Chapitre 28

3.4K 168 4
                                    

Émilia

Quand je me réveilla, la première vision que j'eu fut le corps de Nate sortant de la douche, enroulé dans une serviette. Il saisit un tee-shirts blanc dans son placard et l'enfila avant de se saisir d'un jogging gris et de l'enfiler à son tour. Il se retourna et vit que j'étais enfin debout.

« - Tu ne m'as pas attendu pour la sieste alors, rigola t-il.

- J'étais épuisé dis-je en m'adossant à la tête de lit pour m'asseoir. Il est quelle heure ?

-Je m'en doutais, c'est pour ça que je t'ai laissé dormir. Il est 20h. Les autres sont sortit, on a la maison pour nous deux. Tu as faim ?

- Je meurs de faim, m'exclamais-je.

- Je pensais commander chinois, ça te va ?

- C'est parfait. »

Après avoir passé commande, Nate m'entraîna au salon où il me demanda de prendre place autour du plan de travail avant de me servir un verre de vin. Il remua son verre pour aérée le rouge qui avait quelques bonne années déjà et le goutta.

« - Dis moi ce que tu penses de cette merveille, me dit-il en poussant du doigt mon verre vers moi.

Je bu une gorgée et fut incroyablement surprise par la saveur du vin.

- Il est sublime ! Dis-je avant d'en reprendre une gorgée.

- C'est un vin qui vient du vignoble de mon père, commença t'il, j'ai grandit là-bas. On avait des chevaux et des dizaines d'hectares de vigne. Cette cuvée que nous sommes entrain de boire s'appelle Isabella. Il a créé cette cuvée pour leur mariage. C'est un vin unique, un vin qu'adorait ma mère, en même temps il avait été fait pour elle. Il s'arrêta pour en reprendre une gorgée et en profita pour s'adosser au mur en face de moi. Aujourd'hui, je ne vois mes parents que deux fois par an, mais ce vin me permet de retourner chez moi sans même bouger d'ici, reprit-Il.

- Alors tu n'es pas rentré dans la Mafia par les liens du sang ? Demandais-je intrigué par cette soirée qui prenait des tournures de révélations.

- Non, pas du tout. À vrai dire, mes parents ou ma famille n'ont strictement aucun lien avec la pègre, de près ou de loin.

- Alors comment es-tu arrivé là ?

- J'avais 15 ans, je voulais franchir les limites comme tout ados de mon âge. J'ai commencé par rencontrer les mauvaises personnes aux mauvais endroits. Par m'engager dans des choses que je ne maîtrisait pas. Et un jour, j'ai rencontré l'ancien parrain. J'ai intégré la pègre en tant que simple coursier, puis plus le temps avançait et plus je prenais de l'importance. Quand il a été temps pour lui de partir, c'est à moi qu'il a léguer la Mafia. Je ne me sentais pas prêt mais j'ai foncé. Puis j'ai rencontré les autres, et je ne pourrais jamais regretter tout ça.

- Mais Matteo en fait partie aussi maintenant, comment il en est venu à te rejoindre ?

- Il était en troisième années de médecine et un jour il y a eu un accident, un échange à déraper et Alessandro a été gravement blessé, on ne pouvait pas l'emmener à l'hôpital mais on ne pouvait pas non plus le laisser mourir sans rien faire. Alors j'ai appelé Matteo. Il a réussi à le stabiliser et entre temps j'ai dû lui dire que je n'étais pas directeur financier comme ils le pensaient tous mais que je dirigeais la pègre Milanaise. Il ne l'a pas tout de suite accepté mais il n'a rien dit au reste de ma famille. Un mois plus tard, Alessandro est aller le remercier et ils sont devenu amis. Il a vu que les clichés sur la Mafia étaient en parti faux et que nous étions de gens normaux, dans la limite du possible, bien sûr. Petit à petit il s'est rapproché du groupe et il a finit par en faire partie.

Le livreur sonna et nous coupa un instant. Nate alla chercher les plats et on s'installa sur le canapé pour manger et continuer à boire cette bouteille de vin qui semblait pousser Nate à s'ouvrir à moi.

- La première fois que tu as tué quelqu'un, qu'est ce que tu as ressentis ? Demandais-je

- Tu me poses cette question par rapport à ce que tu as fais à Paul ?

- Oui, avouais-je.

- Je n'ai pas pu dormir pendant des nuits, à chaque fois que je fermais les yeux je me voyais presser la détente. Puis on s'habitue, c'est peut-être horrible à dire mais c'est la stricte vérité. Parlons de toi maintenant, dit-il en nous resservant du vin. Où est-ce que tu as grandis ?

Je bu une gorgé de rouge sachant que parler de mon passé n'avait jamais été facile pour moi.

- J'ai grandis à Florence, mes parents ... mes parents étaient tout pour moi. J'ai grandis dans un hôtel, ils en sont propriétaires. Grandir dans un immeuble entier c'est une incroyable aventure pour une enfant. Le personnel étaient super avec moi, Pedro, le gardien de l'hôtel était mon meilleur amis, dis-je ce qui fit rire Nate. Je pouvais faire des immenses parti de cache-cache, m'inventer mille et une histoire dans les chambres de l'hôtel. Mais mon endroit préférée restait la bibliothèque. Chaque soir, mon père s'asseyait sur son fauteuil, choisissait un livre et me le lisais, au coin de la cheminé l'hiver ou à la belle étoile l'été. Mon histoire préférée parlait d'espace, de voyage dans l'univers et d'un astronaute qui passait d'une planète à l'autre. J'étais une enfant rêveuse ... Je repris un peu de courage liquide avant de continuer. Puis j'ai grandis, je suis devenue moins rêveuse. J'ai suivi des études, trouvé un travail dans un café et j'ai rencontré Paul. La suite, tu l'as connais.

- Pourquoi est-ce que tu ne parles plus à tes parents ? Me demanda t-il.

- Un soir, j'ai débarqué à l'hôtel. Paul venait de lever la main sur moi, j'avais l'arcade en sang, la lèvre coupée et un bleu qui apparaissait sur ma joue. Je n'avais nul part où aller alors c'est vers eux que je me suis tourné. Comme tu peux t'en douter, ils étaient dans tous leurs états. Mon père était dans une colère monstre et il voulait aller voir Paul. Mais j'avais appris ce qu'il était réellement, d'où mon état, il avait dit qu'il tuerait n'importe qui un minimum important pour moi si j'en parlais. J'avais peur qu'il pense que j'en avais parlé à mes parents et que mon père venait pour ça. Je ne savais pas de quoi il était capable. Alors j'ai dû faire la chose la plus dur que je n'ai jamais eu à faire. J'ai balancé des horreurs à mes parents, des choses que je regretterais pour toujours. J'ai dis à mon père qu'il était un bon à rien et que j'étais bien plus heureuse avec Paul plutôt qu'avec des ratés comme eux. Alors que je n'en pensais pas un mot, j'étais tellement fière de ce qu'ils avaient accompli, tellement reconnaissante envers eux, ils avaient bâti un magnifique hôtel qui marchait tellement bien. Les clients affluaient. Ils n'étaient pas des ratés pour moi, loin de là. Ils étaient des exemples de ce que j'aurais voulu accomplir, j'aurais voulu aller au bout de mes rêves comme eux. Puis je suis parti, j'ai rejoins Paul et je n'ai plus jamais parlé à mes parents.

- Paul n'est plus là, tu n'as plus rien à craindre. Va les voir, explique leur avant qu'ils ne soient trop tard. Vous avez déjà perdu beaucoup trop de temps. Dit-il.

Il termina la bouteille en nous servant un verre chacun et le leva dans ma direction, intrigué je fis de même.

- Ce week-end, on part dans le vignoble de mes parents, tu feras leur connaissance et je tiens à ce que tu invites tes parents aussi. Le vignoble est parfait pour mettre les choses à plat et prendre un nouveau départ. Et nous deux on a besoins de se retrouver loin de la ville. En plus de ça, cela va faire six mois que ça dure entre nous, il est temps de faire les présentations officiel. »

« Mes parents », « ses parents », « présentations officielles », je ne savais pas si c'était le vin ou cette proposition qui me faisait tourné la tête, mais une chose est sûr, ce week-end allait être mouvementé.

Endless LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant