Chapitre 41

3K 157 9
                                    

Émilia

La première semaine je ne suis pas sorti de mon lit, le repos était un bon prétexte mais cela servait à cacher mon incapacité à me lever et à me dire que j'étais aujourd'hui toute seule. Cet enfant j'allais l'élever seule, j'avais beau le dire avant tout cela, je ne pensais pas que cela allait arriver. Chaque matin mes pieds foulaient le sol avant de se glisser à nouveau dans mon lit. J'avais le cœur brisé, je n'avais envie de rien. Mon téléphone ne sonnait pas, plus aucuns d'entre eux n'avaient essayé de prendre contact avec moi. Ils devaient suivre les consignes de Nate.
La deuxième semaine, je ne suis pas sorti de mon appartement, pas même pour faire les courses, commandant chaque soir des plats chez le traiteur. Je n'arrivais plus à me remettre au lit. À chaque fois que je fermais les yeux c'est Nate que je voyais, Nate qui débarquait pour me répéter qu'il ne voulait pas de cet enfant. Je ne savais même plus où était mon téléphone, il ne me servait maintenant qu'à regarder l'heure.
La troisième semaine je suis retourner travailler, je faisais des heures supplémentaires à n'en plus finir, je me sentais assez bien pour rester debout des journées entières. Deaclen acceptait que je sois là de l'ouverture à la fermeture et ne posait pas de question comme à son habitude. À quatre mois de grossesse mon ventre avait pris des formes, plus il grandissait plus le trou que Nate avait laissé dans mon cœur commençait à se combler.
La quatrième semaine, j'ai cherché des appartements à Florence, rejoindre mes parents étaient pour moi une idée présente à chaque seconde de mes journées. Je ne voulais pas habiter avec eux, il fallait que je trouve mon chez-moi.

« - La table numéro 4 à commander deux bourbons et deux chardonnay, dis-je à Deaclen.

- Ça marche, je te prépare ça ma belle. »

Ce soir le bar affichait complet et on ne savait pas où donner de la tête. J'aimais être déborder, cela m'occupait totalement l'esprit et je ne pensais plus à rien hormis les différentes commandes des clients.

- Bonsoir, est-ce que je pourrais avoir un verre de rhum s'il vous plaît ? Demanda un homme qui venait de s'installer au bar.

- Je vous sers ça tout de suite, dis-je.

Je sorti un verre et y versa la boisson commander. Quand je lui tendit son verre je ne pu m'empêcher de le fixer quelque seconde. Il avait des yeux d'un verre hypnotisant, une barbe de quelque jours et les cheveux noirs corbeaux. Sa chemise n'était pas boutonnée jusqu'en haut et je me surpris à le trouver beau. C'était la première fois depuis très longtemps que mon regard s'attardait sur un autre homme que Nate. Repenser à lui me sorti de mes pensées et je retourna à mon service. Tout au long de la soirée je me surpris à jeter des coups d'œil au bar pour regarder si l'inconnu était toujours présent mais il ne semblait pas décider à partir. À la fermeture alors que le bar se vidait peu à peu, il était encore là et en pleine conversation avec Deaclen. Curieuse, je m'approcha et tendit l'oreille mais je n'eut le temps d'entendre rien avant que Deaclen ne m'interpelle.

« - Francisco je te présente Émilia, elle travaille avec moi depuis presque un an maintenant.

- Enchanté, dit Francisco. Ce n'est pas trop dur pour vous de travailler au milieu de tout ces hommes ? Demanda t-il.

- Ils ne sont pas tous impolis heureusement, pour l'instant il ne m'est rien arriver de trop grave, plaisantais-je.

- Vous êtes une belle femme, je ne doute pas un seul instant que l'influence que connaît le bar en ce moment est grâce à vous, rigola t-il me faisant rougir comme une idiote.

Je lui souri sincèrement avant d'aller nettoyer les tables qui étaient maintenant toutes vidées. Il était maintenant 2h du matin et je commençais à fatiguer, je salua Deaclen et Francisco et prit le chemin retour jusqu'à chez moi. Il faisait nuit noir et je pressa le pas inquiète de me trouver dans la rue à une heure pareils. Des bruits de pas se firent entendre derrière moi et j'accéléra la cadence, je fus vite rappeler par mes presque cinq mois de grossesse et ralenti pour reprendre mon souffle. Je me retourna pour voir qui était derrière moi et eu la surprise de voir Francisco arriver en courant.

« - Vous avez oublié votre manteau, dit-il en me le tendant.

- Vous m'avez fait une de ses peurs, rigolais-je me sentant idiote maintenant que je savais que c'était lui qui était derrière moi.

- Vous ne courrez pas très vite pour une personne affolé, rigola t-il a son tour, vous étiez facile à rattraper.

Il posa mon manteau sur mes épaules et afficha un sourire sincère.

- La grossesse n'est pas vraiment compatible avec l'endurance, plaisantais-je.

- Vous êtes enceinte ?

- Oui, je sais que ça ne se voit pas beaucoup mais j'en suis à cinq mois.

- Le père vous laisse rentrer seule après votre travaille ? Il n'est pas très gentleman, rigola t-Il.

- Je ne suis plus avec le père de l'enfant, répondis-je le cœur lourd.

- Je suis le roi des gaffeurs, vous acceptez que je vous raccompagne jusqu'à chez vous pour me faire pardonner ?

- Je n'habite pas très loin, je ne vais pas vous déranger, dis-je gêné.

- J'insiste. »

Il fit le reste du trajet avec moi, dans un silence total mais loin d'être gênant, c'était la première fois que je rencontrais un homme aussi bienveillant dans le bar de Deaclen et j'en étais heureuse.

« - J'habite juste ici, dis-je en m'arrêtant devant la porte de mon appartement.

- Alors nos chemins se séparent ici.

- Merci, de m'avoir raccompagner, c'était très gentil de votre part.

- Je pense qu'on peut se tutoyer, rigola t-il, je ne suis pas très vieux.

- Alors je te remercie, rigolais-je à mon tour.

- Je te souhaite une bonne nuit Émilia.

- Bonne nuit Francisco, dis-je avant de pousser la porte de l'immeuble. »

Avant de monter les escaliers je me retourna pour le regarder s'en aller, un sourire bête fixer sur mon visage. Pendant un long instant, j'avais réussis à ne pas penser à Nate et j'avais ris, j'avais sincèrement ris. Il n'avait pas pris la fuite alors que je lui avais dis que j'étais enceinte. La plupart des hommes auraient prient peur mais pas lui. J'étais épuisé, je rentra enfin dans mon appartement et me jeta sur le lit. Tandis que je tombait dans un profond sommeil je me mis à me demander si je le reverrais le lendemain.

Endless LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant