Chapitre 18

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J'étais assise sur un banc en attendant qu'Annabella vienne, c'était le week-end et nous avions décidé de nous voir aujourd'hui, notamment car elle voulait qu'on parle.

Elle finit par arriver, on parla de tout et de rien. Malgré qu'on se voyait presque tous les jours, nous avions toujours quelque chose à nous raconter. Un blanc finit par s'installer mais il n'était pas gênant. Elle jouait avec ses mains en les ramenant vers elle-même, signe qu'elle était anxieuse.

- Qu'est-ce que tu as ? demandais-je.

- Rien, dit-elle en détournant les yeux.

- Je devrais t'apprendre à mentir, ça pourrait te servir un jour.

Elle leva les yeux au ciel avec un sourire.

- Comment cela se passe avec Artan ?

- Plutôt bien, on discute beaucoup, on essaie de se comprendre mais c'est assez compliqué. Tant que je ne croirais pas au surnaturel, on ne pourra pas évoluer.

- Et tu y crois ?

- Je ne sais pas, avouais-je. Je n'ai pas envie d'y croire. Car si j'y crois, je n'arriverais plus à faire la différence entre la réalité et les rêves. Tout ce en quoi on croit serait remis en question.

Elle hocha la tête d'un air compréhensif.

- Est-ce qu'il t'a déjà blessé ? me demanda-t-elle hésitante.

- Non, bien sûr que non. Pourquoi cette question ?

- Il se prend pour un loup garou, il est sûrement un loup garou. Ils sont violents.

Je la regardais maintenant surprise.

- N'étais-tu pas celle qui espérait que les loups garous existent et qui voulait trouver son âme sœur, dis-je moqueuse.

- Je suis sérieuse Era, je m'inquiète.

- Ne t'inquiète pas pour moi, il ne m'arrivera rien.

Elle prit mon bras et le leva pour le mettre à la hauteur de nos yeux.

- Il t'est déjà arrivé quelque chose.

Je repris mon bras et baissais les manches que j'avais levé.

- Ce n'est rien de grave, ça ne m'a pas tué, au contraire.

- Ça pourrait finir par le faire. Ça pourrait finir par tous nous tuer si nous ne sommes pas prudents. Ils sont forts, grands et n'ont peur de rien.

- Chaque homme a peur de quelque chose, il suffit simplement de trouver sa faiblesse.

Je savais très bien qu'elle se faisait du souci pour moi mais elle n'avait pas à s'en faire. Artan ne s'était jamais montré violent à mon égard, c'était tout le contraire. Il était doux et protecteur.

- Tu penses encore à cette attaque ? demandais-je plus doucement.

- Tous les jours, avoua-t-elle. L'attaque se rejoue à chaque fois, le visage de cet homme, ses griffes et ton bras blessé. Tu n'y penses pas toi ?

- De temps en temps. Mais je ressens surtout de la colère en repensant à cette journée. Je vais bien, mon bras ne me fait plus mal et si je revoyais un jour cet homme, il devrait avoir plus peur que moi, dis-je en essayant de lui enlever cette peur.

Elle sourit faiblement sachant que si je me retrouvais devant cet homme, j'aurais intérêt à partir en courant.

- Le plus dur dans tout ça, c'est le retour à la réalité, confia-t-elle. J'ai toujours été perdu dans mes pensées, en train de rêver. J'ai toujours aimé lire des livres liant la romance et le surnaturel, j'ai toujours voulu vivre une histoire comme dans les livres mais la réalité est totalement différente. La réalité ne fait pas rêver, elle nous donne des cauchemars.

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