Promise Me 2

"Il s'appelle Kiyoung..."

Pdv Taehyung

Je tombe des nu. Des larmes de regrets mais surtout de colère envers moi-même qui dévalent mon visage. Je tremble et je ne peux rien y faire, incapable de réagir, paralysé par la nouvelle. Je suis père d'un enfant que je n'ai pas vu grandir pendant deux ans. Elle est mère de notre enfant et je l'ai lâchement abandonné. Certes, je ne savais pas pour sa grossesse mais comment ne pas m'en vouloir ? Elle s'est retrouvée seule avec un enfant à charge. Je suis celui qui a brisé son cœur en mille morceau et ruiné sa jeunesse.

Je renifle, mon regard n'a pas quitté le sien. Elle n'a pas bougé non plus, me faisant face mais sans la moindre colère dans ses yeux. Comment fait-elle pour rester aussi calme ? A sa place, je me serais giflé tout en déversant ma haine. Mais elle ne fait rien de tout ça. Elle demeure impassible tandis que de mon côté je lutte pour ne pas m'écrouler sous le poids des larmes. Si je ne flanche pas, c'est uniquement parce que son regard me rend plus fort.

-Il s'appelle Kiyoung et fêtera son deuxième anniversaire le jour de la Saint Valentin.

Sa voix est étrangement calme, douce et posée. Contraire même de la froideur qui émanait de ses lèvres à peine quelques minutes plus tôt. Sans doute a-t-elle pitié de mon état.

-Kiyoung...

Je répète bêtement le prénom de ce petit garçon, mon propre fils qui m'est encore un parfait étranger. Elle a de bon goût, ça a toujours été le cas. Ce prénom, celui de ce fils dont je viens d'apprendre l'existence, je l'aime déjà ce prénom. Je n'aurais jamais pu choisir mieux. Je n'ai jamais été doué pour ce genre de chose et je ne me suis jamais posé cette question : Comment aurais-je appelé mon enfant si j'avais été face à lui ? 

-Il te ressemble tellement. Le jour de sa naissance, c'est ton visage que je voyais en le regardant... Ton visage en bien plus jeune. Je ne l'ai pas aimé tout de suite, à cause de votre ressemblance. Jungkook s'est beaucoup occupé de lui les trois premiers mois de son existence... C'est le temps qu'il m'a fallut pour me dire que cet enfant n'avait rien demandé, encore moins le fait de ressembler à son père.

Elle se met à pleurer à son tour et cette vision me déchire davantage. Si seulement j'avais le droit de la serrer dans mes bras pour la réconforter mais, je ne peux pas me permettre une chose pareille. Mais il n'y a pas que ça, les mots qu'elle emploie pour décrire l'horreur que je lui ai fait vivre en partant sont aussi tranchant que des lames aiguisées. Je m'en veux terriblement, culpabiliser davantage me serait impossible.  

-Je suis désolé... Même si ça ne suffit pas, je te demande pardon.

Je relâche son bras de ma main tremblante et, hésitant, je laisse mes doigts tremblants replacer une mèche de sa longue chevelure dorée derrière son oreille. Après cela, je prends la fuite. 

***

J'erre dans les rues de Séoul depuis plusieurs heures. Je n'ai pas cessé de pleurer, de m'en vouloir à en avoir la nausée. Je ne me suis pas arrêté de marcher une seule fois. J'avais besoin de penser, de me confronter à la vérité par le biais de mon intériorité et j'espère qu'elle ne m'en voudra d'être partis à nouveau comme un voleur.

Je suis parvenu à un point où je ressens le besoin de me confier et Dongsoo est la seule personne en qui j'ai suffisamment confiance pour cela. Ni une ni deux, me fichant bien du fait que je sois encore en pleurs, je compose son numéro. Il décroche en à peine trois secondes.