For You \\ Alec Lightwood

BLOOD//WATER - GRANDSON

- Calypso Mercer-Bane. Comment vas-tu ?, déclara doucement Hodge Starkweather en souriant d'un air affable qui dégoûta immédiatement Calypso.

- Mieux quand vous aurez arrêté de me parler Starkweather.

- Je sais que tu me détestes mais...

- Le pantin de Valentin a donc un cerveau. Première nouvelle.

- Je...

- Je ne sais même pas pourquoi vous osez encore me parler. Si cela ne tenait qu'à moi, votre cadavre serait en train de pourrir seul dans un caniveau depuis longtemps.

- Je regrette terriblement....

- Bonne soirée , déclara Calypso en poursuivant son chemin dans l'Institut, non sans l'avoir bousculé au passage.

Elle avait toujours détester Hodge Starkweather pour la simple et bonne raison qu'il avait fait parti du Cercle et avait donc indirectement contribué à la mort de ses parents.

- Oh, Calypso, Dieu soit loué !,  s'exclama Clary en apparaissant devant elle.

- D'où tu sors toi ?, dit Calypso en sursautant violemment.

- Luke s'est fait attaqué par un Alpha ! Il va mourir si tu ne fais rien !

- Tu veux parler de Lucian Graymark ?, demanda Calypso, surprise.

- Peu importe comment tu l'appelles. Je...

- Clarissa, la coupa Calypso, je ne veux pas me mêler des problèmes des Chasseurs d'Ombres.

- S'il te plaît, Calypso, la supplia Clary au bord des larmes. S'il meurt je n'aurais plus personne au monde.

Calypso regarda quelques secondes les yeux de Clary. Ils étaient verts. Les yeux verts étaient pour elle le souvenir du bonheur, de l'insouciance et des rires. Les yeux verts lui rappellaient ceux de son père quand il la berçait. Quand il riait, ils s'illuminaient tels deux émeraudes au soleil.
Les cheveux roux de Clary lui rappellaient les mèches de feu de sa mère. Elle adorait les caresser en passant ses doigts à travers et les lui brosser. Elles étaient aussi douces et légères que de la soie. Calypso s'apprêta à caresser les cheveux de Clary mais se ravisa au dernier moment, troublée.
Calypso inspira un grand coup.

- Conduis-moi à lui.

Clary sourit de soulagement et guida Calypso dans l'Institut jusqu'à une pièce spacieuse tout en blanc. Sur un lit tâché de sang frais, Lucian Graymark était secoué de spasmes violents. À ses côtés, Jace et Alec essayaient en vain de le calmer.

- Il a été mordu par un Alpha, c'est cela ?, demanda Calypso en faisant apparaître une seringue et un pot rempli d'une solution aqueuse verte.

- Oui, répondit Jace en clouant Luke sur le lit. Ça fait quelques secondes qu'il s'agite comme ça.

Calypso remplie la seringue du liquide vert et l'injecta à Luke qui se calma automatiquement en poussant un soupir de soulagement.

- Qu'est-ce que tu lui as fait ?, s'écria Clary.

- Je lui ai injecté un produit qui freine la douleur. Ça le calmera le temps que je trouve de quoi le soulager. Je peux me servir ?, demanda-t'elle en désignant du doigt l'armoire remplie de flacons.

- Bien sûr, affirma Alec en la laissant passer.

Calypso ouvrit l'armoire et en sortir un bol, une spatule et plusieurs dizaines de flacons. Elle mélangea le tout et imbiba du coton stérile avec la solution grisâtre et étincelante obtenue. Calypso avisa un instant le torse nu de Luke. La peau était déchirée par endroits et des plaies béantes la constellaient. Elle inspira un grand coup et commença à nettoyer les blessures avec le coton.

- Continue à faire ça, ordonna-t'elle à Clary avant de retourner face à l'armoire.

Pendant qu'elle s'affairait, Alec l'observait. Ses cheveux blonds étaient ramassés en un chignon à l'équilibre précaire, elle mordillait sa lèvre inférieure jusqu'au sang et semblait oublier tout ce qui l'entourait.
Elle ne ressemblait pas à une princesse. Les princesses étaient juste jolies. Calypso avait la beauté d'une reine. Une taille fine, des épaules graciles. Chacun de ses os avait une utilité là où ils semblaient superflus chez certains. Ils n'étaient pas là juste pour la faire tenir debout mais pour prouver quelque chose. Son nez était aquilin, ses pommettes hautes. En la regardant, on pouvait penser à une oeuvre d'art. Les oeuvres d'art ne sont pas faites uniquement pour être belles mais pour nous faire ressentir quelque chose.

- Besoin d'aide ?, demanda Alec en s'approchant d'elle.

- Tu peux me mélanger ça ?, lui répondit-elle en lui tendant deux flacons. Dix gouttes de chaque devraient suffire.

- Ça marche, dit-il en hochant la tête.

Ils commencèrent à travailler en silence. Quand Alec eut terminé sa tàche, il releva la tête vers elle.

- Calypso, pourquoi tu nous aide ?, lui demanda-t'il.

- Pour améliorer mon karma, répondit-elle du tac au tac. Je ne veux pas qu'il m'arrive de la merde.

Alec éclata de rire. À ce moment-là, Calypso pensa qu'il était vraiment magnifique quand il souriait.

- Non mais sérieusement, reprit-il. Pourquoi ?

Elle le fixa de ses beaux yeux mauves étincelants. Alec sentit son coeur battre un peu plus fort. Malgré tout, ses yeus bleus marines soutinrent le regard de Calypso.

- J'ai vu la quasi-totalité des gens que j'aime mourir devant moi. Je ne veux pas que ça arrive à quelqu'un d'autre.

- Calypso !

Celle-ci se retourna brusquement. Clary la regardait d'un air paniqué, tenant à grande peine Luke qui avait recommencé à s'agiter dans tout les sens. Ses yeux étaient devenus vert jade.

- Merde, merde et re-merde, jura Calypso en accourant.

- Qu'est-ce qui se passe putain ?, dit Jace.

- Il est en train de se transformer, expliqua Calypso en s'agenouillant aux côtés de Luke. Si on ne fait rien, il va mourir.

La blonde ferma les yeux et mobilisa tous ses pouvoirs. Un jet de brouillard couleur améthyste apparut au bout de ses doigts et glissa vers Luke qui s'agita toujours autant. Au bout de quelques secondes, Calypso rouvrit les yeux. Des larmes de sang commencèrent à dévaler à toute vitesse sur ses joues. Sans s'en soucier, la blonde se crispa et continua à faire son sort.

- Il faut faire quelque chose !, s'écria Alec. Elle est en train de se vider de son sang !

- Alexander, parvint à articuler Calypso.

Celui-ci s'agenouilla auprès d'elle. Son visage était recouvert d'une pellicule de sueur et ses traits étaient crispés par la douleur.

- Prend ma main, balbutia-t'elle.

Alec avisa un instant ses longs doigts d'une extrême finesse. Puis il glissa délicatement sa main dans la sienne.
Tenir la main de Calypso Elizabeth Mercer-Bane, c'était comme tenir un papillon avant qu'il ne prenne son envol. Ou un battement de coeur. C'était tenir une chose extraordinairement pleine, et pleinement vivante. C'était tenir la Vie elle-même entre ses doigts.

Il n'eut pas le loisir d'en profiter aussi longtemps qu'il l'qurait voulu. Dès que leurs peaux entrèrent en contact, Calypso se redressa. Ses yeux produirent un éclair qui inonda la pièce de son halo mauve. Quand la lumière disparut, Luke avait cessé de s'agiter. Au même moment, Calypso lâcha la main d'Alec et s'affaissa au sol, inconsciente.