19. I never been run so immense far

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Note : J'ai écrit ce chapitre, ou du moins une grosse partie, lors de la journée de lutte contre l'homophobie (le 17 mai), et ouvrir mes notifications en me réveillant pour tomber sur « les agressions physiques de personnes homosexuelles ont augmenté de 15% l'année dernière » m'a littéralement butée. Je m'excuse par avance si ce chapitre sonne comme un plaidoyer, mais j'en ai marre d'ouvrir le journal chaque matin pour apprendre une nouvelle agression homophobe. Comme disait un grand monsieur, « vous n'avez pas peur, vous êtes juste des connards ».

Enfin pas vous. Vous, vous êtes juste des amours.


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Chapitre 19 – I never been run so immense far

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Trois semaines plus tard, la vie avait tranquillement repris son cours à l'Institut, sans que personne ne remarque quoi que ce soit de différent du côté de Thomas et ses amis.

Gally continuait à être désagréable avec le reste du monde, surtout avec Thomas. Harriet et Teresa continuaient de murmurer sous cape en lançant des sourires cruels aux étudiants qu'elles avaient désigné comme proies de leur nouvelle blague. Minho continuait d'ébouriffer joyeusement les cheveux de Newt à chaque fois qu'ils se croisaient, au grand désarroi du blond. Et Alby continuait de couver tout ce petit monde d'un œil paternaliste attendri.

Non, vraiment, tout était resté pratiquement à l'identique.

Néanmoins, un regard averti pouvait remarquer plusieurs changements, à première vue infimes et anodins, qui avaient eu lieu au sein du groupe d'amis.

Gally semblait s'être adouci, profitant peut-être des bonnes résolutions de nouvelle année pour parler aux gens sans avoir l'air de les agresser – et il lui arrivait parfois de sourire, ce qui était relativement effrayant.

Teresa et Harriet s'excluaient de plus en plus souvent du reste du groupe, et cela arrivait curieusement au moment où Minho se ramenait avec sa nouvelle copine.

Minho, justement, semblait complètement imperméable au reste du monde alors que Sonya l'entraînait dans tous les coins de l'école pour faire Dieu seul sait quoi – et à vrai dire, il était bien le seul à vouloir le savoir.

Quant à Alby, son regard paternel ne manquait pas les coups d'œil fréquents que se lançaient Thomas et Newt, la rougeur sur leurs joues quand ils redescendaient après avoir été faire un tour dans leur chambre pour « récupérer quelques affaires », et leurs mains qui se frôlaient un peu trop souvent pour que ce ne soit qu'une coïncidence.

Mais mis à part ces quelques détails, la Terre continuait de tourner normalement à l'Institut.

Tout ce petit monde avait reçu les résultats des examens de Novembre, et cela avait été l'occasion pour certains de souffler un coup, heureux de voir que leur travail acharné commençait à payer, et pour d'autres celle de se donner un coup de pied aux fesses pour se remettre à travailler correctement.

Thomas et Newt, pour leur part, avaient obtenu des résultats tout à fait satisfaisants, et avaient de fait décidé de relâcher un peu la pression qui les étreignaient depuis le début de l'année. Les prochains examens n'avaient lieu qu'un mois plus tard, et le soleil semblait avoir fait son grand retour au-dessus de l'Institut, poussant les deux garçons à s'échapper de plus en plus souvent pour de longues balades en forêt.

Ces promenades, initiées à l'origine pour « découvrir la région », s'étaient rapidement transformées en « découverte du corps de l'autre jusqu'à plus soif », et il n'était pas rare de les voir revenir avec quelques brindilles coincées dans les cheveux, ou des traces de terre sur leur blouson. Malgré ça, peu nombreux étaient les étudiants à y faire attention – ou du moins à faire comme s'ils s'apercevaient de quelque chose.

La légèreté des sentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant