Je te promets / Mesut Özil

Jour 2 / Clémence

Ca m'énerve. Tout m'énerve. Mesut qui fait sa star et qui drague ses fans au milieu d'un fast-food, le regard que ces deux pimbêches m'ont lancé... Quand il vient me rejoindre, je ne peux m'empêcher de le regarder avec tout le mépris dont je peux faire preuve.

-Ca y est, monsieur a fini de faire sa star ?

-Tu préférerais que je les envoie chier ?

-Tu as vu le regard que ces deux pétasses m'ont lancé ?!

-Qu'est-ce que j'y peux, moi ?!

Sa réaction m'énerve encore plus.

-Mais tu aurais pu... Je sais pas, moi, leur dire de me respecter un minimum !

-Mais ça ne sert à rien, Clem, si tu veux devenir mon amie, il faudra t'y habituer !

-Qui a dit que je voulais devenir ton amie ?

Je le trouve un peu prétentieux ; il semble penser que, puisqu'il est connu, toutes les filles désirent être en sa compagnie.

-Je te rappelle que c'est toi qui m'as envoyé le premier message !

-Parce que mon...

Pour la première fois depuis notre arrivée dans le Mac Do, il me sourit.

-Justement, je n'ai jamais vraiment trop compris pourquoi tu m'as accusé de ta rupture avec ton copain, c'est pas très cool...

Et, sans vraiment réfléchir, je lui raconte toute l'histoire :

-J'ai rencontré Bastian au lycée, il a été mon premier et mon seul amour. J'étais tellement heureuse avec lui, on parlait même de se marier et d'avoir des enfants... Et puis le matin de Noël 2018, après une soirée bien arrosée, je me suis réveillée, je suis allée voir dans ma chambre si Bastian était là, et puis...

Je m'arrête : même après plusieurs mois, ces souvenirs restent trop douloureux pour moi. Mesut pose sa main sur la mienne, comme pour m'encourager à continuer. Je respire un coup, et...

-Il était dans le lit, avec ma meilleure amie, en train de... Tu m'as comprise, je pense.

-Tu es sûre que c'était bien... ce que tu crois ?

Je lève les yeux au ciel : parfois, Mesut semble presque naïf, comme complètement coupé de la réalité.

-Voir la tête de Maëlys au niveau de l'entrejambe de Bastian, c'était assez explicite, crois-moi.

-En effet... Je... Je suis désolé.

Il prend ma main, la serre fort dans ma sienne, et d'un coup je me sens mieux.