Lune de miel -part 3-

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Nos mains toujours liées, on se leva du sol froid et légèrement humide, tout aussi tendu l'un que l'autre. J'inspirais à fond en me rapprochant de Jungkook alors qu'il se mettait déjà en route. Sa prise sur mes doigts se fit plus forte et il caressa le dos de ma main avec son pouce.

- Calme-toi, mon ange..., me souffla-t-il à l'oreille.
- Oui...
- .....allez, viens-là.

Il se tourna face à moi et il me prit dans ses bras. J'accrochais fortement mes mains à son haut en reniflant légèrement. Ses mains me caressaient tendrement le dos et les cheveux, ma tête nichée dans le creux de son cou. Je ne suis pas habitué à ce genre de choses. J'ai peur qu'on ne s'en sorte pas. J'ai totalement confiance en Jungkook mais j'ai peur de le perdre. Je ne veux pas. Je tiens beaucoup trop à lui pour ça.

- Ne t'en fais pas, hyung. On s'en sortira.
- Mais comment on va faire, Kookie? Tu n'as pas d'armes et ces tarés doivent en avoir des caisses entières.
- On peut aller en acheter une.
- Où ça?
- Suis-moi.

J'hochais faiblement de la tête en humant une dernière fois son odeur avant de me décoller de lui. Il me fit un petit sourire tendu et il m'attrapa la main, me guidant je ne sais où. On marcha longuement dans la ville endormie avant d'arriver dans les cartiers plus vieux et en mauvais état. Je me rapprochais de mon mari en sentant la peur augmenter d'un cran et il s'arrêta devant une porte en bois et en très mauvais état. Il l'ouvrit, nous faisant entrer dans une petite pièce remplie d'armes en tout genre.

Un homme trapu, dans la cinquantaine s'avança derrière le comptoir et il nous jaugea de haut en bas avec un visage neutre. Jungkook se mit légèrement devant moi et il fit face au vendeur. Je les laissais parler d'armes, ne comprenant strictement rien à ce qu'ils se racontaient. Je lâchais la main de mon mari et je partis à la découverte de ce magasin. Il y avait tout plein d'armes, des révolvers, des mitrailleurs et pleins d'autres dont je ne connais pas le nom.

Il y a même des couteaux. Tous de différentes taille et forme. Je déteste les armes. Je n'ai jamais aimé me battre, trouvant la violence trop cruelle et inutile. J'ai été harcelé et battu quand j'étais plus jeune et ça m'a fait tellement mal. Je n'avais rien fait pour mériter ça. À part aimer les hommes. Et ce n'est pas un pêcher. Que j'aime quelqu'un du même sexe que moi ne concerne personne d'autre que moi et cette personne. Je ne comprends ceux qui disent du mal de nous sans même nous connaitre. Ce n'est pas non plus comme si on s'asseyait sur leur tête pour vivre notre vie.

On ne fait rien de mal. On aime simplement une personne et on cherche à être heureux avec elle. Qu'est-ce qu'ils ont à nous pourchasser comme si on était des monstres? C'est mal d'aimer quelqu'un? C'est mal de vouloir trouver le bonheur avec cette personne? Je fais du mal à quelqu'un ou quelque chose en aimant Jungkook et en cherchant le bonheur avec lui? Non. Je ne demande à personne de m'aider à atteindre mon but. Je ne dérange personne. Tout ce que je fais, c'est aimer Jeon Jungkook et vivre avec lui. Rien de plus.

Je ne suis pas un monstre. Jungkook non plus. Toute personne qui aime quelqu'un du même sexe qu'elle ou qui sort du moule n'est pas un monstre. Alors il faut arrêter de dire du mal d'une personne qui ne suit pas les normes que la société a imposée. Ça empêche des centaines, voir des milliers de personnes d'atteindre le bonheur. Ça les oppresse et ils les empêchent de vivre normalement, comme ils le désirent.

Soudain, la porte par laquelle nous venions de rentrer s'ouvrit à la volée, allant s'enfoncer dans le mur à ses côtés. Je sursautais en poussant un petit cri lorsque je vis une personne portant le même masque que j'avais vu plutôt dans la soirée devant moi. J'étais juste devant la porte, complètement à découvert. Au ralentit, je vis l'homme relever le bras, une arme à feu en main et prête à servir. Il visa ma poitrine et il tira au même moment où j'entendis mon nom être hurler à pleins poumons. Et dans la seconde d'après, je me retrouvais plaqué au sol, le front et le nez rouges et douloureux, et une horrible douleur me vrillant les tympans.

[1] Ne m'approche pas -Jikook-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant