Endless Love

Chapitre 25

Emilia

"- Quand je suis rentré chez moi après notre dispute je voulais aller aider Deaclen au bar, je n'avais pas vraiment envie de rester seule à broyer du noir alors je suis partie me changer mais avant que j'en ai eu le temps, un livreur a sonné à ma porte. Je suis aller chercher un stylo pour signer le bon de livraison, quand je suis revenu ..., quand je suis revenu ils s'en sont prit à moi. L'un deux m'a envoyé sur la table basse du salon quand je tentais de m'enfuir, après ça ils m'ont donné quelque chose et je me suis réveillé dans une pièce, un frisson parcouru mon corps quand les images de ce qui s'était passé me revinrent en mémoire. J'avais froid, je ne voyais rien, j'avais dû mal a comprendre ce qu'il ce passait, j'avais l'esprit tellement flou. Je fis une pause, prenant le temps de regarder Nate. Il s'était adossé au plan de travail de la cuisine et il m'écoutait, les bras croisé et le visage vers le sol. Ils ont commencés par me donner quelque chose, deux fois par jour ils venaient avec un flacon et ils m'injectaient un produit dans le bras ou derrière les genoux, repris-je. La plupart du temps j'étais dans les vapes, je ne me souviens presque de rien sur ça. 

- Et le reste du temps ? Demanda Irina.

- La première fois qu'ils ont ramené quelqu'un, je n'ai pas tout de suite compris ce qu'il allait m'arriver, continuais-je avant de déglutir difficilement. Ils se faisaient de l'argent sur mon dos, je ne savais pas qu'être la copine de Nate allait me rendre aussi célèbre, dis-je sarcastiquement. Ils faisaient venir des clients à eux qui, en plus de passer un moment dans une des chambres des filles, payaient cher pour venir "abîmer la poupée de Nate". J'ai reçu de simple coup comme des passages à tabac, le seul avantage de ce qu'il me donnait c'est qu'au moins je n'étais pas consciente assez longtemps pour ressentir la douleur. Il y a eu les brûlures de cigarette aussi et les quelques entailles, ce qu'il voulait, c'est que je me souvienne de ce qu'il s'était passé à chaque fois que je poserais les yeux sur mon corps.

- Pas toi, mais moi, dit soudain Nate, il voulait que je me souvienne de ça à chaque fois que je poserais les yeux sur ton corps. Ils voulaient me montrer que je n'étais pas invincible.

- Est-ce que ... est-ce qu'il s'est passé autre chose Emilia ? Quelque chose de physique ? Demanda Melissa.

Je baissa les yeux, regarder mes pieds était devenue une de mes activités favorite, je n'étais pas prête à encore tout dévoiler, j'avais peur du regard qu'ils auraient sur moi, peur de voir le regard de Nate changer. Ils levèrent tous les yeux, sûrement surpris de mon silence comme seule réponse. 

- Emilia ? Emilia dis moi que non, je t'en supplie dis moi que non ! Explosa Nate se dirigeant rapidement vers moi avant de s'accroupir et d'encercler mon visage de ses deux mains. 

- Ils ne m'ont pas touché, pas comme vous le pensez. Mais ... mais, il s'est passé quelque chose, je ne peux pas vous en parler maintenant, je n'en suis pas capable, c'est au dessus de mes forces, je suis désolé.

- Tu devrais aller te reposer, tu en a encore besoin, dit Matteo pour essayer de calmer la tension qui était devenue palpable dans la pièce."

Je me leva et me dirigea dans la chambre de Nate et non pas dans celle où j'étais censé reprendre des forces, curieuse, je me retourna pour voir si Nate m'avait suivi mais il était en pleine conversation avec Pablo. Je m'assis sur le rebord du lit, il fallait que je fasse le point sur ce qui venait de ce passer dans ma vie ces deux derniers mois. Instinctivement je me laissa tomber entièrement sur le lit et passa mes mains sur mon visage. J'étais épuisé, autant physiquement que psycologiquement et je ne savais pas si rester ici était la meilleure de solutions. Je voulais être loin de tout ça avant de me faire enlever et maintenant je le voulais encore plus, avoir vu les recoins les plus sombres de la pègre m'avait montré que personne ne rigolait ici et que ma vie pouvait être entre les mains de beaucoup de monde sauf des miennes. La sensation que je n'étais plus maitresse de mon destin me donna la nausée, où que j'aille je serai en danger, c'était ce dont m'avait tant parlé Nate, je n'avais pas la force de revivre une chose pareils. Je voulais que tout redevienne comme avant, avant Paul, avant Nate, quand j'avais encore des liens avec ma famille, quand j'avais encore des rêves, des projets. La tête me tourna et je me précipita au dessus des toilettes pour y vomir mon déjeuné. Une douleur atroce se réveilla dans mon bas ventre et je me plia en deux pour tenter de ne pas crier, après quelques secondes je me leva difficilement et pris appuie sur le lavabo pour me tenir debout. Je passa de l'eau sur mon visage et respira doucement pour essayer de me reprendre mais la douleur me fit serrer la vasque ce qui fit blanchir mes jointures. Un autre sentiment m'envahi soudain, mais cette fois il était totalement différent, j'eu un énorme coup de chaud et la douleur reprit. Soudain, les tremblements de mes bras me mirent la puce à l'oreille : J'étais en manque. J'ai su que cela allait arriver quand ils ont commencé à m'en donner deux fois par jours, mon corps était entrain de m'en redemander. Je ne pouvais pas en prendre, je ne pouvais pas prendre le risque d'aggraver encore plus ma santé et mon état. J'ouvris précipitamment l'étagère qui était derrière le miroir et chercha désespérément un calmant ou quelque chose qui pourrait m'aider au moins quelques heures le temps que je trouve une solution. Ma main tomba sur un falcon de somnifère qu'un médecin avait dû prescrire à Nate et je ne réfléchis pas deux fois avant d'en avaler deux.

Quand je me réveilla, j'avais les cheveux trempé et extrêmement chaud, je poussa vivement la couette sur le côté du lit et m'assis pour poser les pieds à terre, j'avais besoins d'eau, j'avais vraiment besoins d'eau. Je regarda le réveil, il affichait 18h05, j'avais beaucoup trop dormis et mes idées étaient encore embrumé par le sommeil. Mes tremblements avaient cessé et je n'avais aucune douleur dans le ventre, malgré cela je ne pouvais pas prendre un somnifère à chaque fois que j'étais en manque de kétamine, ce serait simplement repousser l'inévitable. Je me dirigea à nouveau dans la salle de bain et fila sous la douche pour essayer au maximum de me rafraichir les idées, je ne me reconnaissait pas, comment j'avais pu tout me laisser filer entre les doigts de la sorte ? En sortant je m'enroula dans une serviette et me planta devant le miroir, j'avais des cernes incroyables, j'étais plus blanches que d'habitudes mais ce qui me choqua le plus fût mon regard. J'avais les yeux rouges et chaque clignement étaient douloureux tant ils étaient secs.

"- Est ce que ça va ? Demanda Nate me faisant me retourner précipitamment.

- Oui, oui je vais bien, dis-je plus pour m'en convaincre que pour lui répondre."

Il me fit un sourire crispé, m'embrassa sur le front et me laissa me rhabiller. Quand je sortit de la salle de bain c'était avec l'idée bien précise de sortir de cette maison et de me procurer de quoi faire disparaitre tout ces symptômes.