Bleu cyan

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27.

Je me suis endormie sur le seuil de ma maison. De mon ancienne maison. Quand je me réveille par les doux rayons du soleil, j'ai un mal de tête horrible et l'envie de verser toutes les larmes qu'il me reste. Je me retiens. J'attends plusieurs minutes en tailleur. J'ai l'air songeuse mais je ne veux pas réfléchir, ça me briserait trop le cœur. Alors comme ça on déménage, sans même finir l'année scolaire.Pas de boum, plus de films : la cata. Je vais devoir tout recommencer de zéro, tout oublier. Même Nat. Je ne sais pas garder contact plus de deux semaines avec une personne que je ne vois pas alors je ne vois pas comment je pourrai rester en couple. La distance, c'est pas mon fort. Je vais devoir le quitter ça veut dire mais rien que d'y penser j'ai une boule au ventre, du mal à respirer et les larmes aux yeux.

Je renifle et me relève. Je replace mes vêtements et commence à marcher, sans véritable but. Sans même chercher à me rendre quelque part, je me dirige, sûrement par réflexe, chez Nat. Je ne peux pourtant pas l'affronter, je ne peux pas lui annoncer. Je ne veux pas. Notre semaine à la mer sera notre Happy end ...

Une voiture s'approche puis ralenti. Ma mère. Elle s'arrête, je continue à marcher. Tout ça s'est de sa faute. À elle. Je ne pourrai plus jamais la regarder en face et lui sourire. Non, c'est impossible. Elle se rabat sur le côté, coupe le contact et court dans ma direction. Sa main agrippe mon épaule. Je la repousse. Elle n'a pas vraiment l'air surprise, juste déçue. Elle doit sans doute ressentir toute la haine que j'ai en cette femme qui est soit disant ma mère. Elle insiste encore en se plaçant sur mon chemin, bras écartés. Je la défie du regard et fais marche arrière, tout simplement. Et sans que je m'y attende elle me claque violemment. C'est la première fois qu'elle lève la main sur moi. Je suis choquée et donc paralysée. Après un certain temps je sors de ma stupeur et lui crie d'aller se faire foutre. Je pars en courant mais je l'entends prendre sa voiture et me suivre. Je ne vais pas avoir le choix. Elle ouvre la portière côté passager et m'oblige à monter. Je m'exécute. Elle observe discrètement ma joue rouge par sa propre main tout en conduisant. Je l'ignore complètement et fixe devant moi.

« Je vais te déposer chez ton père et après je te laisse.

-Chez mon père ?! Il a pas de maison, elle est à nous TOUS.

-à Regirtan. Tu as été vraiment très absente cette semaine donc tu n'as sans doute pas remarqué mais Aïci et ton père ont fait les cartons et votre appart est prêt. Il est vraiment très mignon d'ailleurs, il va te plaire ...

-Ferme ta grande gueule ! »

Elle me regarde, très mais alors très surprise. Moi même je le suis. J'ai vraiment dis ça ? Vu le regard qu'elle me lance j'ai du le dire. Dommage pour elle, c'est ce que je pense sincèrement. Je sors mon portable de ma poche et commence à regarder les actualités de Snap. Rien de vraiment intéressant mais toujours mieux qu'une discussion avec cette femme et c'est un manque de respect total donc, c'est génial.

2 heures, le trajet dure sérieusement 2 heures. Je bous intérieurement. Est ce que si je saute de la voiture alors qu'elle roule à 80 Km/h je meurs ?J'hésite vraiment à essayer. J'imagine le titre sur le journal de mon village « une jeune collégienne se suicide pour ne pas quitter sa très chère patrie. » Berk !

La jolie campagne a maintenant disparue. Se dressent devant nous d'énormes immeubles gris  fiers de leur immensité. Le paysage est terne : gris, noir, et ... c'est tout. Pas de parc, pas de nature, rien,absolument rien. On passe devant un collège, mon futur collège me déclare ma mère. Privé et féminin évidemment ! Je pourrai y aller en bus. Génial ! J'adore sérieux. Sarcasme évidemment. Un cinéma ensuite. Ma mère me dit que je pourrai amener un garçon pour un rancard. Ouais mais bon, je vais connaître personne et JE SUIS DANS UN COLLÈGE DE FILLES !!! Elle voit sans doute que je m'impatiente mais elle a l'air de sans amuser sérieusement. D'ailleurs il y a une fille dans mon immeuble qui a mon âge et qui sera dans mon collège. Elle s'appelle Manon, Manon Blake. Elle est vraiment gentille d'après ma mère, très mignonne. Elle sera sans doute mon amie. Mais what ?! Ce n'est pas moi qui choisie mes potes ? Je pris intérieurement que l'on arrive bientôt parce que je n'en peux plu.

Miss macaronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant