» Better Than Before. [Tome II]

7. With your own blood

Taehyung plongeait sa main dans la poche de son jean pour en sortir un paquet de cigarette, des Marlboro rouges, qu'il fumait depuis sa toute première expérience, et en coinçait une au bout de ses lèvres. Jimin le regardait faire, impatient, impassible. Il se demandait ce que Taehyung pouvait entendre par toute cette histoire, celle qu'il voulait lui raconter. Mais, Jimin était au fond persuadé qu'il la connaissait déjà.

La cigarette de Taehyung s'illumina dans un brasier rouge. Il tira longuement dessus, parsemant la fumée épaisse autour de lui et Jimin avant de se lancer, les yeux partout sauf sur le brun devant lui.

- Le jour où tu es partit, Jimin, ça a été comme revivre la mort de Jungkook. C'était brutal. Je ne pouvais pas croire que tu t'éloignes de nous, pour de vrai. Jungkook m'a fait promettre de ne jamais laisser quoi que ce soit nous séparer, le soir où tu étais avec chez Seokjin avec Hoseok, la veille de la rencontre avec Exo. Il m'a dit que nous sept, c'était ce qu'il avait de plus important dans sa vie, et qu'il ne voulait pas que tout cela meurt avec lui. Depuis ce soir-là, j'ai toujours, toujours pensé pour nous sept, puis pour nous six. Comme Jungkook, notre amitié était devenu ma priorité mais quand tu as décidé de partir, c'est comme si soudainement tu ne souhaitais plus faire partit de ça. Comme si, sans Jungkook, nous n'avions plus d'importance à tes yeux. Et je t'en voudrais toujours, pour ça. J'ai alors décidé de me consacrer aux autres en te laissant de côté parce que j'étais persuadé que tu reviendrais vers nous, et vers moi. Sauf que tu ne l'as jamais fait. 4 ans, Jimin, et pas un seul message, un seul appel. Tu nous avais effacé, et c'était comme si tu avais effacé avec nous tous nos souvenirs, et ces longs mois aux côtés de Jungkook. J'ai passé deux ans avec les garçons, non stop. J'étais devenu le pilier de notre amitié. J'étais toujours le premier à proposer des soirées, des sorties, des vacances. Je portais à bout de bras ce que nous avions construit et qui avait été détruit par Jungkook et par toi. Sauf qu'ils ont fini par faire comme toi : ils ont eu envie d'ailleurs. Ils commençaient à construire leur vie personnel, et j'étais au milieu. Ça m'a frappé quand, un jour, alors que je squattais encore chez Namjoon, celui-ci m'a dit qu'il était temps que je quitte leur appartement, et que je fasse quelque chose de ma vie...

A ce souvenirs, Taehyung écrasa rageusement sa cigarette de sa semelle sur le sol, souriant avec tristesse.

- Ils étaient là, mais ils s'éloignaient tous. Ils grandissaient, passaient à autre chose, et ça m'a démolie. Parce que j'étais en train de faillir à la promesse que j'avais fait à Jungkook, parce que nous étions en train de l'oublier, lui aussi. Je suis devenu dingue et... Et je suis partit à Jeju pour retrouver les seules personnes qui n'avaient jamais laissé partir Jungkook, ses parents. C'est là que j'ai rencontré Camille. Ou plutôt, que je l'ai retrouvé.

En mentionnant sa petite amie, Taehyung ne pu s'empêcher de sourire et enfin, il leva la tête pour regarder Jimin dans les yeux.

- Je ne sais pas si Jungkook te l'a raconté, mais le jour de sa mort, quand nous sommes allés chez le tatoueur, Jungkook lui a raconté toute notre histoire, à elle et à l'autre type. Elle savait tout. Elle me connaissait déjà avant même que nous entamions une relation. Je m'étais persuadé pendant toutes ces années que ma vie, c'était eux, les garçons. J'y croyait tellement fort que je n'accordais plus d'importance à ma vie personnelle. Puis, il y a eu Camille...

Taehyung décortiquais son paquet de cigarette entre ses doigts, avant de soupirer en secouant la tête.

- Si tu savais, comme je m'en suis voulu Jimin...

- Voulu ?

Les yeux larmoyants de Jimin rencontrèrent ceux meurtri de Taehyung pour la première depuis le début du monologue du blond. Jimin lisait en Taehyung comme dans un livre ouvert, enfin, comme auparavant. Il retrouvait celui qu'il connaissait par coeur. Celui qu'il avait détesté, mais aimé et chéri de toutes ses forces également. Il retrouvait cet idiot qui se montrait toujours imbu de lui même et sûr de lui, mais qui pourtant n'était qu'un enfant dans un corps de grand.