Je te promets / Mesut Özil

Jour 6 / Clémence

Je sors de chez ma psy, toute contente (Jennifer est vraiment sympa, je regrette de l'avoir jugée aussi vite) et bien décidée à avoir une vraie conversation avec Mesut : mon comportement d'hier soir a été horrible, même s'il ne veut que de l'amitié avec moi.

J'allais rentrer dans ma voiture lorsque j'ai senti une substance gluante couler sur ma tête, puis dans mon dos. Je pense d'abord qu'il s'agit d'une fiente d'oiseau (ils se sont déjà lâchés trois fois sur moi en vingt-six ans d'existence, j'ai vraiment la poisse), mais lorsque je passe avec crainte ma main dans mon dos...

Un œuf. Quelqu'un m'a balancé un œuf dessus.

Pourquoi ? Je n'ai agressé personne dans la rue, je me suis garée de façon à ce que ma voiture ne gêne personne et même quand un idiot m'a coupé la route, je n'ai pas klaxonné pour ne pas réveiller les gens qui dorment encore. Alors qu'ai-je fait de mal ?

Je me demande si ce n'est pas Amina qui m'a balancé cet œuf, mais j'ai l'impression qu'elle est plus dans l'intimidation que dans la provocation.

La réponse m'est apportée quelques secondes plus tard, lorsqu'une femme de mon âge se présente devant moi... Avant de me cracher en pleine figure !

Je la dévisage, ébahie : comment se permet-elle de me faire ça ? J'essuie laborieusement la bave qui me recouvre le visage, et, sentant mes yeux commencer à piquer, je couine :

-Pourquoi ?

-Grosse pute, tu le mérites pas ! Il est à moi !

-Quoi ?

Je ne comprends rien de ce qu'elle raconte, d'autant que je ne suis en couple avec personne. Cette fille semble vraiment timbrée.

-De toute façon, ce ne sera pas toi qui arriveras à te faire changer... Je suis sûre qu'en ce moment, il est en train de te faire cocue, s'amuse-t-elle en arborant un petit sourire satisfait.

-Mais... De qui parles-tu ?

Pour toute réponse, elle se retourne et lève son troisième doigt dans ma direction avant de disparaître dans une rue adjacente.

Sonnée (et humide, malheureusement), je monte dans ma voiture. Je songe à porter plainte, mais j'abandonne aussitôt : je ne pourrai jamais retrouver cette fille dans Londres. Lorsque je tourne à l'angle de ma rue, mes yeux s'arrêtent sur le bar-tabac dans lequel je me rends parfois pour jouer au loto, L'imprévu. Et en une, je NOUS vois. Mesut et moi, enlacés. Même si la photo a été prise dans le noir, nos visages sont très nets.

Et je manque de faire un malaise lorsque je remarque le titre :

« Mesut Özil : tout sur sa nouvelle conquête !»