Jour 3 / Mesut

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Je n'ai jamais roulé aussi vite que pour aller chez Clémence. Je fais le trajet en à peine cinq minutes, et je cours jusqu'à sa porte. Elle met un peu de temps à venir m'ouvrir, mais elle affiche un grand sourire lorsqu'elle me voit avec un grand bouquet de fleurs dans les mains.

-Mesut, c'est toi !

-Bien sûr, qui voulais-tu que ce soit ?

-Je... Euh... Personne, pourquoi ?

J'ai vraiment l'impression qu'elle me cache quelque chos, et je n'aime pas ça.

-Je sais pas, on dirait que tu attendais quelqu'un d'autre...

-NON ! A... Arrête de dire ça !

Elle ment décidément très mal, et sa réaction me blesse.

-Bon... Si tu le dis... Je... Je pense que je vais te laisser.

Je lui donne le bouquet de fleurs et je commence à repartir, sentant que je n'ai pas ma place chez elle : je n'aime pas m'imposer quand je me sens de trop.

-Mesut... Attends ! S'écrie-t-elle en sortant à son tour dans sa petite allée.

Je ne me retourne pas, mais elle m'attrape le bras et me force à la regarder.

-Pourquoi tu pars ?! D'abord tu ne veux pas venir chez moi après notre sortie, et maintenant tu repars directement et tu annules tout... Tu me détestes, c'est ça ? Peux-tu juste me dire ce que j'ai fait de mal ?

Je la dévisage, ahuri: comment peut-elle penser ça ? Mes sentiments ne sont-ils pas si... transparents ?!

-Je... Bien sûr que non ! C'est juste que... Je sais que tu me mens.

-Bon... Ca risque d'être compliqué de tout t'expliquer, mais je vais essayer...

Et elle me raconte tout.

-Je... Je suis désolé... je dis quand elle finit son histoire.

Je me sens tellement honteux : même si je ne la connais pas beaucoup, j'aurais dû me douter que son comportement étrange avait un rapport avec ce Bastian ou cette Maëlys. Mais j'essaie tant bien que mal de masquer ma gêne.

-C'est moi qui m'excuse, Mesut, j'aurais dû tout te dire plutôt.

Je lui souris : elle est tellement mignonne quand elle rougit...

-Je sais comment tu peux te faire pardonner...

-Ah oui ? Et comment ?!

-Fais-moi un bisou sur la joue...

Je me rends alors compte de ce que je viens de lui demander, et je sens la honte m'envahir... Je m'attends à ce que Clémence me mette une gifle avant de rentrer chez elle, mais...

-Ce qu'il ne faut pas faire pour toi... sourit-elle.

Elle s'approche doucement, je tends ma joue, mais juste au moment où elle allait poser ses lèvres si délicates sur ma peau, je remarque une abeille qui bourdonne à quelques centimètres de mon oreille. Par réflexe, je tourne la tête... Et les lèvres de Clémence atterrissent sur les miennes.

OUPS

Je te promets / Mesut ÖzilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant