8. And I feel your burning eyes, it's out of love

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Note : Voici la suite ! Ce chapitre sert un peu de transition après le chapitre 7 que vous êtes nombreux à avoir apprécié. Merci pour vos commentaires !

Rating : Je n'avais pas mis d'avertissement au chapitre précédent, j'en mets un maintenant mais c'est surtout pour la forme. WARNING, garçons mignons qui font des choses mignonnes ! La maman est partie, on peut passer au M.

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Chapitre 8 - And I feel your burning eyes, it's out of love

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Une semaine plus tard, Thomas se retrouvait assis dans le canapé moelleux de la salle commune des étudiants en droit, ruminant ses idées noires.

Comme prévu, Newt et lui s'étaient murés dans un silence gêné, et ils se fuyaient mutuellement depuis la soirée d'Halloween. Tandis que Newt se réfugiait dans les écuries dès que la fin des cours avait sonné, Thomas avait passé la semaine collé à Minho et Teresa, incapable de répondre aux questions intriguées qu'ils ne manquaient pas de lui poser.

Les deux garçons, sans réellement se concerter, avait mis au point une sorte de routine dans leur évitement. Même s'ils n'avaient pas changé de place en cours, leurs échanges se résumaient à rattraper une phrase qu'ils avaient manqué, et Thomas bénissait le ciel qu'aucun travail en binôme ne leur ait été demandé.

Chacun d'eux mangeait à une table différente, quand ils ne boycottaient pas tout simplement les repas, et Thomas montait systématiquement se coucher avant Newt, ce dernier ne faisant irruption dans la chambre que lorsque Thomas était déjà endormi - ou du moins, faisant semblant de l'être.

Ils n'avaient évidemment pas reparlé de ce qu'il s'était passé dans la bibliothèque, et cette guerre froide commençait lentement à rendre fou Thomas. Les images passaient en boucle dans sa tête, la sensation des cheveux du blond entre ses doigts, le goût de ses lèvres sur les siennes, le gémissement que Newt avait poussé quand ils s'étaient touchés...

Et Thomas se haïssait pour ça. Il se haïssait pour se rejouer sans cesse le film de cette soirée, alors que Newt devait probablement le détester pour ce qu'il avait fait, pour avoir osé l'embrasser.

Et au-delà de la honte qu'il ressentait en repensant à cette soirée, une question se répétait, l'accompagnait à chaque instant de la journée. D'aussi loin que Thomas se souvenait, jamais il n'avait ressenti une quelconque attirance pour les garçons. Jamais il ne s'était imaginé ne serait-ce qu'embrasser un homme, et cette pensée le perturbait plus qu'il ne pouvait se l'avouer.

Parce qu'il avait vécu dans un milieu où ce genre de choses ne se disait pas, où la déviance était dissimulée, camouflée derrière une vie de famille idéale montée de toute pièce par des hommes qui ne s'assumaient pas, Thomas sentait en lui le poids d'un tabou implicite avec lequel il avait été élevé. Et il s'en voulait que ces considérations rentrent dans l'équation, compliquant encore plus une situation qui l'angoissait.

Ressassant ces lugubres pensées, Thomas changea une énième fois de position dans son fauteuil en soupirant, passant une main sur son visage avec lassitude. Incapable de trouver une meilleure solution au problème, la fuite lui apparaissait pour le moment comme le meilleur des remèdes.

Il tourna le regard vers Teresa, qui travaillait sur une table à côté de lui, et la détailla longuement tout en réfléchissant.

Agacé par les gigotements de son ami et sans doute consciente du regard que Thomas posait sur elle, Teresa lui lança sans le regarder « Arrête de penser aussi fort Tom, tu me déconcentres. »

La légèreté des sentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant