Rouge sang

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25.

L'infirmière ne fait pas vraiment attention à moi. Elle me fait mal, je lui dis d'ailleurs mais elle s'en moque complètement. Elle va même à l'extérieur pour fumer une cigarette à un moment. Mais bon sang c'est quoi cette infirmière ?! Alors, je perds de plus en plus patience et commence à me bander moi même les côtes. Elle lève les yeux au ciel en me voyant difficilement réussir et je lui tire la langue quand elle a le dos tourné. Ensuite elle appelle mes parents pour leur expliquer ce qui c'est passé mais personne ne répond. Je lui demande si je peux sortir et elle me dit de filer. Elle attendait que ça en fait !

Il est déjà neuf heures vingt quand j'entre en cours d'histoire. Tout le monder me regarde comme si j'étais Hadès en personne et chuchote à l'oreille de son voisin. La prof ne comprend pas quand je lui explique pourquoi je suis en retard. Elle est à moitié sourde en même temps! Il reste une place tout au fond de la place, seule, ou une autre à côté de Nat. Il me sourit et tapote la chaise vide à sa droite. Je passe devant et ne m'arrête pas. J'ai besoin de rester seule pour le moment.

Au bout de quelques minutes à peine, Agathe, la fille devant moi me fait passer un petit bout de papier. Je l'attrape, soupire et l'ouvre. Il y a un petit dessin d'un garçon (voir média). Puis de l'écriture. Je lis ces phrases écrites à l'encre noire, le cœur battant.

« Miss, je suis vraiment désolé.

Pour tout, vraiment.

Mais tu sais bien que je ne sais pas garder mon sang froid.

Il faut qu'on parle après.

Le seul que t'aime : Nat »

Je le vois m'observer de loin alors j'évite de montrer le bonheur que me procure son message et reste infaillible. Je réponds juste « OK » pour qu'il comprenne que je ne suis pas très contente. Je le vois se décomposer en lisant ma réponse. Il se retourne et m'observe clairement, les yeux dans les yeux. Ses prunelles me font frissonner. Oh mon dieu comme je l'aime ! Je lui lance un air de défi et il a l'air de s'en amusé.

Le temps me semble vraiment long. Je veux vraiment lui parler, il faut que l'on s'explique. Mais la sonnerie n'arrive jamais !!! Je dessine sur l'angle de mon cahier en écoutant qu'à moitié la prof. La révolution industrielle ? Oui oui. Les philosophes des lumières ? Oui oui. Un exposé à faire par groupe ? Pardon ?! Je me relève et observe ma prof. Et là, elle explose de rire et nous déclare qu'elle sait comment regagner notre attention. Elle est vraiment bizarre mais ça me fait un peu rire parce qu'elle a raison : tout le monde l'écoute à présent. Et en fait c'est plutôt intéressant. Je réponds à ses questions quelques fois.

Puis enfin la sonnerie. Je prends pourtant mon temps à ranger mes affaires. La classe se vide peu à peu. Nat reste là puis s'éloigne. J'attrape mon sac sous ma table et le pose sur ma table. Je mets ma trousse à l'intérieur quand des mains m'entourent la taille et je sens un souffle chaud s'approcher de mon oreille. Je ris mais repousse Nat.Pas devant ma prof ! Il me prend alors ma main et me guide vers la sortie. On est maintenant dans la cour. Des yeux sont tournés vers nous mais je m'en moque. Je suis toujours Nat qui presse le pas.Je suis presque entrain de courir, morte de rire. Il s'assoit sur un banc au pied d'un arbre. Je me place sur ses genoux et il a l'air de se détendre. Il passe une main dans ses cheveux. Moi j'en pose un sur sa joue et l'observe. Il est bien amoché par la bagarre. Je me sens un peu coupable. Je me presse contre lui et pose ma tête sur son épaule. Son cœur bat contre mon corps. Il prend une grande inspiration avant de me souffler :

« Je suis vraiment désolé Miss. Tu sais j'étais vraiment en colère contre toi et Paul hier. Puis j'ai compris mon erreur et ma rage est encore plus montée contre moi mais surtout contre Kian. Je ne supporte pas qu'on te touche ou que l'on t'éloigne de moi. Je tiens vraiment trop à toi. Je ne veux vraiment pas te perdre (je veux prendre la parole mais il me demande de le laisser parler). Tu sais, quand j'étais avec ces filles hier, je me disais qu'elles étaient vraiment stupides. Toutes les filles m'insupporte à part toi. Je te jure. Et puis, je m'excuse d'être jaloux de votre relation entre toi et Paul mais tu ne te rends pas compte que tu vas plus chez lui que chez moi. Tu lui parles plus, tu lui souris plus, ... tout plus que moi. J'ai l'impression que tu l'aimes ou qu'il t'aime. Je ne veux perdre aucun de vous deux. Alors oui, c'est sûr que ce n'est pas génial les crises de jalousie mais là j'en peux plus Miss, je peux plus vous voir comme ça. Je t'aime beaucoup trop. Je ne pensais pas que je pourrai autant tenir à une personne mais en fait je me tromper. Tu es toute ma vie. Je sacrifierai tout pour toi ma belle. »

J'ai les larmes aux yeux. Oui, encore. On ne m'a jamais dit ça. C'est beaucoup trop mignon. Je commence à tremper son tee shirt et il m'éloigne de lui pour mieux me voir.

« Oh non Miss, je ... je ... c'était pas méchant ... je ...

- Nat, t'inquiètes pas. Ça me fait juste super plaisir de t'entendre dire ça. Je comprends que tu sois en colère mais je ne veux pas que tu te battes à cause de moi. Je ne veux pas que tu te blesses à cause de moi. Et par rapport à Paul ... c'est compliqué. On ne s'aime pas je te jure ! Mais si notre relation te dérange vraiment, alors ... et bien ... je ferais plus attention. Je suis moi même très jalouse donc je comprends ta frustration. Sache que moi aussi je t'aime terriblement. Tu es mon être de lumière. Et, dans ma vie, même si il y a toujours des disputes et des mensonges, je tiens à te dire que tu es le seul que j'aime et que tu ne dois pas en douter.

- Aishiteru kokoro (= je t'aime mon cœur en japonais). »

On s'embrasse et la sonnerie retentit. Oui, ça se règle facilement mais quand on tient à l'autre, c'est toujours comme ça. Se faire la tête ne peut pas durer longtemps. Je sais qu'au fond de moi je lui en veux toujours un peu pour hier et pour ce matin. Mais je l'aime vraiment. Et rien ne peut nous séparer. Enfin je l'espère.

Miss macaronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant