56. Agacement

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Un véritable geyser de sang m'éclaboussa le visage. Je reculai un peu, de peur de tâcher mes vêtements. C'était peine perdue...

-Pfiou... Une bonne chose de faite. On continue ?

-Hum hum.

Alors que nous marchions vers l'ascenseur, Zack finit par s'énerver :

-Je t'ai sauvé la vie merde ! Pourquoi tu agis comme si tu te foutais de tout ?!!

-Je ne sais pas.

Après un instant, je repris :

-Tu le pensais vraiment quand tu as dit que tu me tuerais ?

-Rah... Et te revoilà partie avec ça ! Bordel tu veux pas oublier cette idée un peu ? Pourquoi tu veux pas juste sortir et vivre normalement ?

Je ne dis rien et le suivis jusque devant la cabine.

-Et puis comment on ouvre ce truc ?!!

-Je reviens.

Je repartis explorer le reste de l'étage, laissant Zack seul.

*ellipse de l'ouverture de l'ascenseur*

-Enfin !

Il entra dans la cabine. Je le suivis plus lentement, toujours en pensant à mon envie de mourir.

-J'espère que tu te jetteras pas dans les bras de tous ceux qui veulent te buter...

-Tu me promets de me tuer ?

-Mais arrête avec ça !

Il me prit par les épaules et me secoua :

-Tu veux pas vraiment mourir hein ? Dis-moi que c'est juste une blague et que tu me fais tourner en bourrique. S'il te plaît.

Ses yeux imploraient. Je détournai le regard. Son expression me retournait le cœur d'une façon désagréable.

-Je veux mourir. C'est ce que Dieu voudrait, j'en suis sûre. Alors j'accomplierai la volonté de Dieu.

Zack soupira et me lâcha.

-Tu as une tête de poupée... C'est flippant.

-Une poupée est inoffensive. Tu n'as pas à avoir peur de moi.

À moins que ce ne soit pas moi que tu ais devant toi.

Il soupira de nouveau. L'ascenseur acheva sa montée vers le prochain étage.

-Bon, on va faire un marché, fit Zack en sortant de la cabine.

Il était énervé et tapait du pied nerveusement.

-D'accord.

-Arrête avec cette voix éteinte ! Rallume-toi bordel !

Il faillit me saisir de nouveau par les épaules mais s'arrêta en chemin avant de souffler bruyamment.

-Je veux bien te tuer si on sort de là. Et t'avise pas de me fausser compagnie !

-Tu le promets ? Tu me tueras si je t'aide à sortir ?

-Je... Je le promets. Je hais les menteurs.

Il avait l'air triste. Moi j'étais appaisée. Je mourrais une fois sortie d'ici.

Pdv : Zack

Putain pourquoi j'ai accepté ? Pourquoi bordel de merde ?! Je viens de jurer que je tuerais la personne qui m'ai le plus cher. Sérieusement quel con !

-Je te préviens Ray. Pour que je te tue, il va falloir faire des efforts.

-D'accord.

Putain cette voix monocorde m'insupporte.

-Ais l'air heureuse pour voir.

Elle essaya de sourire. Mais avec ses yeux éteins, c'était juste pitoyable.

-Laisse tomber... C'est juste lamentable. Allons-y.

L'air sentait la terre humide. C'était désagréable.

Ray regarda autour d'elle avant de dire :

-Il y a un cimetière près d'ici.

-Et quoi ? Tu veux y aller ?

Elle ne répondit pas et se contenta de me regarder de ses grands yeux mornes et tristes. Pourtant, la Ray que j'avais connue était tout sauf morne et triste ! C'était un rayon de soleil tellement éblouissant que je ne pouvais pas l'éteindre. Et je ferais tout pour le rallumer. Ne serait-ce que pour une seconde.

*Quelques minutes d'exploration plus tard*

-Bordel mais qui est assez taré pour mettre un cimetière ici ?!

-Je te l'avais déjà dit.

Elle commence à m'énerver avec sa voix de robot !

-Ouais ouais... Bref, comment on fait pour sortir ?

-Je ne sais pas. Il y a une porte là mais je ne pense pas que tu passes dedans. Je vais y aller.

-Mais t'es pas bien ! Et si y a un taré à l'autre bout, je fait comment pour venir te sauver ?!

Elle ne répond rien avant de s'engager dans le trou du mur. Elle m'écoute ou pas ? Mais trop tard, elle est partie...

-Et je fais quoi moi en attendant ? Je vais pas rester comme un con tout seul quand même ?!

-Cherche un mécanisme de ton côté, fait Ray d'une voix étouffée.

Elle se fout vraiment de moi là...

La Fille Et Le MeurtrierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant