9. Infirmière Rachel !

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NDA : Ne vous inquiétez pas, il n'y a rien de sexuel dans ce chapitre (Ray a 12 ans et Zack 15). Je dis ça parce que le titre du chapitre peut porter à confusion.

-Zack ? Tout va bien ? Tu pleures...

Deux larmes roulent le long de ses joues bandées. Quand je les essuie, je remarque qu'il est brûlant.

-Zack... Réponds s'il-te-plaît...

Il a les yeux dans le vide. Son visage est chaud. Beaucoup trop chaud.

-Zack, il va falloir que je t'enlève tes bandages...

Il ne répond pas. Il a l'air plongé dans ses pensées. Tant pis pour son autorisation, c'est un cas de force majeure ! Je commence à décoller les bandes. La chair est à vif et suinte par endroit. Je retiens à grand peine un haut-le-cœur.

-Je comprends mieux pourquoi tu as de la fièvre...

Je traine Zack jusqu'à ma chambre et parvient à l'installer sur le lit. Je le laisse là et je vais chercher des compresses et des bandes neuves. En passant, je remplis une bassine d'eau tiède.

À mon retour, il s'est endormi. Je souffle un instant, pose la bassine que je viens de remonter et m'assois par terre.

-Tu m'en fais faire des aller-retours... J'espère que tu te rétabliras vite.

Je nettoie les blessures, bande le tout et attends. Je pensais lui donner un médicament contre la fièvre mais j'y ai renoncé, l'intéressé gardant la bouche ostensiblement close.

Après une demi-heure d'attente sur le sol de ma chambre je vais chercher les habits de Zack.

Encore une heure, puis deux, passent... Zack ne se réveille pas. Sa fièvre est un peu tombée mais il est encore chaud. Il commence à bouger un peu puis enfin se lève violemment, comme si il sortait d'un cauchemar.

-Où je suis ? Et pourquoi j'ai que mon caleçon ?

Je souris et lui tend le reste de ses vêtements en disant :

-Merci Rachel, d'être rester à côté de moi alors que j'étais en proie à une violente poussée de fièvre.

Il me regarde, sans comprendre. Et il devient inexpressif. Je sais pourquoi. Il a entendu les pas dans l'escalier.

-Cache toi sous le lit. Il ne fera pas attention à toi.

Il obéit sans poser de question. Moi, j'éteins la lumière et me glisse dans le lit. Et je m'aperçois que les compresses sanguinolentes, sont encore au sol. "N'allume pas la lumière. N'allume surtout pas la lumière !"

-Ma puce ? Tu es encore debout ?

Je ne réponds pas et m'enfonce un peu plus sous les couvertures.

Lenny éclate de rire et va se coucher. Il y a des bruits bizarres qui viennent de sa chambre mais je n'y fais pas attention. Je pousse un long soupir et je sors de mon lit.

-Zack... Tu veux ma place ?

Il ne dit rien et il saisit la main que je laisse pendre.

-Et toi tu dors où ?

-Bah par terre pourquoi ? Tu t'inquiètes pour moi ?

Je souris dans le noir. Cette nouvelle me remplie de joie, pour une raison que j'ignore.

-D'accord, on change.

Et il sort de sous le lit.

En réalité, il y a largement assez de place pour deux. Zack le remarque. Il secoue la tête de droite à gauche. Comme si il ne savait pas quoi faire et qu'il réfléchissait. Où qu'il ne savait pas quoi faire de moi.

-Espèce d'idiote. Si tu crois que je vais te priver de ton lit... En plus, on a déjà dormi ensemble.

Je suis gênée. Je ne m'attendais pas à de la réticence. Je ne m'attendais même pas à une réponse à vrai dire.

Sans ajouter un mot, Zack se glisse sous les draps, met ses mains sous sa tête et se met à contempler le plafond.

Je me recouche mais essaie de garder un maximum de distance entre lui et moi. Je sais que c'est idiot mais je ne peux pas m'empêcher de le faire.

-Merci d'avoir changer les bandes. Elles commençaient à dater.

-Il faut que tu désinfectes mieux tes brûlures. Et que tu te laves plus souvent. Sinon, l'infection va se développer et tu mourras dans un peu plus d'une semaine.

Il rit et me jette un regard. Il est tellement insouciant.

-À quoi sert de vivre ? Nous sommes nés pour mourir de toute façon. Un peu plus tôt ou un peu plus tard, qu'est-ce que ça change ?

Je le regarde sans comprendre. Il veut mourir ? Je n'y crois pas. À quoi bon avoir lutter autant à l'orphelinat ?

-Tu le pense vraiment ? Tu veux vraiment mourir ?

Il prend le temps de répondre :

-Non. En réalité, je veux désespérément vivre. À n'importe quel prix. Qu'importe ce que je dois faire pour ça.

Je me colle contre lui. Ce n'est pas voulu, c'est juste un réflexe. Mais il frissonne dés que mes cheveux touche sa joue.

Je n'arrive pas à dormir de la nuit. Zack lui a réussi à s'endormir vers 6:00. Je le regarde dormir. Il a l'air innocent. C'est dingue à quel point une personne semble différente lorsqu'elle dort. Elle a l'air plus frêle, plus gentille, plus mignonne que ce qu'elle est en réalité.

Vers 7:15, Lenny frappe à ma porte. Je passe la tête par l'entrebâillement de la porte et lui dit que je suis en train de me changer. Il acquiesce et descend.

Je m'habille rapidement, descends dire bonjour à Lenny et prendre mon petit déjeuner, vais préparer mon sac pour les cours quand soudain :

-Salut chéri, bien dormi ?

La Fille Et Le MeurtrierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant