Le soleil commençait à quitter la ligne d'horizon par delà la mer du Japon, alors que l'avion entamait son long déclin vers la piste d'atterrissage. A travers le hublot, le visage crispé de Jimin ne lâchait pas des yeux son pays qui prenait forme devant lui pour la première fois depuis quatre années.
A cette hauteur, il pouvait encore distinguer les hautes montagnes de Corée, ses étendues agricoles, ses forêts, ses buildings et, un peu plus loin, le volcan de Jeju. Il se rendit compte alors que, tout comme la France, la Corée était un pays encore très sauvage. Il eut un pincement au coeur.
La France. Sa terre d'accueil de ses quatre dernières années. Cela avait été difficile de la quitter. Et, même quand Maxime l'avait accompagné à l'aéroport, il avait hésité à faire demi-tour pour s'enfermer dans son petit appartement du XVIe arrondissement et retrouver Soju, son chat noir qui devait être en train de miauler de toutes ses forces chez Maxime à l'heure qu'il est.
En quatre ans, Jimin n'avait jamais remis les pieds en Corée. Pourtant, grâce à son contrat à Paris, il avait eu la chance de voyager dans le monde entier mais, comble du hasard, jamais il n'avait été dans son pays natal. Et, s'il n'en n'avait pas eu l'obligation, Jimin était persuadé qu'il ne serait jamais revenu.
Sa maison, sa vie, c'était Paris. C'était l'Opéra, sa loge à son nom, la scène, les quais, les jardins du Luxembourg. C'était Montmartre et ses artistes, le Moulin Rouge, et les sorties du vendredi soir au Zorba, son bar favoris. C'était aussi le pont des Arts, parfois, le plus rarement possible. Le pont des Arts, et ce petit cadenas accrochée sur la barrière de gauche, au centre du sixième et septième banc.
Du jour où Jimin avait atterrit à Paris, il a su qu'il avait fait le bon choix. Il n'était partit qu'avec une maigre valise, avait prit une chambre d'hôtel miteuse, et était dans la semaine allé passer son audition. Il avait été pris et à partir de là, rien n'avait plus jamais été pareil.
Le travail, l'effort, les moqueries. Il pensait que la France était un pays ouvert, bien loin des carcans sociaux dans lesquels il avait grandit en Corée. Il pensait qu'ici, dans le pays des Droits de l'Homme, le racisme n'existait pas. Il s'était trompé. Le fait d'être asiatique avait suffit apparemment pour qu'il soit taxé de « chinois », de « petite bite », de « bouffeur de riz » et encore pleins d'autres dénominations poétiques qu'il ne comprenait pas à son arrivée.
Il n'était pas vantard, mais si ses collègues avaient dû travailler dur pour se faire une place, Jimin savait qu'il avait au moins fournit le double d'effort. Et il avait réussit. Il était monté en grade, très vite, malgré son physique de l'Est et sa petite taille.
Heureusement, tous les Français n'avaient pas été horribles avec lui. Il y avait Lisa, la couturière et sa psychologue attitrée. Il avait pris l'habitude, au début de sa carrière, d'aller se réfugier dans l'atelier couture pour ne pas avoir à manger avec les autres danseurs, et s'était vite lié d'amitié avec la belle trentenaire.
Il y avait aussi Chloé, Thomas et Giuliana, ses amis de sorties. Et surtout, il y avait Maxime.
Jimin soupira alors que l'avion venait de toucher le tarmac d'Incheon. Maxime lui manquait...
C'est lui, qui l'avait poussé à rentrer. C'est lui qui l'avait forcé à se bouger, et à prendre un avion pour passer ses deux mois de congé estivale sur le sol Coréen. Mais même sans ça, Jimin savait qu'il serait venu, pour la simple et bonne raison que sinon, Seokjin l'aurait assassiné.
Cette pensée le fit sourire, et son coeur eut un agréable soubresaut en réalisant qu'il allait enfin revoir son meilleur ami. 6 mois qu'il n'avait pas vu cet idiot.
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» Better Than Before. [Tome II]
Fiksi Penggemar- Si tu m'embrasses, je te jure que rien ne sera plus jamais comme avant. Jimin quitte Paris, et rentre à Séoul 4 ans après son départ. Tome I - Better Than Me [TERMINÉ] Tome II - Better Than Before [TERMINÉ] Préquelle - Better Than You [EN COURS]