Dangerously - Kim Taehyung & Jung Hoseok

Cri de rage

CHAPITRE 20 24 septembre 2015

          J'étais assise sur le carrelage de ma salle bain. Je relevais la tête pour apercevoir la lune illuminer de sa faible lumière la pièce sombre. Hoseok dormait dans ma chambre, épuisé à cause de sa cheville.

          J'avais quitté ses bras et m'étais faufilée dans une salle à part. Il n'avait toujours pas accepté mes sentiments mais cela était actuellement ma dernière de mes préoccupations.

            Je reportais regard mon téléphone qui gisait au sol, devant moi.

Demain, plus précisément le 25 septembre, marquerait mon anniversaire.

11h55 J'avalais difficilement ma salive.

          Depuis que je l'avais rencontrée, elle m'envoyait un message à minuit pile, à la seconde près, désirant être la première à me le souhaiter.

11h56 La sueur perla à mon front.

          Cela était devenu notre tradition, elle était la première à me le souhaiter, la première quand j'avais besoin de me confier, la première dans mon cœur.

11h57 Ma main commença à trembler.

          Cependant, cette année, j'avais peur, non, j'étais terrorisée. Nous nous disputions souvent certes, mais jamais avec cette ampleur.

11h58 Je replaçais nerveusement une mèche de cheveux.

          Et si elle avait décidé de tirer un trait sur moi ? De m'effacer de sa mémoire ? De ne plus me juger digne de son amour ?

11h59 Je secouais vivement la tête.

           Non, cela était inconcevable, je me faisais de fausses idées. Comment, après tout ce que nous avions traversé, pouvions-nous tout vouer aux oubliettes ? Non, j'avais tort. Notre amitié, notre amour, était bien trop fort. Je le savais à présent, je n'attendais plus que son message pour me le prouver.

12h00.

           Tétanisée, je fixais l'heure qui s'affichait sur mon appareil. Je toussotais, peut être qu'elle avait simplement un peu de retard cette année. Ou alors avais-je une mauvaise réception ? Oui ! Bien évidemment !

12h03.

          A pas de loups, je sortis de l'appartement, sans prendre le temps de me couvrir ou d'enfiler des chaussures. Après avoir délicatement fermée la porte, je piquais un sprint vers le toit.

Sans perdre un instant, j'empoignais mon téléphone et tendis mon bras le plus haut possible.

12h10.

        Je compris seulement, ou plutôt, je l'acceptais seulement. Je baissais lentement mon bras, portant l'écran vers mon visage.

Je le laissais tomber et me penchais rapidement pour vomir mes tripes.

L'estomac vidé, j'essuyais maladroitement ma bouche avant de récupérer mon appareil et tomber sur mes fesses.

Je me perdis dans l'infini des étoiles.

01h03.

          Le froid fit frémir ma peau. Je clignais des yeux. J'étais frigorifiée. Des cailloux s'enfonçaient dans mon dos.

Je m'étais évanouie.

         Je jetais un coup d'œil à mon téléphone, perturbée par son tintillement. J'avais reçu plusieurs notifications, dont plusieurs appels manqués de mon Hosie. Je ne m'en préoccupais pourtant pas, obnubilée par les différents messages que je faisais défiler.

Sarah ne m'avait rien envoyé.

Sarah m'avait oublié.

Sarah voulait m'oublier.

         Je ne ressentis pourtant aucune once de tristesse.

Juste de la haine, pure et simple.

          Portée par ce sentiment passionné, je me redressais brusquement. Poussant un cri de rage, je fis la première chose qui me parut sensée.

J'abattais violemment mon poing contre le mur.

       Au même instant, la porte à côté de moi s'ouvrit.