Chapitre 4:

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La voiture fait un tonneau et s'écrase dans le champ situé au bord de la route suite à la violence du choc.

Lorsque je me réveille, je suis à l'extérieur de la voiture, au côté de ma sœur qui ouvre aussi les yeux. Il n'y a aucun signe de nos parents. Nous sommes dos à la route, cachées par un arbre.

Avant de nous questionner, une seconde explosion retentit.

- Mais qu'est-ce qui se passe? me demande Charlotte

J'hausse les épaules et me relève tout doucement.
- Wow, m'exclamé-je, la Terre tourne beaucoup...!

- Oula! me répond Charlotte en faisant de même, j'ai du mal à tenir debout!

En contournant l'arbre, on voit la voiture détruite et ....

- C'est quoi cette chose? m'exclamé-je, horrifiée.

Devant nous se trouvait une espèce de taureau sur deux pattes avec une sorte d'armure qui le protège et à côté...

- Une licorne!?, s'écrit ma sœur, mais... Ça n'existe pas!

- On dirais que les deux animaux se battent entre eux, réléchis-je après un temps de stupeur, et cette masse étendue à côté... Papa?

Nous courons difficilement vers lui sans se préoccuper du monstre et de la sublime créature qui ne semblent pas nous avoir remarquées.
Du sang coule de l'arrière de son crâne et sa peau blanchâtre nous laisse supposer le pire.
Nous n'arrivons pas à nous approcher plus de lui car, à ce moment là, le taureau frappe violemment la licorne qui se met à scintiller et à se transformer en... notre mère!

- Mais qu'est-ce que c'est ce bordel?!, crie Charlotte

Elle n'aurait pas dû faire cela car la créature qui ne nous a pas prêter attention jusqu'à maintenant nous remarque et commence à nous charger.

- Cours ! hurlé-je en attrapant le bras de Charlotte.

Nous courons depuis trois bonne minutes, le taureau à nos trousses et gagnant de plus en plus de terrain quand soudain, des lierres enveloppent le monstre et l'immobilisent.

- Venez me voir! Je ne tiendrais pas longtemps ! ordonne une voix que je pense être celle de notre mère.

On cours vers elle. Elle est couchée sur le sol, une lumière verte sortant de ses mains. Je m'accroupis à ses côtés tout en surveillant le taureau qui se débat pour se libérer tandis que Charlotte, inquiète, pose les questions qui nous hantent depuis l'accident:

- Mais qu'est-ce qu'il se passe?! C'est quoi ce taureau bizarre? Pourquoi tu étais une licorne? Comment-ça se fait que de la lumière sorte de tes mains? C'est quoi ces plantes?

Notre mère rit doucement avant de s'étouffer. Une lueur inquiète s'allume dans son regard.

- Je n'ai pas le temps de répondre à toute ces questions. Mais votre père et moi espérions que vous auriez plus de temps avant qu'ils ne vous trouvent...

Elle tousse et du sang sort de sa bouche.

- Il m'a bien amochée ce crétin... Ce que je vais vous demander va peut être vous paraître bizarre mais vous devrez obéir sans vous poser de question compris? Il ne me reste plus assez de force pour le retenir plus longtemps...

- C'est toi qui retiens le taureau ?

Après avoir posée cette question, je remarque que la lumière faiblit à vue d'œil et que les lierres retenant le monstre disparaissent peu à peu.

- J'avais dis, plus de question, sourit ma mère avant de reprendre d'un ton très sérieux, Caroline, Charlotte, faîtes moi confiance, je vous en prie, et promettez moi de faire ce que je vous dirais.

Je réponds immédiatement que oui car je ne l'ai jamais vue aussi sérieuse mais Charlotte reste sceptique : il faut la comprendre, elle est fragile mentalement malgré son apparence. Quand nous étions petites, c'était toujours moi qui la défendait quand on l'insultait.

-Charlotte...

Nouvelle crise de toux.

- S'il te plaît...

Ma sœur allait dire oui, ça se voit dans son regard, quand la lumière verte s'éteint brutalement et le taureau brise les derniers liens qui le retenait. Une lueur furieuse dans le regard, il se ru sur nous et, sans que nous puissions réagir, il nous projette dans les airs, notre mère y compris.
L'atterrissage est rude mais je me relève immédiatement sans grosse blessure à part quelques éraflures, un buisson à amortie ma chute, Charlotte en faisant de même malgré la douleur de son poignet que je crois cassé, et nous accourons auprès de notre mère qui semblait ne pas nous voir. Je pose deux doigts sur son cou et m'alarme:

-Je ne sens plus son pouls!

- Quoi ?! s'affole ma sœur, Maman ne nous quitte pas, tu n'as pas le droit!, pleure t-elle, On ne sait pas ce qu'est devenu papa alors tu ne peux pas partir comme ça!

Elle s'agenouille et tente un massage cardiaque sans résultat.
Les yeux baignés de larme, je la prends dans mes bras et la détourne du cadavre quand je me rappelle soudainement du taureau. Je me retourne et vois qu'il approche.

- Charlotte... Tu te sens de courir? Lui demandé-je.

Je tourne la tête pour voir sa réaction et je suis si surprise que je recule d'un pas! Charlotte a les yeux brillants d'une couleur rougeâtre. Elle déclare très posément avec une voix plus grave que d'ordinaire:

- Toi, le taureau, tu n'aurais jamais dû t'en prendre à ma famille. Tu vas découvrir ce que ça fait de mourir dans d'atroces souffrances.

Estomaquée, je ne fait rien lorsque ma sœur scintille et se métamorphose en un grand dragon rouge.

- Cha...rlotte ?

Des flammes sortent de sa gueule et s'étendent dans tout le champs.
Le taureau, à la vue du dragon, essaye de s'enfuir mais, les flammes formant comme une prison autour de lui, il se résigne et se met à charger, malgré tout, le dragon.
Ce dernier l'attend et crache une immense flamme sur le monstre.
Je sens une odeur de barbecue et lorsque les flammes disparaissent car il n'y a plus rien à brûler, il n'y a plus aucune trace du taureau.
Je regarde autour de moi et vois qu'étrangement, aucune flamme ne s'approche de moi.
Je regarde de nouveau le dragon rouge qui se remet à scintiller et se retransforme en ma jumelle qui s'évanouit aussitôt après avoir croisé mon regard. Je m'approche d'elle, toujours sur mes gardes au cas où elle se retransformerait en un dragon ou qu'un autre monstre apparaîtrait, je la prends dans mes bras et voit que le champ se fait dévorer par les flammes et que si nous ne bougeons pas rapidement, nous finirons dans le même état.
Je cherche un moyen de nous sortir de là, Charlotte toujours dans les bras, lorsqu'un portail apparaît devant moi. Un mec en sort, comme si tout était normal, et me déclare froidement:

- Tu ferais mieux de me suivre si tu ne veux pas mourir. Là où je t'emmène vous serez en sécurité, fais-moi confiance.

Je vais plutôt partir en courant dans le sens inverse, j'ai vue trop de choses étranges aujourd'hui et ce mec me semble pas vraiment recommandable. Je me retourne sec et la Terre tourne autour de moi pour la seconde fois de la journée.
Je sens la Terre se rapprocher de moi, portant toujours Charlotte, et, sous le regard moqueur et désinvolte du gars, je évanouie.

Etrias: le monde parallèleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant