Chapitre 18:

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(Célestia en média)

On m'a trimballée de pièce en pièce avant de m'asseoir sur un canapé. Je sais que je suis toujours dans les bras d'Antoine mais je m'en fous, j'ai besoin de sa présence. À la place de Charlotte, je ressens un grand vide, j'essaye tout le temps de la contacter mais elle est trop loin... je n'avais jamais été séparée de ma jumelle. La douleur est immense, je me sens si seule... Je ne ressens plus rien...

- Tu es sûre de ne plus rien ressentir ?

Je ne réponds pas. Je n'en ai pas l'envie. Je ne veux pas retourner à la réalité et constater son absence physique en plus de celle psychique.

- Et ce garçon qui te tient comme si tu allais disparaitre toi aussi, tu veux l'abandonner ? Il t'a pourtant dit qu'il ne supporterait pas ton absence. Est-ce vraiment ce que tu veux ?

L'image de Célestia s'impose dans mon esprit et remplace celle de Charlotte.

- Tu veux la revoir ? Je comprends... moi aussi j'ai été séparée d'un être cher... Mais tu possèdes des pouvoirs incroyables ! Tu peux la retrouver ! Il suffit juste que tu sorte de cette déprime ! Elle n'attend que ça, que tu viennes la délivrer !

Célestia s'estompe peu à peu avant de disparaitre complètement. Je sens encore sa présence mais elle veut que je fasse ce choix moi même. Elle a raison, je ne suis pas seule même si ma sœur n'est plus là . Elle doit ressentir la même chose que moi sauf que moi, je peux agir ! Mais j'ai peur... peur de ne garder d'elle qu'un souvenir.

Mon regard s'éclaircit et mes yeux se posent sur... la tête d'Antoine?
Il est devant moi mais n'a pas encore remarqué mon "réveil". Il me sert encore contre lui. Je remue dans ses bras pour lui faire comprendre que je suis toujours vivante.

Surpris, il me regarde enfin et... m'embrasse ? C'est quoi ce bordel ?

Célestia se met à hurler de joie dans mon esprit ce qui me cause un bon mal de tête.

Je suis tellement choquée que je n'ai pas le temps de répondre à son baiser avant qu'une voix ressemblant à celle de Lili nous coupe:

- Et ben ça, c'est du baiser ! J'aimerais bien qu'on m'embrasse comme ça, soupire t-elle.

L'effet est immédiat, Antoine se détache de moi, sans pour autant me lâcher, mais sans non plus me regarder.

Moi, je suis en mode légume. En tomate plutôt: je suis prête à exploser tellement je chauffe et rougis, et je n'arrive pas à aligner deux pensées cohérentes.

- Je peux y remédier si tu veux, s'empresse Charlie me ramenant à l'actualité.

Il dit ça pour rigoler mais il a l'air d'y penser sérieusement.

- Non c'est bon en fait, tout sauf toi, rougit discrètement Lili, le faisant taire.

Je regarde plus attentivement autour de moi.

Je suis installée sur un canapé avec Antoine. En face de moi, Lili, Florine et Charlie dans un autre canapé et Hugo dans un fauteuil. Les meubles sont installés autour d'une petite table en bois.

- On est au salon du 5ème étage, m'apprend Hugo. Tu es resté dans ton état végétatif pendant environ 2h.

Il a l'air anéanti et fatigué. Merde... c'est vrai, il est amoureux de Charlotte et Antoine qui.... je rougis encore plus fort. Le pauvre... il aurait aimé faire pareil avec ma jumelle...

Je n'ose plus rien dire à Antoine mais la position dans laquelle je suis est très inconfortable.

Antoine détend sa pression sur moi, ce qui me permet de me repositionner. Il a du lire dans mes pensées... évidemment comme il n'ose plus me regarder. Je m'assoie correctement et pose ma tête sur son épaule pour lui prouver que je ne lui en veux absolument pas. Sa main reste accrochée à la mienne. Ça me fait du bien de le savoir si proche de moi.

Etrias: le monde parallèleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant