Chapitre 1

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On a tous des rêves. Nous voulons tous croire en quelque chose qui peut paraître impossible, quelque chose qu'on nous a dit qui n'arriverait jamais et on a donc rangé nos rêves d'enfants et on a fini par les oublier en étant adulte. Mais que feriez-vous si ces rêves se réalisaient ? Si l'impossible défiait le possible ? Seriez vous heureux de ce qu'il se passe ou vous battriez-vous pour que tout revienne à la normale ?

Je fais partie de la deuxième catégorie de personnes, celles qui ont arrêté de rêver et qui veulent juste que les choses restent comme elles ont toujours été.

- Je trouve ça incroyable, dit Annabella ses yeux ne quittant pas la télé.

- Je trouve ça pathétique, lui répondis-je alors. Ce ne sont que des mensonges créés de toute pièce.

À la télévision passait une chaîne d'informations très connue dans le pays. La femme qui était sur l'écran, affirmait avoir vu des hommes se transformaient en loups. C'était des loups garous d'après elle. Elle avait tout d'abord eu peur pour sa vie mais raconta que les loups ne lui avaient rien fait à part lui lancer un regard menaçant et partir.

- Je ne sais même pas comment c'est possible d'y croire, je grommelle des pâtes plein la bouche.

Annabella fait une moue écœurée et attendit d'avoir la bouche vide pour me répondre.

- Cette femme avait des preuves, dit-elle faisant référence à la vidéo que la femme avait prise.

- Des preuves, rigolais-je. Tout le monde sait retoucher des photos et vidéos.

- J'aimerais y croire, me souffla-t-elle. Je sais que c'est faux, mais ça me donne envie de rêver, de me dire que tout est possible.

Je levais les yeux au ciel.

- Les loups garous ça ne fait pas du tout rêver. Des hommes qui se transforment en chien, ça n'a rien de fascinant.

- En loup, me corrigea-t-elle avec un sourire. C'est le concept de loup garou.

- Peu importe. Ils nous prennent vraiment pour des idiots.

On finit de manger puis on sortit de la cafétéria pour aller à notre prochain cours : sociologie des organisations. On partit rejoindre notre groupe d'amis qui était déjà installé. Quand Nico me vit il se leva et mit sa main sur mon bras pour me rapprocher de lui.

- La journée peut enfin bien commencer, il dit tout haut.

Mes amis rigolaient alors que je retirais son bras de moi.

- J'aimerais qu'elle se finisse bien donc s'il te plaît ne te colle pas trop à moi, dis-je d'un air taquin.

Il toucha son cœur dramatiquement et fit une tête triste.

Je m'assis près de Sara et Annabella se mit à ma gauche.

- On sort ce soir ? demanda Lucas le petit ami de Sara.

- La question ne se pose pas, répondit Nico.

- Je ne peux pas venir ce soir, dis-je.

- Et toi Annabella ? Tu viens ? demanda Sara.

Elle hocha la tête pour signifier qu'elle était partante. Les cours passèrent et nous sortîmes de la fac. Je leur fis un signe de la main en me dirigeant vers ma voiture.

Je baissais la vitre et mis la musique assez fortement en me dirigeant vers le lycée. Je me garais devant et attendit en chantant doucement. La porte claqua et je me tournais vers mon frère avec un sourire.

- Ta journée s'est bien passée ? je lui demandais alors qu'il mettait sa ceinture.

- Ça allait, il répondit simplement.

- J'espère que tu n'as pas terrorisé tes camarades de classe encore une fois, dis-je en rigolant.

- Je ne les terrorise pas, je leur apprends le respect.

Je secouais la tête en rigolant. J'avais plusieurs fois remarqué l'attitude glaçante que pouvait avoir mon petit frère avec ses amis quand ceux-ci l'énervait. Il suffisait d'un regard de sa part pour que ses amis s'excusent de leur comportement. Je connaissais mon frère et je savais très bien qu'il n'était pas violent, ses amis le suivaient de leur plein gré et adoptaient une attitude respectueuse envers lui.

La route vers chez nous fut longue. Nous habitions dans un village à côté de la ville, ce qui nous faisait plus de trente minutes de trajet par jour. Mon frère avait un de ses cahiers de cours sur les jambes tandis que je chantonnais. Quand nous fûmes arrivés, mon frère sortit de la voiture et monta directement à l'étage dans sa chambre. Je soufflais en mordant l'intérieur de ma joue en voyant son comportement et sortit également.

J'allais directement dans la cuisine et pris la brique de jus d'orange qui se trouvait dans le frigo. Je bus directement à la bouteille alors que j'entendais des pas derrière moi.

- Era, je t'ai déjà dis plusieurs fois de ne pas boire à la bouteille.

- Vous n'aimez pas le jus d'orange, dis-je pour me défendre.

Elle ne dit rien et retourna aux fourneaux.

- Où est Chris ? demandais-je.

- Au boulot, il a été retenu au commissariat.

- Besoin d'aide ? proposais-je.

- Pose la table s'il te plaît.

Je fis ce qu'elle demanda et monta à l'étage. Je posais mon sac sur mon lit puis je me dirigeais vers la chambre de mon frère.

Je toquais légèrement à sa porte et j'entrouvris sa porte n'ayant aucune réponse. Il était allongé sur son lit, ses yeux ne quittant pas le plafond. Une musique calme sortait de l'enceinte qui était posée sur son bureau.

Je rentrais et m'assis près de ses pieds. Son regard ne quitta pas le plafond.

- Je t'aime, lui dis-je en essayant de capter son regard. Je sais que tu peux te sentir seul mais tu ne l'es pas, je serais toujours là pour toi quoiqu'il arrive.

Je serrais sa jambe affectueusement et sortit en lui disant de venir manger.

Pendant le repas, mon frère resta silencieux ne nous portant pas d'intérêt. Je me sentais mal, je le voyais souffrir et je ne pouvais rien faire car je portais cette même souffrance en moi.

Je montais à l'étage après avoir mangé pendant que mon frère débarrassait la table. Je me dirigeais vers mon bureau pour regarder les informations sur mon ordinateur. Je ne voyais que des articles sur les loups-garous et je grinçais des dents en lisant ces conneries.

Depuis ce matin, il n'y avait que ça. Depuis que cette femme avait assuré avoir vu des hommes se transformer en loups, les médias s'étaient emparés de cette histoire. Le gouvernement ne s'était pour l'instant pas prononcé sur cette fiction mais j'étais sûre qu'ils étaient derrière tout ça même si j'ignorais encore pourquoi.

Je lisais les articles et regardais certaines vidéos. Ça me rassurait de voir que la majorité des personnes avait un esprit censé et ne croyait pas en ces absurdités. Néanmoins certains avaient oubliés de grandir et voulaient y croire.

Je m'allongeais sur mon lit mon téléphone dans les mains et des écouteurs dans les oreilles et fis un tour sur les réseaux sociaux. Je regardais les photos que mes amis avaient postés sur snapchat, posta une photo de mon groupe d'amis et moi sur instagram et posa mon téléphone à côté de moi.

Mes pensées se bousculaient entre elles essayant de prendre l'ascendant sur les autres. Il y a tellement de choses auxquelles je dois penser que parfois je me demande si ma tête ne va pas exploser.

Je fis un exercice de respiration pour essayer de me focaliser sur une seule chose et ne pas paniquer. Je pensais à mon frère, je voyais son visage dans ma tête, j'essayais de visualiser son visage parfaitement. Je me calmais petit à petit. Mon frère était ma bouée de secours, je ferais tout pour lui.

BelieveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant