Chapitre 28

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Il me regarda à présent choqué par rapport aux paroles que je venais de prononcer.

- Tu peux répéter ? Je crois avoir mal entendu.

- Tu as très bien répondu, lui répondis-je. Ça nous fera du bien de laisser un peu de distance entre nous.

- Reste dans ta ville pendant quelques jours et je resterai à Astara, ça c'est de la distance. Tu n'as pas besoin d'aller dans un autre continent pour laisser de la distance entre nous.

- Ça me fera du bien, je pourrai réfléchir.

- Je ne te laisserai pas partir, me prévint-il.

- Je ne te demande pas la permission. Je compte partir quelque jours que tu sois d'accord ou non.

Il se tint la tête entre les mains mais après ce qu'il s'était passé aujourd'hui, je ne pouvais pas revenir sur ce que je comptais faire. J'allais partir seulement quelques jours, pas plus de deux semaines au Canada voir ma famille puis je reviendrai en étant sûre de faire les bons choix par rapport à mon couple. 

Il leva la tête et m'affronta du regard pendant quelques secondes qui parurent être des minutes. Je ne voulais pas lui montrer que je doutais de ma décision, j'essayais de transmettre dans mon regard à quel point j'étais déterminée à partir pendant quelques jours.

- Cinq jours pas plus, finit-il par dire.

Je levais un sourcil à cela prête à lui dire que c'était à moi de choisir quand je reviendrais mais je me ravisais. Il avait accepté que je parte pendant quelques jours alors que je pensais que nous nous disputerions pendant des heures sur cela. Cinq jours me semblait raisonnable, je pourrais toujours rester deux ou trois jours de plus et lui signaler à la dernière minute. 

- D'accord, dis-je. 

Je voyais qu'il était énervé à l'idée que je parte mais il n'avait pas le choix. Il savait très bien qu'il n'aurait pas pu m'empêcher de partir à moins de m'enfermer à clé. Cette dernière solution aurait tué notre relation. Il devait donc me laisser partir et nous faire confiance. 

Il soufflait fortement et regardait les oiseaux volaient dans le ciel sans rien me dire. Je pris son menton et forçais son visage à se baisser légèrement pour qu'il me regarde droit dans les yeux. 

- Je t'aime, lui dis-je. 

Il se pencha en avant et m'embrassa doucement. Ce n'était pas un baiser d'adieu, je comptais revenir mais j'avais l'impression que je ne le verrai pas avant longtemps. Je prolongeais donc le baiser. Il finit par arrêter le baiser et se remit droit. Je tendis ma main vers son visage et lui caressais délicatement la joue. Il me prit rapidement dans ses bras et me serrait fort contre lui, je ne m'en plains pas, j'aimais tellement quand il m'enlaçait. Je refermais mes bras autour de sa taille et le serrais à mon tour.

- Tu vas me manquer, dit-il.

- Ce n'est que quelques jours, lui répondis-je toujours dans ses bras.

- Ça va me paraître être une éternité.

Pour moi aussi, ça allait me paraître long. On ne s'était déjà pas vu pendant plusieurs jours mais ce n'était pas la même chose. Seulement quelques kilomètres nous séparaient, dans quelques jours, ce sera l'océan qui nous séparera. 

Je devais partir. Il fallait que je prépare ma valise, que je prenne un billet d'avion qui allait coûter très cher vu que je le prenais à la dernière minute mais ma grand mère m'avait dit de ne pas m'inquiéter pour cela quand je l'avais eu au téléphone. Elle voulait absolument me voir et avait insisté pour me payer mon billet, elle connaissait des gens qui travaillaient à l'aéroport et pouvait m'avoir un billet moins cher. 

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