Je te promets / Mesut Özil

Jour 5 / Clémence

Je ne sais vraiment pas ce qui m'a pris... Je ne voulais pas le dire. Je ne voulais pas parler de ce que je commençais à éprouver pour Mesut, et surtout pas devant lui.

Surtout que ça me décrédibilise totalement : il a dû comprendre que ma tentative de rapprochement n'était qu'un leurre.

Je jette un rapide coup d'œil dans sa direction, et sa réaction ne me rassure pas du tout : il me fixe, mais bizarrement son regard semble glisser sur moi, comme si, en l'espace d'un instant, j'étais devenue complètement invisible. Je ne m'attendais pas à ce qu'il saute de joie (même si quelque chose en moi l'aurait voulu), mais... Est-ce que je mérite vraiment le regard assassin qu'il vient de me lancer ?

-J'ai envie de rentrer chez moi, annonce Mesut d'une voix blanche. Vous me préviendrez, quand vous aurez fini de flirter... Déposez-moi juste avant de vous prendre une chambre !

Karl s'esclaffe bruyamment, mais je ne partage pas son hilarité : en fin de compte, la prétendue jalousie de Mesut m'énerve plus qu'autre chose.

-Oh, Môssieur Mesut veut rentrer... Bizarrement, tu étais moins pressé lorsque c'était toi qui étais en agréable compagnie.

Il soupire bruyamment, comprenant à quoi je fais allusion.

-Tu sais très bien que je suis obligé de me montrer un minimum correct avec mes fans, alors que c'est toi et toi seule qui as décidé de flirter avec mon meilleur ami !

-Et en quoi ça te dérange ? Il n'y a rien entre nous, pas vrai ?

Il baisse la tête et fuit mon regard. Cette réaction m'énerve : pourquoi n'a-t-il au moins pas l'honnêteté de me le dire en face ? Pourquoi me donne-t-il autant d'espoir si c'est pour juste s'amuser avec moi ?

Nous sortons du restaurant tous les trois, et Karl et moi échangeons nos numéros ; il est vraiment sympa, j'espère le revoir assez rapidement, et, au fond de moi, j'espère qu'il parviendra à me faire oublier Mesut...

Je monte dans ma voiture avec ce dernier, et nous n'échangeons pas un mot du trajet (ce qui n'est peut-être pas plus mal pour les automobilistes qui ont croisé ma route ce soir).

On n'a même pas parlé de se revoir, et quand je l'ai déposé, il s'est contenté d'un :

-Merci de m'avoir ramené, bonne nuit.

-Me... Mesut... ai-je commencé. Excuse-moi pour tout à l'heure, je...

Mais il était déjà parti.