5. Ce serait si facile...

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Elle a laissé son sac. Je le lui ramène ? Ou je l'attends là ?

-Bah et puis merde, je suis pas une bonniche moi ! Si c'est important, elle a qu'à venir le chercher !

Je suis tenté de regarder à l'intérieur. Juste pour voir.

Je reste comme un con devant le sac pendant plusieurs minutes avant de voir la fille revenir en courant. C'est que ça devait être quelque chose d'important.

Elle me lance un regard bizarre avant de chercher dans une des poches du sac. Elle sort des clés, les met dans la poche de sa veste et cherche encore.

-Zut, je ne l'ai plus !

Je ne dis rien, adossé à un réverbère, je la regarde galérer dans l'obscurité. Si je le voulais je pourrais la planter sans problème. Seulement, pour la première fois de ma vie, je ne m'en sens pas capable.

-Qu'est-ce que tu cherches, je finis par demander.

Elle sursaute, me jette un regard surpris, comme si elle avait oublier que j'étais là et se retourne pour farfouiller sans me répondre.

-Oh, je t'ai posé une question !

-C'est pas important. Et puis qu'est-ce que tu fais encore ici ? Tu devrais rentrer chez toi non ?

Elle commence sérieusement à m'énerver cette gamine ! De quoi je me mêle ?

-À moins que tu n'ais pas de maison...

Je bouillonne. Elle se prend pour qui pour s'immiscer dans la vie des gens ! Je sens la lame froide sous mon sweat. Un petit coup sous la gorge et on en parle plus. Ce serait si facile... Je suis sûr qu'elle ne se débattrait même pas.

-Tu as entendu ?

-Quoi ?

-Est-ce que tu veux passer la nuit chez moi ? Lenny n'est pas là de la soirée et ça se voit que tu meurs de faim. Tu es aussi maigre que moi, la nuit où on m'a trouvée.

-Tss...

Elle sourit comme une idiote. Elle est très fière de son idée apparemment. Mais c'est quoi cette histoire de trouver ?

-Alors, c'est décidé ? Tu viens ?

-Plutôt crever.

Elle baisse la tête et s'en va le pas trainant.

-Hé ! T'oublies encore ton sac !

Elle revient le chercher, une lueur d'espoir dans les yeux.

-Qu'est-ce que tu as ? Tu me cherches ?

-Non. C'est quoi ton nom ?

Mais quelle cruche sérieusement... Je regrette de pas l'avoir planter tout à l'heure.

-Isaac Foster. Maintenant, bouge de là.

-J'habite au coin de la rue si tu change d'avis. Au revoir Zack !

Et miss Niaiserie repart comme une fleur. Pitoyable.

Zack... Ça fait un bail qu'on ne m'a appeler comme ça. La plupart des gens m'appelle le monstre, ou Isaac pour les plus polis. Mais jamais Zack. Il n'y avait qu'eux pour m'appeler comme ça. Et pour me faire faire tout ce qui les emmerdait aussi. Bande de connards... J'aurais dû les zigouiller plus tôt.

-Et si j'y allais ? Ça me ferait un repas ce soir et un coin chaud pour dormir. Pas besoin de voler ou de tuer cette nuit... Au pire je bute la niaise et je me casse après.

Je me décide lorsqu'une bourrasque vient me glacer jusqu'aux os. Les nuits se rafraîchissent beaucoup trop vite par ici !

Au bout de la rue, une petite maison. Ce doit être là. J'ouvre la porte et miss Niaiserie est là.

-Tu es venu, fait-elle avec un grand sourire. Entre, les pizzas ne devraient pas tarder !

Cette soirée risque d'être étrange...

La Fille Et Le MeurtrierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant