Dangerously - Kim Taehyung & Jung Hoseok

Montagnes russes

CHAPITRE 8 7 septembre 2015

         Je m'étais traînée jusqu'à mon appartement. L'ascension des étages m'avait paru des années, et semblaient m'avoir enlevé mes restants d'énergie. Lorsque je poussai la porte ouvrant sur mon couloir, je sus qu'il était là.

Les larmes regagnant mes yeux, je m'avançai péniblement vers ma location.

        A l'instant où je le vis, mes jambes cédèrent. Il me rattrapa immédiatement puis m'aida à rentrer. Il m'installa directement sur mon lit, me posant contre son torse.

        Un bras en travers de ma poitrine pour me soutenir, une main caressant mes cheveux, il me soufflait des mots, dans une tentative de m'apaiser :

-Tout va bien, ne t'inquiète plus, je suis là près de toi et je ne te lâcherai pas.

        A ces paroles, je craquai.

-Yoongi... se faufila entre mes lèvres dans un râle.

       Je le serrai contre moi.

-Elle... bégayais-je, elle est partie.

       Je relevai mon visage vers le sien.

-Elle m'a abandonné.

          Ma voix se brisa. J'explosai en larmes. Le dire à voix haute ne faisait qu'affirmer la réalité, ce qui me faisait toujours plus souffrir.

Il essuya mes ruissellements de ces pouces et mon nez dégoulinant de sa manche.

-Roh... tenta-t-il de me rassurer, elle est juste partie en voyages de noces improvisés, et puis, que signifie 3 mois alors qu'elle a passé tant d'années auprès de toi ?

        Il ne faisait que retourner le couteau dans la plaie. Mon nez et ma gorge obstrués, j'avais du mal à respirer.

-Tu ne comprends pas, essayais-je de lui expliquer, j'ai tout fichu en l'air, je l'ai perdu !

          A son expression, je devinais qu'il venait enfin de mesurer la gravité de ce départ. Impuissant, il se contenta de me serrer plus fort entre ses bras et de continuer à me parler d'un ton doux.

Nous restâmes ainsi toute la journée, ne nous séparant à aucun moment.

           Il était le dernier qui me restait. Mes sentiments pour Hoseok et Taehyung étaient trop emmêlés pour que je les appelle à un moment pareil sans aucune ambiguïté. Et je n'étais pas assez proche des autres pour qu'ils me voient aussi faible, vulnérable, livrée à ma souffrance. Suga le savait aussi, c'est pourquoi il avait appelé les autres en leur faisant croire que nous partions au parc d'attractions pour la journée.

Quelle ironie, les seules montagnes russes que nous empruntâmes furent ceux du désespoir.

13 novembre 2012

J'enfilai ma veste et appelai mon nouveau confident.

        Ce dernier déboucha de la salle de bains et, dans notre dortoir exigüe, se faufila derrière moi pour attraper son manteau.

       Nous avions la soirée pour nous, nous voulions en profiter pour sortir, comme des adolescents normaux, le temps d'un soir.

        Nous nous trouvâmes rapidement dans les rues de Séoul, à déambuler, cherchant un bar ou un restaurant où nous poser. L'ambiance était plutôt détendue et enjouée pour un mardi. Plusieurs fois, des filles de notre âge se retournèrent sur notre passage. Il fallait avouer que nous nous étions appliqué à nous faire beau. Chaque fois, Jimin leur adressait un clin d'œil ou un sourire enjoliveur. Je me contentai de détourner le regard.

       Pourtant, je savais pertinemment que je devais l'oublier. Je me forçai donc à supporter leurs yeux.

      Nous finîmes finalement dans un bar bondé.

Malgré la foule, je la repérai instantanément.

Malgré toutes les filles qui me dévisageaient, je ne voyais qu'elle.

Malgré Romane, j'eus un coup de foudre pour cette fille.