Jour 5 / Mesut

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J'ai envie de lui parler. Vraiment. Mais j'ai peur de la déranger : elle a l'air si concentrée sur la route...

Elle finit par se garer devant une pizzeria, et je m'autorise enfin à la taquiner :

-Quelle originalité ! Dis-moi, on n'aurait pas mangé des pizzas il y a genre... deux jours ?

-Ce que tu peux être difficile !

Bizarrement, sa réponse sonne comme un reproche. Elle est très distante ce soir, et ça me fait mal.

Nous marchons jusqu'au restaurant sans échanger un mot, mais dès que nous franchissons la porte...

-MAMAN ! Regarde, c'est lui... Mesut Özil !

Un petit garçon me fixe, une lueur intense dans les yeux. A côté de moi, Clémence marmonne :

-Il faut toujours qu'il se fasse remarquer, c'est systématique !

Je me retourne vers elle, offensé :

-Eh ! Je n'y peux rien, Clem ! Si tu veux être mon... amie, il va falloir que tu t'y habitues ! Il faut que tu acceptes qu'on me reconnaisse parfois dans la rue, qu'on m'aborde souvent et que le moindre de mes faits et gestes soit épié ! Des fois, crois-moi, j'aimerais être invisible... Mais ce n'est pas possible, je suis célèbre et je n'ai pas eu le choix. Toi, tu as le choix. Et si tu pars, sache que je ne t'en voudrais pas. Je comprendrais. Même si ça me ferait mal de te voir partir.

Je me rends compte de ce que je viens de dire, et je rougis : j'ai sous-entendu que je tenais à elle... Elle me regarde, bouche bée.

-Je... Je pense que j'arriverai à supporter cette pression médiatique, murmure-t-elle en m'adressant un sourire timide.

Je me retiens de danser la macarena dans toute la pizzeria, et je croise le regard du petit garçon. Ses yeux sont exorbités, tant qu'ils feraient presque de la concurrence aux miens... Je lui adresse un grand sourire, et il dévoile à son tour ses petites dents légèrement écartées... J'ai l'impression d'être face à un mini-sosie.

-Tu veux prendre une photo avec moi ? lui demandé-je, toujours en souriant.

-Maman, tu peux me prêter mon téléphone pour que je puisse prendre une photo avec Mesut Özil ?

Mais sa mère ne lui donne pas son téléphone, se contentant de me dévisager, ébahie.

Et enfin, je la reconnais.

Je te promets / Mesut ÖzilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant