Je te promets / Mesut Özil

Jour 6 / Mesut

Mon frère m'exaspère ; j'aurais dû le laisser seul à l'aéroport, ça m'aurait évité de vivre ce genre de moments gênants...

Je comptais l'annoncer à Clémence un peu plus tard, attendre qu'elle se rétablisse totalement avant de lui dire que sa maison a été complètement ravagée par les flammes et que la seule chose qui a pu être sauvée dans l'incendie, ça a été mon sweat.

-De quoi ? Mesut, de quoi ton frère parle ?

-Eh bien, disons que tu ne pourras pas retourner chez toi avant longtemps... Du coup, je me disais que...

Je croise son regard effaré et je m'empêche d'ajouter :

-Rassure-toi, je ne te propose pas d'emménager chez moi définitivement, mais j'ai bien assez de place pour t'accueillir, tu auras ta chambre, et...
-Mesut... Je ne veux pas te déranger...

-Mais puisque je te le propose ! Tu as peur que je te viole dans ton sommeil, ou quoi ? En plus tu adores ma déco intérieure, tu te sentiras bien et tu ne me dérangeras pas, bien au contraire...

Elle finit par acquiescer, résignée, tandis que Multu m'adresse un grand sourire satisfait.

Une jeune infirmière que je n'avais absolument pas remarquée auparavant s'avance vers moi en fronçant les sourcils :

-Messieurs, je vous prie de sortir, l'heure des visites est largement dépassée.

-Mais... tente Mutlu.

-Mesut Özil ou pas, dehors ! S'exclame-t-elle.

-Promis, on revient demain ! Je m'écrie avant de refermer la porte.

-Cette Clémence a l'air vraiment adorable, j'adore son petit côté timide... déclare Mutlu lorsque nous arrivons sur le parking. Et puis elle a de l'humour, la preuve : elle n'a pas hésiter à se mettre de mon côté pour se moquer de toi !

A ce moment, j'ai honte. Honte d'être jaloux de mon propre frère, alors que mes parents ont toujours prôné l'égalité, la tolérance et le partage, ces valeurs si importantes dans notre famille.

-Eeh, du calme, fréro ! Jamais je ne te la piquerai, j'aime ma femme, et puis... ça se voit que vous crevez d'amour l'un pour l'autre...

-Elle... Elle aussi ?

Mon frère soupire.

-Tu n'as donc pas fait attention à la façon dont elle te regardait ? A ses yeux, tu sembles être la huitième merveille du monde !

Je ne peux m'empêcher de sourire. Nous montons dans ma Mercedes, et Mutlu me propose de rentrer directement (et je le comprends, j'ai horreur du jet-lag). Je le dépose devant ma maison et j'emporte ses valises au premier étage avant de ressortir.

-Mais... Qu'est-ce que tu fais ? Tu repars ?

J'adresse un grand sourire à mon frère.

-Eh bien, disons que j'ai quelques petites courses à faire avant la tombée de la nuit.