Etrias: le monde parallèle

Chapitre 19:

On reste un long moment dans les bras l'un de l'autre avant que je n'ose prudemment reprendre la parole:

- Dis-moi... Tu ressens ce vieux Sage ?

- Non... Je ne me rends même pas compte que je parle ou que j'invoque ma magie... je ne sais pas de quoi cette "capacité", comme l'appelle Lili, est capable... Parfois j'ai comme des révélations ou... Pourquoi tu rigoles ?

Je n'ai pu retenir mon rire lorsqu'il a dit "révélations". En effet, ça fait plaisir de savoir qu'il n'est pas vraiment monsieur-je-sais-tout, s'il y a bien un truc qui m'énerve, c'est qu'il avait réponse à tout. Maintenant je sais que c'est pas lui mais une sorte de deuxième conscience ! Bon... c'est vrai que c'est quand même lui qui parle...

Il lève les yeux au ciel. Bah quoi, j'ai le droit de penser tout de même ! D'ailleurs...

- Antoine... Est-ce que tu pourrais arrêter de lire mes pensées ? demandé-je en changeant de sujet.

Il fait mine de réfléchir avant de me faire un sourire en coin.

- Ben oui je pourrais...

- Comment ça tu "pourrais" ? cité-je en fronçant les sourcils.

Il rapproche sa tête de la mienne pour me chuchoter à l'oreille, inutile comme on est tout seul... Ça lui fait plaisir de jouer avec mes émotions...

- Vois-tu Caro, j'aime lire dans tes pensées car tout se rapporte à moi. Ça me flatte de voir à quel point je suis important pour toi !

Avant que je ne puisse répondre quoi que ce soit, il m'embrasse brutalement. Il force l'entrée à ma bouche avec sa langue et après un petit moment de surprise puis d'hésitation, je joins la mienne à la sienne. Il a vraiment un égo surdimensionné... C'est pas maintenant que j'arriverais à négocier ma vie privée !

Il m'allonge sur le canapé et se positionne au dessus de moi.

J'interromps notre baiser en réalisant la situation: on est dans une salle commune, sûrement surveillée, la porte ayant une probabilité de 90% de s'ouvrir, vue ma chance actuelle.

- Je vais me répéter Antoine mais, je croyais que t'étais malade, me dégagé-je.

- Ça fait deux fois que tu t'échappes Caro mais je te promets que la troisième fois j'arriverais à mes fins !

Il ponctue sa phrase d'un clin d'œil. Je souffle doucement. Je reste debout et lui tends ma main pour qu'il se relève. Il la prend sans hésiter.

- Ça ne fait que trois jours qu'on se connaît Antoine... Je n'ai pas envie de faire ça maintenant ! On ne s'est embrassé que quelques fois ! Et puis... pas ici dans un canapé...

Il doit voir que je ne suis pas prête alors il me sert tout simplement dans ses bras avant de déclarer qu'il attendra le temps qu'il faudra mais que son amour est vrai et que je n'ai pas à avoir peur. Bref, les phrases typiques du mec qui ne doute pas de lui et qu'on trouve dans les romans pour fille...

On sort du salon et on se dirige vers nos chambres respectives. On est resté seuls un moment, je suis sûr que quelques rumeurs vont circuler dès demain...

Après un dernier baiser, on retourne chacun dans notre chambre. J'ai à peine refermé la porte de la chambre derrière moi que Lili et Florine me saute dessus pour me féliciter.

- Co... comment ???

- On a tout vu ! C'était même très chaud dit moi, un peu plus et vous étiez à poil, se moque t-elle. Je suis Penseuse, on ne peut rien me cacher ! J'ai laissé une partie de mon aura pour faire office de caméra. Et comme vous n'étiez pas très loin j'ai pu entendre vos discussions et vos pensées. Tu es "folle de lui", c'est mignon... cite-t-elle. Les mecs étaient avec nous, le p'tit Antoine doit aussi avoir une sacrée surprise !