Chapitre 18, Partie 1

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Question du chapitre: Avez-vous des amis garçons?

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- Je dois y aller, chuchota-t-il avant de partir précipitamment. 

Je me retournai vers Aaron d'un air interrogateur. 

- Ne me regarde pas comme ça! lança-t-il. Je n'ai rien à voir avec son comportement bipolaire. 

Il mit l'emphase sur le "je" dans sa dernière phrase. 

- Je... Je vais aller commencer ma valise, dis-je avant de me lever. 

- Tu fais comme tu veux. Aussi, ne t'inquiète pas pour Dylan, il va revenir avant ton départ, me dit-il en faisant un clin d'œil.

Je lui fis une grimace pour lui montrer que je n'en avais absolument rien à faire. C'est avec la tête vide, mais le cœur lourd que je partis dans ma chambre.  

Tout de suite en rentrant, je remarquai ma grosse valise de cuir sur mon lit. Je l'ouvris et vis l'entièreté de mon linge plié et repassé. 

Trois petits coups à la porte me sortirent de ma surprise. 

- Coucou ma cocotte, moi et ton père avons pensé que tu pourrais profiter de tes derniers moments libres pour aller voir tes amies. 

Je soufflai pour m'empêcher de dire ce que je pensais. Je n'avais plus quatre ans! Je pouvais très bien faire ma propre valise. Je savais que c'était un moyen pour elle de s'assurer que je parte. 

- Peux-tu me laisser seule?

Ma mère hocha la tête et m'interpella une dernière fois avant de quitter. 

- Tu sais, je crois vraiment qu'on a pris la bonne décision. 

- Ouais et bien, pensez ce que vous voulez... Je continue à croire que vous ne voulez que vous débarrasser de moi. 

Elle m'ouvrit les yeux grands, sa façon de me démontrer que j'avais dépassé les bornes. 

- Mais... Mais non!

- Tu mens! Vas-t'en... 

Elle partit en me jetant un regard désolé. 

J'avais beau me répéter que ce n'était que 6 mois, je n'arrivais pas à croire que je devais partir loin d'ici. J'allais terriblement m'ennuyer de mes frères et de ma ville. En plus, j'avais toujours eu de la difficulté à m'intégrer et l'intimidation que je vivais ne m'aidait pas non plus. Plus le temps filait, plus je me méfiais des gens. 

Comme je n'ai pas vraiment d'amies, je partis prendre une petite marche pour essayer de me calmer. Ces derniers mois, mes émotions étaient constamment à fleur de peau et je ne me contrôlais plus autant. 

En chemin, j'aperçus une petite boutique artisanale. J'eus l'idée d'aller acheter un petit cadeau pour mon seul ami: Miles. Je ne savais pas ce que je voulais lui acheter, mais j'avais la certitude qu'il méritait au moins que j'aille lui dire au revoir. Il fallait absolument que je garde le contact avec lui, car il était bien mon seul ami sur qui je pouvais compter. 

Alors que je passai la porte pour pénétrer à l'intérieur, je croisai le regard du caissier. Il me fixait, mais je ne fus pas en mesure de comprendre ce qu'il voulait me faire deviner ou me dire. Je le dévisageai tout simplement pour lui démontrer que je n'avais pas sa façon d'agir. 

Il devait avoir environ 30 ans, ses cheveux commençaient à tourner vers le gris et ses dents auraient bien mérité un coup de brosse. 

Je décidai donc de l'ignorer pour me rendre au fond de la boutique. À l'exception de moi et du cassier, il n'y avait que deux autres clients, plus précisément, un à la caisse et l'autre dans une autre rangée.   

Alors que j'essayais de dénicher le cadeau parfait pour Miles, mon attention fut attirée par ce qu'il se passait à la caisse. Le ton des deux hommes était monté d'un cran. Le cassier et le client se fixaient d'un regard mauvais entre chaque engueulade. L'homme à la caisse avait l'air assez embêté par la situation, mais malgré tout, il continuait de me regarder perversement. 

Tout :a coup, le client commença à s'énerver et à être assez agressif.  Je pouvais bien voir que l'autre homme essayait de rester calme, mais je parvenais à entendre sa respiration jusqu'ici. 

C'est la parole du client qui m'incita à me cacher...

- Donne-moi tout! Maintenant, dit-il en lui crachant au visage. Sinon... Sinon, je fais exploser la place au grand complet juste comme ça... Boum. Il rit d'un rire mauvais.

Je crois pas qu'il possédait vraiment une bombe, mais j'aimais mieux ne pas essayer de le découvrir. Je préférai rester cacher derrière ses immenses toiles pleines de couleurs. 

C'est un immense bruit de vitres et d'explosion qui coupa ma pensée. Le temps s'arrêta pendant un instant et je ne pus pas prévoir le coup de plusieurs objets que je reçus. Une légère plainte s'échappa de mes lèvres, que je tentai de ravaler pour ne pas me faire découvrir. Le lourd silence qui suivit ne fit qu'amplifier les battements de mon cœur affolé. Face à la situation, je restai quelques secondes de marbre avant de prendre appuie sur mes mains pour tenter de me relever. 

Mort, face contre terre, le sang s'écoulait du client dans la rangée d'avant. 

Celui qui avait fait exploser la boutique avait le cou tordu d'une drôle de façon et une immense plaie entre les yeux. 

Avec l'adrénaline, je réussis à ramasser mon sac et sortis par la porte de secours. Je rentrai vite à la maison et allai m'enfermer dans ma chambre. J'avais beau prendre ma douche et essayer de dormir, rien ne suffisait à enlever l'image atroce des événements. En plus, ma tête tournait et j'avais un peu mal aux côtes et à une hanche. Le poids du mensonge et de ma fuite rajoutait aussi de la difficulté. Je voyais leurs corps désertés de toutes émotions et leurs yeux qui semblaient vouloir se venger de moi. 

Une voix me tira de léthargie. 

- Dors-tu? Il est tôt pourtant! 

Je me retournai vers la porte et aperçus Aaron. Il sauta sur mon lit et s'assied, pied dans le vide. 

- Tu ne sauras jamais ce que j'ai vu aux nouvelles avec les parents, dit-il en frissonnant légèrement. 

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Coucou les choux, j'espère que vous avez aimé cette première partie. 

Que pensez-vous qu'il va arriver dans la deuxième partie?

Est-ce que la fille va aller témoigner ce qu'elle a vécu?

  

Apprendre à t'aimer (Learning to love you) #frenchOù les histoires vivent. Découvrez maintenant