattraper le pain qu'ils nous donnaient.

Je passe devant le prof pour revenir à ma place et lui rendre sa craie au passage.

Le contrôle sur table finit, on a droit à un sketch sur les gens qui n'apprennent pas leurs leçons et ceux qui perturbent le cours. Dans les deux cas, les élèves seront expulsés du cours et devront passer la fin de l'heure en permanence.

Ding-Dong !

Alors que je range mes affaires, j'entends des "T'es trop forte !" et des "T'as vu ce qu'a fait la nouvelle ?" dans mon dos. Je me tourne et souris à mes admirateurs.

Je sors en dernier, après avoir reçu des encouragements et des félicitations de tous les coins de la classe. Alors que j'allais passer la porte, le prof m'attrape l'épaule et me ramène vers lui.

-Si tu continues comme ça petite, je vais devoir prévenir tes parents.

Un sourire mauvais éclaire son visage. Avec un haussement d'épaules, je fais :

-Si vous les trouver je suis preneuse. Sinon, les prévenir de quoi ? Parce que je ne suis pas sûre que lancer du matériel sur les élèves qui veulent aider les autres soit autorisé par le règlement.

Je dégage mon épaule d'un mouvement, ramasse mon sac et sors, fière de moi.

La Fille Et Le MeurtrierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant