24 - Nick

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Un coup de foudre...

Après des semaines à tourner autour du pot, je me sens enfin à l'égal d'un putain de super héros. Sa mine pâle qui perce la nuit sombre devant ma révélation qui tombe des nues, sa bouche charnue s'ouvre, se referme à répétition.

Mes mains frottent mon visage livide à m'en détacher la peau face à son silence. Pourquoi est-ce devenu si difficile de déclarer mon amour à une femme, alors qu'il y a un peu plus d'un an, j'étais prêt à le crier à la Terre entière ? Néanmoins, ce n'est pas si éloigné que ça ? Mais en même temps, cela me paraît bien plus loin...

Après avoir longuement discuté avec Margaux, lui avoir vendu mes véritables sentiments concernant All, elle m'a conseillé de tout lui dévoiler. D'après elle, ça nous permettra de casser les doutes et les ambivalences entre nous. Me souvenir sans cesse de Paloma entretient ma douleur, et ce n'est pas me rendre service. Je ne dois pas laisser celle qui m'a détruit, gâcher la belle histoire qui m'attend.

Mon regard reste profondément planté dans celui de All, soucieuse, hésitante, or, je sens que je peux lui faire confiance. J'en avais l'ultime conviction, mais à l'instant, je n'en suis plus très certain si elle continue à s'abstenir de paroles.

— All, ne me dit pas que je t'ai coupé le sifflet ?

Je ricane, la bouche surmontée d'un sourire en coin, mais je n'en mène pas large. Loin de là. Se faire rembarrer par All, ce n'est pas rien.

— Non, bien au contraire.

Ses mains fraîches passent à la phase audacieuse, et tirent d'un coup sur ma boucle de ceinture dans une gestuelle affamée. Ses doigts gelés arrachent mon bouton, court dézipper ma braguette pour tracer la fine lignée de poil qui descend sous mon boxer, jusqu'à mon érection super-tendue.

Bordel, c'est impossible d'avoir autant envie d'elle !

— Tu me fais croire à un nouveau départ enfin possible, All.

Pourquoi je parle de ça maintenant, alors qu'elle a sa main plongée dans mon falzar à empoigner mon phallus ?

— Et moi qui me rendais dingue à l'idée de penser que tu n'avais pas besoin de moi.

Elle rit tout bas contre mes lèvres. Un rire nerveux qui cache une tonne d'interrogations par lesquelles je vais tâcher de répondre d'une seule traite en stoppant d'abord sa main qui me fait perdre littéralement la tête.

— Plus que tu ne le crois, All... Bien plus...

Je dois me rendre à l'évidence. Allyson Becker est dans mes veines et elle n'est pas prête d'en sortir.

— On dirait que Paul a terminé son service, rit-elle à nouveau tout bas, contre mon oreille cette fois-ci.

— Paul ? la questionné-je, quelque peu déconcerté.

— Écoute...

Des chuchotements agressifs nous parviennent à toute vitesse. Des pas lourds, aux trots, s'enfoncent en faisant vibrer la terre humide sous le poids de nos corps.

— Viens vite, mets-toi debout ! Dépêche-toi, les gardiens arrivent !

Ses deux mains en appuient sur mon torse après m'avoir volé un baiser, elle m'envoie balader sur le côté en prenant la poudre d'escampette. Je tente de la suivre au pas de course en reboutonnant avec difficulté mon pantalon, les ombres colériques des gardiens se rapprochant dangereusement de nous.

Pas sans toi... T Où les histoires vivent. Découvrez maintenant