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Chapitre 20 – L'Échappée belle
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Quand le mois de Février fit son apparition, timidement, entre deux nuages orageux, Teresa était toujours la seule au courant du caractère tout sauf platonique de leur relation. Ce n'était pas faute d'avoir essayé, et Thomas ne comptait plus les occasions manquées, mais il sentait que Newt n'était définitivement pas prêt. Alors, il attendait patiemment.
Il se contentait de ces regards brûlants qu'ils échangeaient parfois, au-dessus de leurs ordinateurs quand ils travaillaient en groupe dans la salle commune. De leurs doigts qui s'effleuraient quand ils marchaient côte à côte dans les couloirs, sur les pas du reste de la bande qui leur tournaient le dos. De ces soupirs qu'ils s'arrachaient mutuellement dans l'intimité de leur chambre, qu'ils avaient appris à verrouiller après l'irruption un soir de Winston et Gally qui souhaitaient leur demander de les départager au bras de fer.
Au détour d'une conversation, Thomas avait cru comprendre que cette peur de se dévoiler, cette angoisse sourde que ressentait Newt à chaque bruit suspect lorsqu'ils se retrouvaient, avait une autre origine que son séjour à l'hôpital, mais il n'avait jamais cherché à creuser. Il respectait trop Newt pour le forcer à lui parler.
Il savait pertinemment qu'à partir du moment où il avait embrassé Newt dans leur chambre close, lors de la soirée de rentrée, il avait accepté implicitement les conditions que Newt avait posé, et il était conscient de ne plus avoir les cartes en main. C'était au tour de Newt maintenant, c'était à lui de décider si leur histoire valait la peine d'être révélée, ou s'il préférait rester dans ce statut quo, dans cette relation aux allures de boudoir secret qui n'appartenait qu'à eux, et uniquement à eux.
C'était un triste constat, mais Thomas savait parfaitement qu'il n'avait plus son mot à dire, au risque de tout faire voler en éclats. Et s'il s'accommodait pour le moment de cette situation, trop heureux de ne plus avoir à brider les émotions violentes qui le traversaient, il se connaissait suffisamment pour savoir que cela ne durerait pas éternellement. Et il redoutait le moment où il lui faudrait mettre Newt au pied du mur, lassé de ce petit jeu.
Heureusement, ils n'y étaient pas encore.
Pour le moment, Thomas s'en tenait à ses bonnes résolutions de nouvelle année : il avait définitivement cessé de réfléchir sur tout ce qui touchait à Newt, laissant le blond les guider dans la conduite de leur relation, et cet arrangement semblait leur convenir à tous les deux.
Et tandis qu'ils jouaient aux cartes avec Minho dans la salle commune des sciences po, Thomas ne pouvait s'empêcher de sourire stupidement en sentant le genou de Newt contre le sien.
« Arrête de tricher Newt ! » hurla Minho, sortant brutalement Thomas de ses pensées.
Newt renvoya un regard innocent à leur ami, s'écartant imperceptiblement de Thomas, qui réalisa que le blond avait jusqu'à cet instant les yeux rivés sur son jeu. Le traître.
Il lui renvoya une œillade meurtrière, et s'écarta franchement, partagé entre son envie de s'éloigner de ce serpent fourbe, et la déception de ne plus sentir la chaleur de sa jambe collée à la sienne. Newt planta son regard dans le sien, et l'espace d'un instant, le cerveau de Thomas se déconnecta de la réalité, alors qu'il s'apprêtait à lui lancer une réplique bien sentie. Il était toujours impressionné par la capacité de Newt à le réduire au silence par la seule force de son regard, mission pratiquement impossible lorsqu'il était dans son état normal.
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La légèreté des sentiments
FanfictionCette histoire, c'est d'abord l'histoire d'une rencontre. La collision, totalement par hasard, de deux êtres ordinaires dans une école extraordinaire. C'est l'histoire banale de la valse des sentiments, avec le quotidien pour seul métronome. "Parce...