For You \\ Alec Lightwood

HOMELESS - MARINA KAYE

Allongé sur son lit, Alec ferma les yeux. D'habitude, il arrivait facilement à s'endormir mais ce soir-là, son esprit était trop perturbé. Il n'arrêtait pas de penser. Trop de choses lui traversaient la tête. Il soupira d'agacement et tenta de tourner sur le côté pour mieux dormir. Sans résultat. Abandonnant l'idée de tomber dans les bras de Morphée, Alec se redressa et saisit son téléphone. Cinq heures quarante-sept. Le soleil n'allait pas tarder à se lever. En se levant, il vint écarter les rideaux et n'aperçut que du blanc. La neige qui avait commencé à pleuvoir quand il s'était couché avait continuer de le faire toute la nuit et avait recouvert le paysage new-yorkais d'une couche épaisse de poudreuse blanche. En soupirant une nouvelle fois, Alec reprit son téléphone et résista à l'envie d'envoyer un message à Calypso, pensant qu'elle devait sans doute dormir. Enfin, espérant plutôt, tant les heures de sommeil de la blonde se réduisaient depuis la mort de Magnus Bane, six mois plus tôt. À la place, il prit ses écouteurs et lança Stereotypes de Black Violin.

Depuis que Calypso lui avait joué ce morceau, Alec l'écoutait à chaque fois qu'il se sentait mal en espérant qu'il ressentirait les mêmes émotions que la première fois. Chacune de ses tentatives se soldait malheureusement par un échec, musique de Calypso étant unique au monde.

- Alec ?, fit une voix qui résonna dans la pièce.

Le brun ôta ses écouteurs. En relevant la tête, il fronça les sourcils en voyant le nouveau venu.

- Jace ? Qu'est-ce que tu fais ici à une heure pareille ?

Son parabatai s'avança et se posa sur le lit d'Alec qui se redressa sur ses oreillers.

- Je n'arrive pas à dormir, avoua le blond. Et toi ?

- Pareil, soupira Alec. J'arrive pas à me vider la tête.

- Laisse moi deviner, sourit Jace. Peine de coeur ?

- Non, sourit Alec. Toi si ?

Jace soupira et détourna les yeux.

- Clary ?, devina Alec.

- Qui d'autre ?

- Tu peux tout me dire, tu sais. Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Rien, justement, avoua Jace. Je pensais que tout allait mieux entre nous, que... Je sais pas, qu'on pourrait peut-être finir ensemble. Mais depuis que Valentin s'est enfui, elle est distante.

- Jace, le coupa Alec. Clary a découvert que Valentin éait son père et que tu étais son frère pour que finalement vous ne soyez pas frère et soeur. Je ne suis peut-être pas un expert, mais je crois dire la vérité quand je dis qu'elle est perturbée. Laissez vous le temps.

Jace resta muet un instant puis finit par sourire à son parabatai.

- Et toi avec Calypso ? Elle va mieux ?

Alec prit le temps de se passer la main dans ses cheveux avant de répondre.

- Elle dort, mange et sort de moins en moins. Ça fait six mois que l'enterrement de Magnus à eu lieu et je pensais vraiment que ça allait...

- Vu que vous avez...

Jace laissa sa phrase en suspens, observant les joues d'Alec virer au rouge.

- C'est bon, ne sois pas aussi pudique, sourit Jace. Tu sais la fois où j'ai couché avec la lycanthrope là ? Je t'avais tout raconté et tu avais...

- BREF, le coupa Alec. Il y a un mois, elle a recommencé à devenir bizzare, à ne plus dormir, manger et tout le reste. Je lui ai fait la remarque, elle m'a dit que bientôt ce serai terminé.

- Comment ça ?, demanda Jace en fronçant les sourcils.

- Je sais pas.

Jace resta un moment silencieux, les yeux dans le vague.

- Tu devrais aller la voir, conseilla-t'il à Alec. C'est ce qu'il y a de mieux à faire.

- T'es sûr ?, douta Alec.

- Certain, acquiesca Jace. Va la rejoindre, elle a besoin de toi.

Le blond sourit à son parabatai et sortit de la chambre en prenant soin de la porte derrière lui. Alec se leva et enfila simplement un pull noir et un jean avant de saisir son téléphone et de partir. Arrivé devant l'Institut, il mit son capuchon sur son visage et tendit la paume de sa main vers le ciel. Un flocon tomba pile entre la ligne de vie et d'amour. Alec sourit et prit la direction de l'immeuble de Calypso. En chemin, il observa le soleil levant qui illuminait New-York de son halo doré. La ville qui ne dort jamais était encore remplie de touristes qui posaient devant l'appareil ou qui regardaient simplement avec fascination le paysage enneigé.

Lorsqu'il fut arrivé devant l'appartement de Calypso, il appuya une fois sur la sonnette et tendit l'oreille, s'attendant à entendre la mythique cavalcade l'informant habituellement que Calypso courait dans son appartement, un seul pied chaussé d'une claquette, l'autre d'une chaussette. À la place, le silence. Alec fronça les sourcils encore plus lorsqu'il n'entendit pas le cliquetis, signe que Calypso avait ouvert la porte et qu'elle allait lui ouvrir la deuxième fois qu'il sonnait. Il sonna encore deux fois, sans succès.

Alec abaissa la poignée. La porte n'était pas fermée. Il dégaina son poignard séraphique. L'appartement était en bon état quoique vide. Prudemment, Alec avança à travers les différentes pièces. Lorsqu'il arriva dans la chambre de Calypso, il aperçut son lit défait, signe qu'elle était sortie précipitamment car elle prenait toujours le temps de le faire. Sur la commode était posé un cadre vide, délésté de la photo de Calypso et de ses parents qu'il contenait habituellement. Alec ouvrit son armoire. Ses deux épées n'étaient pas à leurs places.
Il prit son téléphone et composa le numéro de Jace.

- Qu'est-ce qui se passe ?, demanda son parabatai après avoir décroché.

- Calypso a disparu, annonça Alec.

- Quoi ?

- Calypso a disparu, répéta Alec. Et je pense que Valentin est derrière tout ça.