LOVELY - BILLIE EILISH AND KHALID

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- Je peux te parler ?, demanda Raphaël à Calypso en entrant dans l'alcôve où elle s'était retirée avant la cérémonie des funérailles de Magnus. En privé, si possible, ajouta-t'il à l'adresse d'Alec.

Ce dernier jeta un coup d'oeil à Calypso puis hocha la tête.

- Je t'attendrai avant ton arrivée, annonça-t'il en l'embrassant tendrement.

Alec parti, Raphaël se tourna vers Calypso et observa un instant sa robe noire en dentelle et ses cheveux blonds strictement réunis en un chignon trop serré. Sa robe était serrée au niveau de la taille et marquait sa perte de poids tandis que la couleur faisait ressortir ses cernes et son visage blafard.

- Tu tiens le coup ?, lui demanda-t'il malgré qu'il connaissait la réponse.

- Non, répondit tristement Calypso. À chaque fois que je me réveille, j'attrappe mon téléphone pour l'appeller puis je me rappelle qu'il est parti et ça ne me lâche pas de toute la journée. Je... À chaque moment, je m'attend à le voir apparaître, un verre de sangria à la main pour m'en proposer. Mais rien n'y fait. Il n'est plus là.

Raphaël garda un petit moment le silence en triturant la bague à son annulaire. Puis, il sortit une lettre blanche de la poche de son veston.

- C'est pour toi, expliqua-t'il. Lis-la. Je te laisse seule.

Calypso fronça les sourcils et prit m'enveloppe sur laquelle son nom était écrit en lettres soigneusement caligraphiées. Une fois que Raphaël fut sorti, elle ouvrit l'enveloppe et en tirant la lettre à l'intérieur. Son coeur se serra. C'était l'écriture de Magnus.

Ma très chère Calypso,

Je me rappelle du jour où je t'ai vu pour la première fois. Ma soeur, Madelaine, te tenait dans ses bras. Tu étais profondément endormie. Elle m'a fait ce grand sourire qui fait battre mon coeur plus fort à chaque fois que tu fais le même, celui qui découvre tes dens blanches et tes adorables fossettes. Quand je t'ai prise dans mes bras, ta couverture en soie légère mais chaude m'a caressé la joue. Tu as ouvert les yeux au moment où j'approchais mon visage du tien. Tu avais les traits délicats et finement ciselés de ta mère mais la détermination et m'assurance de ton père dans tes yeux mauves. J'ai effleuré tes doux cheveux en or et tu m'as souri. " Elle t'aime déjà ", m'a dit ton père. Alors qu'une larme dévalait ma joue, j'ai souri également.
Lorsque tes parents sont morts, j'étais dans mon loft new-yorkais. Un officier de l'Enclave est venu sonner chez moi. En voyant ses yeux gonflés et rougis à force d'avoir pleuré, j'ai su que ta mère et ton père étaient partis rejoindre l'au-delà. Alors qu'il tentait tout de même de m'expliquer la situation, tu l'as sèchement poussé et m'as regardé droit dans les yeux, une rage presque palpable dans le regard. Et là, tu m'as dit : " Un jour, Valentin Morgenstern va mourir. Et ce jour-là, ce sera moi qui aurais fait couler son sang."
Si tu lis ces lignes, je ne suis plus de ce monde. Avant de partir, je verrais tes traits de porcelaine, tes cheveux dorés comme un éclat de soleil et tes yeux semblables à deux améthystes. Je sentirai l'odeur de citron, de cèdre et de mandarine de ton corps. J'entendrais ton rire. Peu importe la manière dont je suis mort, je t'aimerai toujours autant et ce, à jamais.

Ton oncle qui t'aime, dans la mort comme dans la vie,

Magnus Bane.

Alec regardait nerveusement la foule nombreuse, toute de noire et massée pour rendre un dernier hommage à Magnus Bane. Isabelle, Simon, Clary et Luke discutaient dans un coin, le visage grave. Jace s'approcha de lui et posa sa main sur son épaule. Alec sursauta violement.

- Désolé, je ne voulais pas te faire peur, s'excusa son parabatai. Calypso va bien ?

- Elle m'inquiète, avoua Alec. Elle passe son temps à pleurer, ne mange que si je l'y oblige et , si je ne suis pas là, elle ne dort pas.

- Je me sens tellement mal, Alec. Tout ça, c'est de ma faute...

- Non Jace, déclara catégoriquement Alec en le coupant. Valentin t'as manipulé, tu n'y es pour rien. Je suis sûr que Calypso pense pareil.

Jace eut un pauvre sourire et s'apprêta à remercier son parabaitai lorsqu'une clameur de la foule le coupa. Alec et Jace se retournèrent. Calypso venait d'arriver et, en la voyant, les deux Chasseurs d'Ombres restèrent bouche bée. Littéralement.

Calypso portait une robe en soie blanche, très fluide avec de la dentelle au niveau du décolleté. Elle n'était pas maquillée, ses cheveux dorés ondulaient dans son dos. Elle était digne et regardait droit devant elle malgré les murmures qui s'élevaient sur son passage. Elle était majestueuse, telle une reine. Lorsqu'elle arriva derrière le pupitre, tout le monde s'assit.
Calypso jeta un coup d'oeil à Alec qui lui sourit et hocha doucement la tête.

- Mon oncle était quelqu'un de merveilleux. Depuis qu'il m'a recueuilli à 11 ans quand mes parents sont morts, il a toujours souhaité que je sois instruite que je me fasse une propre opinion sur ls monde qui m'entourait. Comment ? En le visitant. Il m'a emmené partout: Les Fidjis, Toronto, Santorin, Buenos Aires, Tunis, Tel Aviv, Kinshasa, Edimbourg, et tant d'autres encore. Le souvenir le plus frappant que j'ai avec Magnus, c'est quand il m'avait emmené au Laos, lorsque j'avais 15 ans. Après avoir visité un peu, il m'a emmené dans un sorte de kiosque perdu en pleine nature. Il m'a fait asseoir et fermer les yeux. Je ne pensais plus à rien. J'étais calme. Les bruits rassurants de la nature me parvenaient aux oreilles. Le chant des criquets, le frottement de l'herbe au contact du mistral. C'était le moment le plus apaisant de ma vie. Lorsque je rouvrit les yeux, la nuit était tombée. Magnus m'a expliquée qu'il se rendait là à chaque fois qu'il était préoccupé ou triste et que je devais me trouver un endroit comme celui-ci également. Par la suite, il s'est imposé à mon esprit. Mon cocon serait là où Magnus se trouverais, là où il pourrais m'écouter,me consoler et me conseiller. Maintenant qu'il m'a laissé, mon havre de paix s'est envolé avec lui.

Calypso quitta le pupitre et s'approcha du cercueil en acajou. Une fumée couleur mauve sortit de ses doigts et quand elle se dissipa, la plus belle chose que Magnus ai dit à Calypso était gravé sur le bois.

L'enfer, le vrai, est d'être incapable d'aimer car l'amour est synonyme de paradis.

For You \\ Alec LightwoodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant