Violet prune

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13.


On est à notre table habituelle, c'est à dire, à l'angle, près des toilettes. Mes parents ne nous avait plus amené là depuis deux ans et l'odeur de ce restaurant m'avais manqué. Mais je ne suis pas bien. Nat ne me quitte pas des yeux, il veut comprendre la raison pour laquelle j'ai lâché mon téléphone mais ma mère n'arrête pas de lui poser des questions.

« Je peux aller aux toilettes ?

-Bien sûr ma chérie !

-Moi aussi. »

Nat se lève et me suit. Super ... il s'arrête quand je passe la porte des toilettes féminins et m'attend, posté devant la porte, comme un garde du corps. Quand je ressors et me lave les mains, il me saute dessus ...mon téléphone à la main.

« Lâche ça tout de suite Nat !

-Non, Mira. Écoute moi.

-Nat, je ne veux pas te voir.

-Miss ...

-Non ! Barre toi, et laisse nous entre famille. Tu n'en fais pas parti.

-Oui, peut être.Mais de ça (il me pointe mon portable à la page des messages) si.

-Laisse moi tranquille.

-Tu penses que c'est de ma faute ?

-Oui car c'est de la tienne ! Sans toi ... sans toi ... »

Je me mets à pleurer et m'effondre par terre malgré le sol humide qui me dégoûte. Nat s'accroupit et me relève le menton de sa main libre.

« Mira, je m'énerves vraiment très vite. Et j'essaie de changer pour toi.Alors tu ne peux pas m'accuser car tu ne veux pas admettre que, toi aussi, tu as ta part de responsabilités dans cette histoire.

-Lâche moi Nat. Je ne veux plus te parler, sors de ma vie !

-T'es sûre ?

-Oui. »

Il me lâche et s'en va, les mains dans les poches. Je l'entend s'excuser en expliquant qu'il a une urgence à mes parents. Ils ne semblent pas se douter de ce qui vient de se passer. Mais je m'en fiche. Il ne le verrons plus jamais. Je le hais. Pourquoi mon cœur n'a pas l'air d'accord quand je le dis ?

Je retourne m'asseoir avec ma famille qui rit comme à l'époque. Ça fait plaisir à voir. Mais quand j'arrive, le silence se fait. Mon père s'éclaircit la gorge avant de commencer à parler, pas du tout sur de lui :

« On déménage dans deux mois, dans un appartement à Regirtan. Un appartement à ...trois chambres ... individuelles. »

Ma sœur s'émerveille en entendant le nom de notre très chère capitale. Moi je reste bloqué sur ces trois chambres individuelles. On est pas quatre ?

« On ? Ça veut dire qui ? »

Mes parents mer egardent, perdus. Ma mère enroule une mèche de ses cheveux autour de ses doigts, mon père finit par regarder le sol. Ma sœur commence à paniquer. Ce que je pensais vient de se confirmer : mes parents divorcent. Je ne peux plus pleurer, je n'ai plus de larmes mais Aïci, si. Elle se met à sangloter. J'ai besoin d'entendre la raison. Vraiment. Mais ils n'ont pas l'air de vouloir s'expliquer. Je ferme les yeux.


Il faut attendre la Chose

Sans la combattre pour certains

Ou se défendre pour ne pas quitter terre

Et sans avoir le temps de se dire : trop tard

Miss macaronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant