Chapitre 1

130 22 35
                                    

Le cliquetis des talons sur le sol carrelé produisait un écho dans ma tête. Ma jupe crayon frottait doucement mes cuisses et mon couteau caché dans un bord de mon collant. Cette seule faille pouvait gâcher ma mission. Je mis mes mains sur mes tempes:

-Anna. Murmurai-je doucement dans un microphone attaché à une de mes boucles d'oreilles.

Sa petite voix me répondit.

-Va toujours tout droit ta cible est proche.

Je déconnectais la discussion mais au même moment une main puissante m'attira dans un couloir parallèle. Je me retîns de crier...

-Gare à l'araignée... susurra une voix dans mon oreille.

Un sursaut me prit. Quand je voulus déséquilibrer mon inconnu, je perdis moi même l'équilibre et tombais lourdement sur le sol. Il n'y avait plus personne...

Je remis mon tailleur gris en place, ressortis du couloir et me dirigeais vers ma cible. L'araignée ne me dérangerait pas au milieu d'une réception.

La mauvaise habitude de me mordre la lèvre inférieur me fit doucement saigner et le rouge se confondit avec la couleur de mon rouge à lèvre. La sensualité devait être notre qualité première et le goût du sang sur mes lèvres produisait cet effet d'attirance.

Une grande blonde vint me rejoindre. Ses airs de duchesses trahissait son importance. Elle cru bon d'engager une discussion avec moi. Je profitais de cette distraction pour observer l'homme que je cherchais. Un certain Edmon Albeaucourt.

Je le repérais et m'excusais auprès de la dame qui me parlais toujours pour rejoindre ma cible.
L'homme qui se tenait en face de moi était sans doute le plus grand ennemi de l'Épiosa.
Je commençais à lui parler. Je dus mettre beaucoup du mien pour produire cet effet d'attirance. Cela dut bien marcher car il s'excusa auprès de ses hôtes pour s'intéresser à moi.

-Que puis je pour vous demoiselle. Murmura t'il de sa voix grave.

J'usais de toute ma volonté pour frissonner et lui donner envie.

Il ne résista pas à mes charmes et m'attira a l'écart.

Mon plan marchait parfaitement. Et inutile de vous dire que j'adore quand tout fonctionne à merveille. Edmon était plutôt simple a attirer. Je caressais mes cheveux pour l'attirer encore à moi.

Je frottais ma jambe contre la sienne.
J'eus l'impression que ses yeux s'embrasaient.

Mes cheveux bouclés et courts dévoilaient ma nuque faite pour attirer encore plus les hommes. Il me l'agrippa.

Avant qu'il ne puisse l'embrasser je lui prit le cou et serrai. Ses yeux restait droit et ne se révulsaient pas. Je pris donc mon couteau et lui plantais dans le front. Le sang commença à perler et je retirais le couteau. Une petite goutte vint tacher mon tailleur et je la cachais tant bien que mal avec mon petit mouchoir que je fis volontairement sortir de ma poche.

Le plus dur était de sortir de la luxueuse maison dans se faire remarquer et avant que quelqu'un découvre le joli petit meurtre de monsieur d'Albeaucourt.

Heureusement pour moi je savais courir en talon et cela me fus bien utile.

Je sortis de la maison sans difficultés et  pris ma voiture. J'appuyais sur la pédale de vitesse avec toute ma force. Je détestais toujours l'étape du plan, "sortir sans laisser de traces" comme le dirais Lana, plus facile à dire qu'à faire.

J'attendis sur un bas côté comme le l'avais conseillé Anna. Après un meurtre il faut toujours attendre la police. Pourquoi ? Règle numéro 8 du règlement de l'Épiosa.

J'abaissais ma fenêtre pour profiter de l'air frai. Je profitais de n'avoir rien à faire pour mettre ma broche doré. Les broches sont nos systèmes de reconnaissance, il y en a cinq différentes. Les Feuilles, celle que je porte, les Vipères, les Flèches, les Salamandres, et les Couronnes, le plus haut garde. Dans chaque grade nous avons des factions: Lumières, Fines, et Puissantes. La plus haute estimes est : Couronne Puissante.
Je me situe à Feuille Fine. C'est un grade peu élevé à qui on confie les missions risquées. On ne peut pas dire que quelqu'un dans l'organisation est plus fort qu'un autre mais les grades s'obtiennent seulement après un certains nombres de missions.

Une pierre entra par la fenêtre baissée. Je la ramassais pour l'examiner. Une araignée était dessinée dessus. Sans respecter la règle numéro  8 du règlement je retournais à la base de l'organisation. Cette erreurs pouvait me coûter ma place mais l'araignée était plus dangereuse que le reste.

Je filais dans la nuit telle une biche apeuré dans la forêt. Apeuré peut être mais qui faisait beaucoup de bruit. Le moteur de ma voiture ronronnais plus fort qu'un tracteur.

-Merde ! Pestais-je.-Plus d'essence !

J'allais vers une station essence. Je confiais ma voiture à un commis et allais au magasin de cet arrêt. A cet heure du soir il n'y avait pas un bruit.

Je retirais ma broche. Et la fourrais dans ma poche. Un jeune homme en crise d'adolescence attendait à la caisse. Il m'observa les yeux ronds. Mes charmes fonctionnaient même en dehors des missions.

J'avais gardé la pierre araignée dans ma main. Je partis dans un rayon m'éloignant de la caisse. J'étendis un bruit de talkie walkie.

-Ouais les mecs une vraie bombe. Comme Félix l'avait dit. Prépare l'araignée.

Mon estomac se contracta aux mots: Félix et araignée.
Le rayon dans lequel j'étais ne me parut pas un lieu de sécurité.

Je pestais quand j'étendis la porte du magasin s'ouvrir. Je fis comme si de rien n'étais mais un garçon cette fois presque adulte m'intercepta.

-Hé toi la, Sally, t'es sacrément belle ! Il ricana.- J'ai un truc pour toi. Il fit un immense sourire et me dévoila une araignée dans son poing.

Je frissonnais. Cette fois ci sans le vouloir.

-Je n'aime pas trop les araignées. Annonçais je.
-Qui parle de les aimés, on le sait que tu ne les aimes pas ! C'est Félix qui nous l'a dit !

J'envoyais mon pied dans sa figure. Il m'intercepta en me retenant la jambe. Je vis apparaître derrière lui deux autres garçons. Je me retournais. Il lâcha ma jambe à temps. Il était fort. Mon tailleur et ma jupe crayon n'était pas pratique pour se battre. J'enlevais donc mon tailleur afin d'être en chemise dessous. Ma jupe serais une autre affaire. J'enlevais également les talons. Les trois idiots me regardais faire. L'un d'eux pourtant trop fatigué d'attendre voulu me frapper avec son poing je l'interceptais et le retournais. Je l'envoyais voler dans le rayon. Il cria en voyant son poignet déboîté et sortit du magasin sous les yeux effaré du caissier.

Il n'en reste plus que deux. Je craquait mes doigts et attendis le prochain assaut.

Un deuxième idiot se précipita vers moi. Je compris la distraction et le bloquais à la gorge avec mes bras pour me protéger du dernier.

Le plus imposant des trois, peut être le chef envoya un coup de tête dans ma direction, mais en me protégeant avec son camarade, je pus éviter un nouveau bleu.
-Salope ! Cria le plus grand en se tenant la tête entre les mains.

Je lâchais le troisième évanoui au sol. Une goutte de sang tomba sur lui, mon sang, ma lèvre inférieur avait recommencer à saigner. Je l'essuyais sans grâce, me concentrant uniquement sur le combat à venir. Malheureusement pour moi, le grand avait fuit. Je sortis à mon tour du magasin tout en prenant soin de reprendre mon tailleurs et mes chaussures.

Une sombre pensée me traversa l'esprit. Se pourrais t'il que Félix sois le nouveau chef des araignées ?

Je pris ma voiture avec cette fois ci l'intention de revenir saine et sauve.

Rouge, sang Où les histoires vivent. Découvrez maintenant