28. Nothing you confess could make me love you less

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Note : J'espère que vous apprécierez ce chapitre autant que j'ai aimé l'écrire. Sans trop savoir pourquoi, ce chapitre me parle énormément. J'espère qu'il en sera de même pour vous. On se retrouve en bas !

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Chapitre 28 - Nothing you confess could make me love you less
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« Un repli stratégique, » voilà comment Thomas aurait qualifié leur escapade dans le parc de l'Institut, une heure après avoir rejoint les autres journalistes dans la salle commune.

« Une désertion, » voilà comment Newt avait présenté les faits en se juchant sur la clôture du manège, abrité de la pluie qui s'était désormais intensifiée.

Ce n'était pas que cette réunion de travail avait été inintéressante, loin de là. À vrai dire, jamais Thomas et Newt n'auraient pu trouver toutes ces idées de thèmes seuls, dans le huis-clos feutré de leur chambre aux allures de maison close, avec ses draps froissés et ses emballages de préservatifs éparpillés – Thomas n'avait jamais été un garçon ordonné, et leur faim semblait avoir pris le pas sur leurs désirs de rangement.

L'ennui avec cette réunion, avait principalement été cette impression étouffante d'être constamment épiés, dévisagés par leurs camarades de promo qui semblaient ne plus savoir comment s'adresser à eux.

Thomas savait pertinemment que la moitié du groupe mourait d'envie de leur demander s'ils avaient davantage d'informations sur les suites de l'affaire "Minho contre Gally", telle que les juristes s'étaient amusés à la surnommer, et que l'autre moitié était simplement intriguée de les retrouver parmi eux, rompant avec leur habituel exil silencieux.

Alors, au quatrième regard prudent que Thomas avait surpris à glisser sur lui, il avait froncé les sourcils et s'était levé, prétextant une subite fatigue pour quitter la tablée. Newt lui avait lancé un regard surpris, avant de ranger discrètement ses affaires pour le suivre. Il aurait été hors de question qu'il continue de s'infliger une telle torture alors que le brun tirait sa révérence.

Lorsqu'ils étaient partis, des chuchotements épars s'étaient élevés dans les rangs des étudiants, penchés sur leurs ordinateurs rutilants dont l'écran éclairait leur visage d'une lueur blafarde, et Thomas avait grincé des dents.

Mathis les avait accompagnés jusqu'à la porte, leur donnant l'impression de se faire escorter vers la sortie d'une soirée à laquelle ils n'avaient été invités que par convenance, et leur avait soufflé avant qu'ils ne quittent définitivement les lieux : « Faites pas attention... Ils sont juste surpris de vous voir bosser avec nous, c'est tout. »

Il avait ponctué sa remarque d'un sourire amical, et Thomas avait tenté de lui rendre la politesse – sans grand succès visiblement, au vu du rictus de Newt qui prenait poliment congé.

Et ils se retrouvaient désormais dans le parc, Newt inconfortablement assis sur la barrière en bois du manège couvert, Thomas adossé à cette même clôture, les yeux perdus dans le vague. La pluie s'abattait à torrents sur la région, et ils étaient tous les deux définitivement trempés après avoir traversé le parc comme en goguette, sans prêter attention aux trombes d'eau qui leur tombaient sur la tête.

Thomas frissonna légèrement, essuyant distraitement une goutte désagréable qui lui léchait le cou, et son attention fut captée par les ronds de fumée auxquels Newt s'essayait actuellement.

Les cercles virevoltèrent quelques instants dans cette lourde atmosphère orageuse, avant de se dissiper sous l'effet d'une bourrasque de vent, et Thomas détourna la tête.

La légèreté des sentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant