Jour 9 / Mesut

315 24 10
                                    

Mardi 2 juillet 2019

Lorsque je me gare sur le parking de l'hôpital, mon cœur fait des bonds dans ma poitrine... Je n'arrive pas à croire qu'elle va venir habiter chez moi, ne serait-ce que temporellement !

Lorsque j'en ai parlé à Karl, il n'a pu s'empêcher d'enchaîner les blagues salaces... Ce qui m'a rappelé notre petit pari, qui ne date pourtant même pas d'une dizaine de jours. Avec le recul, je m'en veux d'avoir accepté ; j'aurais très bien pu le laisser parler d'Amina, puisque la photo parue dans les journaux ce week-end serait venue tout démentir... Je me suis fait avoir comme un bleu.

Tant pis, je le laisserai dire ; bien que l'idée de le faire ne me déplaise pas, je refuse de coucher avec Clémence pour le fun. Je ne jouerai pas avec elle.

Lorsque j'arrive dans sa chambre, elle m'attend déjà.

-Mesut ! s'exclame-t-elle en sautant dans mes bras.

-On dirait que je viens te libérer de prison...

Elle soupire.

-C'est un peu ça... Tu te rends compte qu'ils ne me laissaient même aller seule au petit coin ?!

-Mais qui te dit que tu en auras l'autorisation chez moi ? On sait jamais, au cas où tu tombes dans le trou... Il te faudra bien un brave homme comme moi pour t'aider et te soutenir dans cette dure épreuve !

-T'es vraiment un obsédé ! glousse-t-elle.

Le pire, c'est que je ne peux même pas le nier ; c'est vrai (que je suis un obsédé, hein, pas que j'ai peur qu'elle tombe dans le trou de mes toilettes).

Pendant tout le trajet, nous mettons la radio à fond et nous réinterprétons les dernières musiques le plus... justement possible.

Nous sommes accueillis par Mutlu, qui semblait nous attendre sur le perron.

-Vous chantez vraiment comme des pieds, on vous entend à l'autre bout du quartier !

Clémence et moi éclatons de rire au même moment, et Mutlu lève les yeux au ciel.

-Bon, tu me montres ma chambre ? demande Clémence.

-Tu es sûre de vouloir la voir ?

-Bien sûr !

Et, pour la deuxième fois, je l'emmène vers ma pièce secrète.

-J'espère que ça ne te dérange pas de dormir au milieu de mon joyeux bazar... J'ai essayé de ranger un peu, mais je me suuis vite découragé...

N'importe quelle fille aurait hurlé en voyant les emballages de chips sur le canapé...

Mais elle se contente de me prendre dans ses bras et de me dire que c'est parfait.

Sa présence chez moi me perturbe ; ce n'est pas la première fois que j'accueille des filles chez moi, mais aucune ne m'a fait autant d'effet...

Elle me trouble, je ne sais plus quoi faire... Je n'ai jamais vraiment eu à séduire une fille, et je n'aime pas m'aventurer en terres inconnues, parce que j'ai peur.

Peur que tout se finisse mal.

Je te promets / Mesut ÖzilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant