20.
« Miss, je veux pas dire que ça ne me fait pas plaisir d'être là et que ça me dérange mais pourquoi tu m'as appelé ?
-Eh bien, parce que j'étais pas bien.
-Non, sérieux ?! J'avais compris mais je ne pense pas que c'est juste parce que tu as mal au ventre, n'est-ce pas ? »
Je lui souris tristement et des larmes commencent à perler sur mes joues et se rejoignent au niveau de mon menton. Je me sens bête et faible mais je ne peux pas m'en empêcher. Ça me fait tellement mal de savoir que ma mère trompe mon père avec mon prof de sport. Je ne sais pas pourquoi j'ai appelé Nat et je ne sais pas quoi lui expliqué. Au début je me tais pendant qu'il me caresse le dos pour cesser mes pleurs. Puis je me décide à parler :
« Je ne veux pas déménager Nat ...
-On en a déjà parlé. Tu ne peux rien y faire.
-Je ne veux pas te perdre.
-Arrêtes, tu vas me faire pleurer ! »
Il me dit ça en me donnant un petit coup amicale dans l'école en affichant un sourire stupide. Je sais qu'il se moque de moi et je trouve ça plutôt vexant de ça part parce que j'étais entrain de lui parler très sérieusement. Mais je ne réagis pas et Nat a l'air d'un peu plus s'inquiéter de moi.
« Eh Miss,t'inquiètes, moi aussi je ne veux pas que tu me laisses, ne fais pas cette tête de suicidaire !
-Mais tu ne comprends pas que je ne suis vraiment pas bien ?! L'humour marche très peu quand je suis dans cet état d'esprit. Alors soit t'arrêtes soit tu t'en va !
-Eh, eh, eh, Miss ... détends toi. Je vois bien que tu ne vas pas bien. Expliques moi s'il te plaît.
-Tu ne veux pas faire autre chose pour m'aider ?
-Quoi donc ?
-Parles moi de toi Nat.
-Euh c'est que ...
-N'importe quand, ce que tu veux, mais parle moi.
-... OK. Assieds toi, c'est possible que ça soit long. »
Je m'installe donc sur mon lit et Nat, à côté de moi, passe un de ses bras derrière ma nuque.
« Je me réveille très tard, je le vois à travers ma fenêtre : le soleil est déjà haut. Étant un lève tôt je suis un peu gêné par cette grasse matinée alors je me lève d'un bond et descends les escaliers en courant. J'arrive ne bas tout est soufflé. Jules, mon meilleur pote me voit et me rejoint avec un air malicieux. On exécute notre tchèque habituel avant qu'il m'intime de le suivre. Il marche vite, je dois courir pour me retrouver à son niveau. Il a deux ans de plus que moi. J'en ai 1O et lui 12. Il a les yeux bleus comme l'encre du stylo plume. Oui je sais, très bonne comparaison !Bref, ses cheveux ont la couleur du blé et il est vraiment un charmeur. On se trouve à l'orphelinat pour préciser au cas où tu n'avais pas compris. On traverse la cour centrale, ma préféré avec la petite fontaine de marbre puis nous rejoignons le portail d'entrée. Il me demande de le suivre mais discrètement. Nous nous approchons donc à petits pas du bureau de la directrice et nous observons à travers la fenêtre. La petite femme replète n'est pas seule. Elle discute avec un homme à barbe rousse et vêtu d'un costard cravate. Sur le troisième fauteuil se trouve une fille, elle doit avoir l'âge de Jules et a l'air plutôt triste. Mon ami m'explique qu'elle s'appelle Kate. Il me la décris dans les moindre détails ce qui me fait vraiment rire. Il a le dédain mon pote !Elle a des cheveux châtains mais une de ses mèches est blanche comme la neige et c'est naturel me dit-il. Elle a les yeux noisettes et pétillants. Ses pommettes sont toutes roses. Elle a en fait 11ans. Et il me dit en rougissant que c'est son amoureuse. Je ris aux éclats. Il n'est pas possible ! Quelqu'un se racle la gorge derrière nous. On se retourne inquiet mais il ne s'agit que de Maya,une amie à Jules. Pas à moi. Je ne m'intègre pas bien ici, je n'ai qu'un seul ami pour être exact mais je ne me plains pas vraiment car je me sens nettement mieux que chez moi.
« Qu'est-ce que vous faites ?
-On observe la petite américaine ! Regardes comme elle belle !
-Elle vient d'Amérique tu dis ? La classe ! S'exclame Maya.
-Ouep ! Répond mon ami tout heureux.»
Je lève les yeux au ciel et m'éloigne d'eux les mains dans les poches. Quelques heures plus tard, Madame la directrice nous présente Kate qui est très timide.Elle reste dans un coin, tremblante. Alors Jules s'approche d'elle et je le suis , intrigué. Il lui sourit et nous présente. Les yeux de l'américaine se pose sur moi et elle murmure quelque chose :
« Toi aussi t'as souffert ... »
Elle m'intrigua à partir de là à vrai dire. Au bout de quelques jours, elle me suivait partout et ne parlait qu'à moi. Jules était vraiment trop jaloux. Mais moi je voyais juste sa souffrance. En fait, quand je voyais Kate, je me voyais. Et ça me faisait mal donc j'essayais de ne pas m'attacher à elle mais elle persistait. Un soir elle m'a raconté son histoire. Elle est venu dans mon lit sans l'autorisation et elle s'est mise à pleurer. Elle m'a tout dit. Les coups répétés,les os cassés et évidemment ... les viols mêmes si elle n'appelaient pas ça comme ça vu qu'à l'époque, on ne savait pas ce que c'était. Elle disait qu'IL la déshabillait et qu'après ses lèvres courraient sur son corps entier. Elle le repoussait au début mais plus elle résistait plus il lui faisait mal. Alors à force,elle se laissait faire. Des fois elle ne mangeait pas pendant plusieurs jours et elle me disait que c'était horrible. Puis j'appris quelque chose : elle n'était pas la seule. Il y avait d'autres enfants avec elle et ils étaient sûrement encore avec lui. Elle m'a expliqué qu'IL préférait les filles ayant moins de dix ans donc il l'a abandonné à un immense endroit où il y avait une boîte métallique qui engloutissait les personnes avant de prendre s'en envole : un aéroport. Un gentil homme lui dit de monter à bord de cette armature métallique et c'est ce qu'elle fit. C'est comme ça qu'elle s'est retrouvée en France. Elle a éclaté en sanglot et a trempé tous mes draps. J'ai voulu passé mon bras autour de ses épaules mais elle m'a repoussé et a hurlé dans l'orphelinat que je l'avais obligé . Je n'est pas compris ce qu'elle racontait mais je me suis fais sévèrement puni. Jules m'ignora sans que je comprenne au départ. Cependant j'appris bientôt qu'on croyait que j'avais ...embrassé Kate voir pire. Du coup je me retrouvai seule à cause de cette petite américaine que tout le monde aimé. Je me suis fait rejeté et même les gouvernantes ne m'aimaient plus. Bref, voilà une petite anecdote ... »
Nat ne semble pas dans son assiette après cette révélation. À vrai dire je le comprends, c'est horrible cette histoire ! Si cette Kate était en face de moi elle serait entrain de prendre le plus grand abattage de toute sa petite vie minable cette garce ! Je respire doucement avant de prendre la parole :
« Nat, tu sais que t'es le mec le plus incroyable du monde ?
Ouais ... on me le dis souvent mais ça fait toujours plaisir de l'entendre ! »
Je le repousse un peu et grogne que la modestie c'est pas trop ça alors il me répond que je ne me vois pas.
Je le prends dans mes bras et le serre très fort contre moi en posant ma tête sur son épaule. Je sens son cœur battre contre sa poitrine et je le vois se tendre un peu. Alors je lui chuchote à l'oreille que je vais pas crié qu'il m'a touché. Il se met alors a gloussé et je lui pose un baiser sur la joue.
Après une longue étreinte de plusieurs minutes il me dit qu'il doit malheureusement me laissait et il me manque déjà. Je l'accompagne jusqu'à la porte. Il veut m'embrasser pour me saluer mais je le repousse sachant qu'il y a mes parents pas loin. Il me fait un clin d'œil et un sourire pervers. Je grimace et lui ferme la porte au nez.
Mon téléphone vibre pour m'indiquer un nouveau message :
« Gros bisous baveux Miss ! »
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Miss macaron
RomanceJe m'appelle : Mira Mon âge : 14 ans Je suis : triste et désespérée Mon style : tant que c'est noir Je rêve : que tout redevienne comme avant Mon problème : depuis l'arrivée de Nat, les mensonges et les catastrophes s'enchainent ... S'inspirant du...