Alyana (Chapitre 20)

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Waaa... J'ai bien dormis moi

Alyana ouvrit les yeux, et la première chose qu'elle remarqua fut son violon sur la table d'angle. Elle pensa aussitôt qu'elle n'avait pas prit le temps de le ranger dans son étui et fronça les sourcils.

Ce n'était pas son genre de manquer de précaution concernant son instrument.

Elle était allongée sur le lit, qui n'était pas si inconfortable qu'il en avait l'air la veille, et commençait lentement à rassembler ses pensées chaotiques.

La jeune fille ébaucha un léger sourire en levant la tête vers la fenêtre haute, qui déversait la lumière du jour mais il se fana sur ses lèvres lorsque les souvenirs de la veille lui revinrent.

Julien... Elle ne lui avait quand même pas vraiment demandé de ne jamais la laisser tomber ? Elle s'était pourtant juré de rester libre et indépendante toute sa vie ! Et voilà qu'elle craquait devant le premier inconnu venu...

L'adolescente était si furieuse contre elle même qu'elle ne remarqua pas tout de suite le garçon allongé par terre sur un matelas d'une couleur difficile à déterminer, grisâtre et peu engageante.

Julien. Il avait dormi là ? Il ne s'était pas encore réveillé et des cheveux en bataille couvraient en partie son visage, tandis qu'une couverture élimée gisait à côté de lui, révélant son tee shirt long et son short kaki.

Alyana se redressa lentement sur le lit, les pensées encore confuses et toujours en train de se maudire elle même. Elle n'aurait jamais dû confier autant ses ressentis à ce garçon la veille... La fatigue et les émotions avaient suffis à la rendre complètement hors d'elle même.

De mauvaise humeur, elle se pencha et donna un léger coup sur l'épaule du garçon pour le réveiller.

— Tu étais obligé de rester là ?

Il s'agita dans son sommeil, et elle dû hausser la voix pour le faire tout à fait revenir à lui.

— Eh oh tu m'écoutes ?

Il fut parcouru d'un léger tressaillement, mais ouvrit les yeux et redressa la tête, ce qui était après tout l'effet recherché.

— Mmm... Non tu as dis quoi ?

Il étouffa un bâillement et entrepris de se relever pour s'asseoir sur son matelas, résistant mal visiblement à l'envie de se rendormir.

Alyana leva les yeux au ciel, peu encline à la compassion.

— Tu étais obligé de rester là toute la nuit ? répéta-t-elle agacée.

Le garçon rougit et parut terriblement gêné. Il baissa la tête, passant nerveusement une main dans ses cheveux noirs, puis avoua :

— Eh bien en fait... J'ai hésité à rester dans le couloir mais il fait vraiment froid avec les courants d'air et les fenêtres cassées. Ici grâce au poêle la température est bien meilleure...

Alyana ne pouvait pas dire le contraire, elle avait en effet remarqué à son entrée la veille la douce chaleur bienvenue qui régnait dans la pièce.

— Mmm... Mais pourquoi ici ?

Julien parut encore plus gêné et piqua un fard.

— Bah... C'est que la maison est petite malgré la taille du salon. On n'est pas dans un de tes palais hein... Heu du coup, on est dans ma chambre là. Je... Je vis avec mon frère dans le quartier général, on tient les lieux depuis que j'ai quinze ans et en échange on a un toit au dessus de nos têtes. Après c'est plutôt dangereux et je ne compte pas le nombre de fois où j'ai dû déménager en catastrophe parce qu'on pensait que la milice était proche de nous découvrir... Mais c'est mieux que rien.

Oméga T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant