Je me réveille en sursaut. Il y a quelque chose sur ma jambe. J'ouvre grand les yeux mais je ne vois rien. Il fait trop sombre.
En plus de ça une odeur âcre de sang flotte dans l'air.
J'enlève mes pieds et un petit cri de surprise retentit dans l'air stagnant.
-C'est toi Ray ?
Elle essaye de parler mais sa voix est très faible.
-Oui mais tu m'as fait super mal...
Je tend la main vers mes jambes et touche ses cheveux. Ils sont doux et épais.
Sans vraiment m'en rendre compte, je les caresse. C'est tellement agréable, c'est comme caresser un chaton...
-Qu'est-ce que tu fais ? J'ai quelque chose dans les cheveux ?
Je retire aussitôt ma main et mon visage devient chaud.
Elle se lève et vient s'asseoir sur l'accoudoir qui me servait d'oreiller. Sans un mot, elle pose sa main sur ma joue. Mon visage chauffe encore plus et un éclat d'inquiétude apparaît dans son regard.
-Tu as encore de la fièvre ? C'est peut-être plus grave que je ne le croyais...
Je la regarde et je prends sa main. Elle est douce aussi. Encore plus que ses cheveux.
-Non je vais bien... J'aime bien tes cheveux... Et tes mains aussi. C'est doux et chaud...
Qu'est-ce qui me prend d'un coup ? Pourquoi je dis tout ce que je pense à voix haute ? Elle va vraiment penser que je délire si je continue comme ça...
Mais non, apparemment c'est normal. Ça a l'air plutôt drôle d'ailleurs parce qu'elle éclate de rire avant de dire, toujours avec sa voix étouffée :
-Merci Zack mais tu n'es pas obligé d'être gentil avec moi. Je sais très bien que tu n'hésiteras pas à me tuer quand je deviendrais inutile.
Ne sois pas sûre Ray. Je ne sais pas si je pourrais te tuer. Tu pourras faire la pire action de la Terre que je te pardonnerais.
Les mots restent coincés au fond de ma gorge mais elle a compris je crois. Elle me regarde plus intensément et m'emprisonne avec son regard hypnotique.
-Zack... J'ai quelque chose à te...
Des coups à la porte brisent le contact et elle libère sa main de la mienne. Mais je ne veux pas ! Je la veux près de moi ! Pourtant je la laisse faire, docile. Ça ne me ressemble pas...
-Isaac, cache-toi dans ma chambre, c'est Catherine.
J'obéis et monte les escaliers, avec un automatisme flippant.
Je tend l'oreille, au cas où Ray ait besoin d'aide. Une violente dispute éclate en bas.
-Je peux très bien me débrouiller seule, je n'ai pas besoin qu'on m'envoie dans un foyer !
-Il n'y a pas de discussion Rachel, tu viens avec moi. En plus, Lenny ne rentrera pas avant un bon moment. Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose ! C'est pour ton bien !
-Arrête avec tes faux airs de gentille fille. C'est de ta faute si tu t'es fait frappée ! Tu l'as bien cherché ! Tu n'as eu que ce que tu méritais ! Maintenant tire-toi et ne reviens plus jamais !
Je ne tiens pas en place. Il faut que j'y aille ! Je me glisse hors de la chambre et je descends petit à petit les escaliers. Quand j'arrive dans la cuisine, la grosse est au téléphone et Ray bouillonne de rage.
D'un coup elle lui saute dessus et lui arrache le téléphone des mains avant de l'éclater sur le parquet.
-Je ne pars pas ! Est-ce que tu as assez de matière grise pour le comprendre ?
Je n'intervient pas. Ray peut être terrible quand elle le veut. Elle va peut-être faire un truc marrant.
Malgré mon attente, rien ne se passe. La grosse finit par partir, vexée. Quelle déception...
Rachel me fonce dessus et enfonce son visage dans mon sweat.
-Désolée, mais j'ai besoin de décompresser.
Je ne dis rien. Je sens son souffle sur mon torse et je me sens bizarre. Bien. Mais bizarre.
J'ai envie de la serrer dans mes bras. C'est ce que je fais d'ailleurs. Elle émet un petit cri tout mignon avant de m'entourer de ses bras à son tour.
-Qu'est-ce que tu voulais dire tout à l'heure ?
Elle enfonce sa tête un peu plus contre mon torse, respire un grand coup et demande :
-Est-ce que la couleur de tes yeux est naturelle ?
VOUS LISEZ
La Fille Et Le Meurtrier
Fanfiction⚠ Cette histoire contient des scènes ou des mots pouvant heurter la sensibilité des plus jeunes et des plus fragiles. Vous êtes prévenus ! Bonne lecture ! ⚠ Rachel est une jeune fille vivante et épanouie. En tout cas, c'est ce qu'elle fait croire à...