29. So many rumours, so little patience

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Chapitre 29 - So many rumours, so little patience
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Le samedi matin, l'atmosphère était encore chargée d'une lourde humidité alors que quelques grappes d'étudiants se préparaient à assister à la compétition d'équitation qui prendrait place dans une poignée d'heures. Thomas, tiré du lit par un Newt surexcité qui semblait planer au-dessus du sol tant il se montrait radieux, faisait présentement le pied de grue dans l'allée principale de l'Institut.

Newt l'avait abandonné au milieu du chemin, montant avec entrain dans le van dépêché pour l'occasion, qui se dirigeait vers les écuries et qu'ils avaient croisé alors qu'ils se rendaient au car scolaire stationné devant l'entrée. Las, Thomas avait assuré au blond qu'il ne lui en voudrait pas de le laisser seul quelques minutes, Teresa et Minho l'ayant informé qu'ils le rejoignaient sous peu.

Il avait néanmoins omis de prendre en compte dans son calcul que ses deux amis n'étaient pas des maîtres en matière de ponctualité, et c'est avec un agacement grandissant qu'il se retrouvait laissé à son sort sur les pierres humides de l'allée, tapant du pied nerveusement tout en scrutant la porte qui refusait de s'ouvrir.

Enfin, au bout d'un long moment qui sembla durer des heures à l'âme marseillaise de Thomas, le battant en bois pivota finalement sur des gonds, laissant apparaître le faciès réjoui de Minho, qui se précipita dehors suivi d'une Teresa plus mesurée, engoncée dans un épais caban long en laine grise.

« Désolé pour le retard mon vieux, mais j'ai dû négocier avec le Prof pour qu'il accepte de me laisser sortir ! C'était mon tour de vaisselle aujourd'hui ! »

Le ton était étonnamment enjoué lorsque l'on savait qu'il s'agissait ici de marchander des tours de plonge, mais Thomas avait cessé de se montrer surpris lorsque les événements se rapportaient à Minho. Une fois l'énervement passé, son ami avait rapidement relativisé sa punition, avec un dégagement que Thomas lui avait instantanément envié. Il avait davantage compris ses motivations lorsqu'il avait appris que l'asiatique comptait en réalité mettre à profit ces heures de travail forcé pour mener une exploration poussée de l'Institut, à l'affût de nouvelles planques dont Thomas ne souhaitait même pas connaître l'utilisation. D'ailleurs, il n'en aurait probablement pas su davantage au regard du clin d'œil mystérieux que Minho avait lancé à Winston quand ce dernier lui avait demandé plus de précisions.

Néanmoins, la veille, ses premières heures de découverte de l'étage qui lui avait été attribué n'avaient pas l'air d'avoir été fructueuses, et ses seules trouvailles ressemblaient davantage à quelques kilos de poussière et des toiles d'araignées qu'à des trésors rutilants. Cependant, le garçon ne s'était pas découragé, et planifiait déjà sa prochaine après-midi de ménage intensif avec le même entrain que s'il eut s'agit d'un safari particulièrement prometteur.

Et même si Thomas se sentait un peu largué par moments, il appréciait la folie douce qui émanait de son ami, l'entraînant à sa suite dans des plans délirants, illuminant ses journées par certaines idées tordues dont Thomas devenait rapidement le co-auteur et le complice. Il ignorait par quel maléfice Minho était parvenu à le convaincre de l'accompagner dans sa prochaine exploration de l'aile des scientifiques, - allez viens mon vieux, me dis pas que t'as jamais eu envie de voir les expériences chelou qu'ils font dans leurs labos ! - mais une chose était sûre : il s'était clairement fait avoir.

Il s'en moquait un peu à vrai dire - aucune idée machiavélique de Minho ne pourrait surpasser la tragique et douloureuse affaire du tracteur-tondeuse.

La légèreté des sentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant