25 - Allyson

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Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Qu'est-ce qui nous arrive de vouloir entamer main dans la main, un virage mortel à 180° ?

Mon esprit se cogne tel un rigolo dans l'espace restreint de ma petite cervelle. Non, mais franchement, All. Qu'est-ce qui te prend de sauter pieds joints dans cette aventure meurtrière ? Tu ne souffres pas assez de ta situation ? Tu veux vraiment te plonger dans son monde noir où il n'y a aucune issue ? C'est vraiment ce que tu veux ?

J'envoie balader mes pensées critiques. Je refuse de vivre dans l'espoir, je refuse de regarder ma vie se déraciner avant de chuter. J'ai besoin d'exister pour vivre longtemps, de respirer le parfum de l'amour plutôt que de vivre à genoux en mendiant du bon temps.

Cette aventure n'est pas pire que la haine du monde. Elle court droit à l'échec, mais on pourrait essayer d'apprendre à s'aimer ? Se dire que l'on rend visite à l'inconnu ? Ou peut-être, devrais-je reculer d'un pas et renoncer à cette merveilleuse histoire extraordinaire ?

Le passé a existé, mais aujourd'hui, je dois apprendre à vivre dans la joie. C'est un art, une expérience qui va me changer de ma vie d'adolescente à la rue, et faire grandir sans sottises la femme que je suis devenue. La crainte sommeille au creux de mon ventre, se conjugue à tous les temps, mais j'ai envie de vivre d'amour, sans boire ni manger.

La bouche grisante de Styles posée à l'instant sur la mienne, coupe la parole à mes pensées confuses. Ses lèvres me font croire, me font espérer que l'essentiel se trouve dans cette embrassade, mais aussi que je risque de souffrir d'une maladie sans remède.

— Respire, All...

Je lutte pour calmer les sanglots étouffés que je n'arrive à contenir contre ses lèvres. Je ne sais pas si c'est l'habitacle restreint de sa voiture qui me donne cette impression d'étouffer, ou si c'est ma propre destinée qui se jalonne au fur et à mesure du temps qui me fait si peur.

— Tout va bien se passer, je te promets.

Ses longs doigts glissent dans mes cheveux jusqu'à ma nuque, qu'il pose avec tendresse dans le creux de son épaule pour me rassurer.

— Si un jour tu t'égares, que tu perds confiance en toi, je veux que tu te souviennes de ces mots : la foi vient au monde au cœur de toi-même. Quand tu penses ne plus pouvoir tenir le coup, ne cesse jamais, jamais d'y croire et l'espoir survivra.

Me voyant plonger dans un silence contemplatif, les pupilles figées à travers la cour dallée et arborée sur la demeure qu'il a héritée, la grande main de Styles étreint tendrement la mienne sans un mot

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Me voyant plonger dans un silence contemplatif, les pupilles figées à travers la cour dallée et arborée sur la demeure qu'il a héritée, la grande main de Styles étreint tendrement la mienne sans un mot. D'un regard oblique, j'aperçois qu'il se met à grignoter nerveusement son ongle du pouce, soudain d'une humeur chagrine.

Ma paume se pose sur sa joue, vers l'homme aux deux visages qui m'emmène sans frayeur vers ses abîmes.

— Je voulais te... Te... En fait, j'ai pensé que...

Pas sans toi... T Où les histoires vivent. Découvrez maintenant