Etrias: le monde parallèle

Chapitre 21:

Ça fait bientôt deux minutes que nous sommes debouts à côté de la directrice et plus un bruit ne se fait entendre. Tous ces regards qui m'observent et me détaillent me mettent mal à l'aise... j'aimerais bien me réfugier dans un petit trou à ce moment précis...

- Ils veulent que tu les impressionnes, que tu leur prouves qu'ils peuvent avoir foi en toi.

Pour une fois, Célestia me conseille bien et au bon moment ! Je laisse mon esprit divaguer à la recherche d'une bonne idée avant de laisser mon instinct prendre le dessus.

Un vent léger se met à souffler au dessus de l'assemblée. Mes longs cheveux bruns se soulèvent en rythme avec le vent dans mon dos et une lumière colorée irradie de mon corps. Les gouttelettes d'eau restées dans mes cheveux s'en détachent et volent au gré du vent. Je me souviens du dernier paragraphe du livre que je lisais avant l'attaque.

Les gouttes d'eau se cristallisent doucement en cristaux de glace. Je les regroupe en suspension dans les airs avant de les faire éclater. Une pluie de paillettes se répand sur une assemblée émerveillée.

Un claquement de mains retentit, vite suivi d'au deuxième puis d'un troisième et rapidement, tous les élèves et professeurs m'applaudissent. Je leur fais une révérence disgracieuse pour les remercier. Dans ma tête, Célestia me complimente, heureuse que j'apprenne si vite.

Je me tourne la tête pour observer mes amis qui me regardent avec de larges sourires.

La directrice me remercie pour cette petite présentation de mes pouvoirs et autorise le groupe d'élève à se disloquer.

On pose à peine le pied par terre que tout le monde cherche à nous parler, à connaître nos noms, nos chambres, nos parents, notre situation amoureuse...

Passer de l'ignorance à la célébrité et quelque chose d'assez perturbant dont je me serais bien passée. Heureusement que je peux toujours compter sur l'imagination débordante de Lili ! Elle crée des illusions de nous à l'autre bout de la cours et nous rend invisibles.

Pendant que nos camarades s'empressent de rejoindre nos sosies, on court se réfugier dans notre chambre, Hugo et Charlie sur nos talons.

Arrivés dans notre chambre, Florine ferme la porte à clef avant de soupirer:

- Eh ben, si j'avais su qu'un jour mes pouvoirs seraient enviés !

Je pouffe discrètement en m'installant sur mon lit. Lili rejoint le sien en hauteur, Florine s'installe par terre pendant qu'Hugo et Charlie envahissent son lit et Antoine s'assoit à côté de moi. Je serre mon oreiller dans mes bras et m'adosse au mur derrière moi.

- Je ne pensais pas qu'autant de gens étaient... déclaré-je tristement sans pouvoir terminer ma phrase.

Un silence s'installe à mes propos. Tout le monde regarde le sol.

- Il ne faut pas que tu déprimes pour ça ! réagit mon totem. On ne peut plus rien faire pour eux à part regarder vers l'avenir et les venger, comme la si bien dit la directrice...

Le ton de sa voix devient amère. Moi non plus je n'ai pas compris comment les gens de cette école peuvent devenir aussi violents... Même si c'est pour la bonne cause ce n'est pas une raison !

Je ferme les yeux et pense à ma jumelle.

Charlotte... j'espère que tu vas bien...

Infini... Noir total... Ah non, un point lumineux qui grossit petit à petit jusqu'à m'éblouir. Je cligne des yeux pour laisser le temps à mes pupilles de s'adapter à la lumière. Je regarde autour de moi lorsque mes yeux me le permettent. Je ne peux voir que ce qui est au dessus de moi et tout ce que j'observe est le plafond blanc... J'essaye de bouger pour voir autour de moi. Évidemment, je suis attachée... On m'a installé dans une sorte de lit à sangle apparemment. Un "clic" se fait entendre et mon lit se redresse.