12. I should have seen it coming

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Note : Ce chapitre est spécialement dédicacé au pilote qualifié ! Et accessoirement, il marque aussi une sorte de rupture dans l'histoire, un peu la fin d'une partie.

Bonne lecture !

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Chapitre 12 – I should have seen it coming, I should've read the signs

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Cinq minutes plus tard, Thomas s'agrippait à la poignée intérieure de la portière avec la force du désespoir. Le chauffeur de taxi, un jeune homme dénommé Florian, conduisait sportivement, slalomant à travers les voitures sur la rocade de la petite ville qui se trouvait près de l'Institut.

A 20h01 précisément, une Opel Astra grise s'était arrêtée devant l'école, faisant crisser les freins dans un nuage de poussière. Les deux garçons s'étaient engouffrés dans le bolide, et le chauffeur leur avait posé quelques questions en démarrant sur les chapeaux de roue.

Newt tentait poliment de mener la conversation, tandis que Thomas respirait lentement afin d'éviter de rendre le contenu de son estomac sur les sièges en tissu. La voiture s'engagea rapidement dans un rond-point, et Thomas croisa le regard amusé de Florian dans le rétroviseur.

« Ne vous inquiétez pas, je suis un pilote qualifié ! » lança-t-il d'un ton joyeux, tandis que Newt lâchait un ricanement moqueur en avisant les phalanges blanchies de Thomas sur la poignée.

Une fois arrivés à l'adresse indiquée, Florian se gara à cheval sur le trottoir, juste devant la porte, dédaignant les places de parking une dizaine de mètres plus loin, afin qu'ils aient « le moins possible à marcher ».

Thomas sortit de leur carrosse princier les jambes flageolantes, et remercia le chauffeur d'un signe de tête mal assuré. Il était prévu qu'il revienne les chercher vers 23 heures, et il leur souhaita un bon appétit en se saisissant de son téléphone, qui n'avait cessé de s'illuminer pendant tout le voyage.

« Je crois que « Bébé » commençait à s'impatienter... » lui glissa Newt dans l'oreille d'un ton sarcastique, avant de désigner d'un mouvement de tête leur chauffeur qui répondait à un appel d'un ton mielleux.

Thomas eut un rictus avant de reporter son attention sur le restaurant, dont l'enseigne fluo éclairait violemment le trottoir.

« The Maze Dinner », contrairement à ce que laissait présager la carte de visite, était tout sauf un restaurant romantique. La large vitre qui faisait office de mur leur permettait de détailler l'intérieur du restaurant, et Thomas grimaça en avisant les carreaux noirs et blancs du carrelage, et les tabourets en vinyle rouge qui trônaient le long d'un immense bar.

Poussant la porte d'entrée, les deux garçons furent accueillis par un vieil air de rock américain et une odeur de friture, et Thomas ignora le rictus moqueur de Newt alors qu'une serveuse en patins à roulettes venait leur souhaiter la bienvenue.

« Vous devez être les étudiants d'Erik ! Venez vous asseoir par ici ! » leur lança-t-elle avec bonne humeur, roulant vers une table à l'écart du comptoir et des conversations bruyantes des habitués.

Une fois que les deux garçons furent attablés l'un en face de l'autre, la serveuse continua sur le même ton « Je suis Manon, c'est moi qui vous servirait ce soir ! Vous souhaitez boire quelque chose ? »

Ils commandèrent chacun un soda, et Newt se pencha vers Thomas, qui détaillait leur environnement d'un œil sceptique. « Je m'attendais à être surpris, mais honnêtement, un diner américain pour faire plaisir à un anglais, fallait y penser » dit-il, sans se départir de son rictus.

La légèreté des sentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant