For You \\ Alec Lightwood

WAR OF HEARTS - RUELLE

Maryse et Robert Lightwood pénétrèrent dans la salle d'armes alors que leur fils Alec encochait sa première flèche. Tous deux se raprochèrent du mur en souriant pour ne pas leur enfant ne les voit et observèrent le bout acéré se planter avec un bruit sourd dans la première cible d'entrainement. Puis, aussi vite qu'il en était capable, Alec encocha une nouvelle qui finit à son tour sur une des dix cibles placées par Hodge Starkweather, son maître d'armes. Le jeune homme réitéra l'opération encore huit fois jusqu'à ce que les centres de l'ensemble des cibles soient marquées par une flèche. Alec baissa son arc et observa quelques secondes ce qu'il venait de faire. Puis, satisfait, il se retourna et sursauta en apercevant ses parents l'observer.

- Papa ? Maman ?

- On t'as fait peur ?, plaisanta Robert tandis que sa femme enlaçait tendrement leur fils.

Après avoir prit dans ses bras ses deux parents, Alec recula en souriant jusqu'aux oreilles.

- Qu'est ce que vous faites ici ?

- À vrai dire, commença Robert après avoir jeté un coup d'oeil à Maryse, nous devons te parler.

- De quoi ?, demanda Alec en fronçant les sourcils.

- Chéri, tu as vingt-trois ans maintenant. Tu es un jeune homme admirable, fort et courageux. Tu as l'avenir devant toi.

- Et ?

- Nous pensons qu'il est grand temps que tu te maries, lâcha Maryse après un silence.

- Me... Marier ?, balbutia Alec. Mais... je.... non...

- Bien sûr, poursuit Maryse sans se soucier le moins du monde de son fils, tu ne vas pas te marier avec n'importe qui. L'honneur de la famille Lightwood repose sur tes épaules.

- Papa, aide-moi !, dit en dernier recours Alec en se tournant vers son père.

- Écoute ta mère, Alec, je t'en prie, répondit Robert en regardant son fils d'un air désolé et embarassé.

Alec soupira d'un air déçu et se retourna vers sa mère.

- Nous t'avons choisi une jeune fille très respectable, poursuivit Maryse. Une émissaire de l'Enclave, bien élevée et issu d'une des plus respectable famille de Chasseurs d'Ombres du Monde Obscur. Elle a dirigé l'Institut de Lisbonne avant de se démire elle-même de ses fonctions pour mieux servir la cause de l'Enclave ailleurs.

- Et donc, qui est-elle, cette miss Parfaite ?, railla amèrement Alec en rangea son arc et son carquois sur le mur réservé aux armes.

- Lydia Branwell, annonça fièrement Maryse.

Une quinzaine de flèches attérirent par terre avec un bruit sourd qui fit sursauter les parents Lightwood.

- Lydia Branwell ?, répéta Alec avec un grincement de dents. La fille avec des cheveux jaune comme de la paille qui est venu nous rendre visite quand j'avais 13 ans ?

- Celle-là même.

- Mais maman, elle est pire qu'un démon Shax ! Je la détestait et je te l'avais dit ! Tu m'avais dit que plus jamais je ne la verrais et maintenant tu veux que je l'épouse et que je passe le reste de mes jours avec cette garce ?

- Alec !

- Écoute, commença Robert, je sais que tu la détestes Alec mais penses à l'honneur de notre famille !

- Quel honneur ? Pourquoi est-ce que vous attachez tant d'importance à l'honneur de notre famille ?

Maryse et Robert se regardèrent sans répondre.

- Je ne veux pas me marier, trancha Alec après avoir ôté les flèches des cibles d'entrainements, catégorique.

- Pourquoi es-tu si têtu ?, soupira Maryse en se tenant le front.

- Je ne vais pas épouser une personne que je n'aime pas alors que j'en aime une autre à côté !, explosa Alec.

Un ange passa.
Mi-curieuse, mi-surprise, Maryse se tourna vers Robert avant de regarder son fils dans les yeux.

- Qui est-ce ?

- Cela ne vous regarde pas, répliqua Alec, maussade.

- Alexander Gideon Lightwood, je veux que tu me dises qui est-ce ?

Alec visualisa son teint de porcelaine, les traits délicats de son visage en coeur, l'odeur fraîche et rassurante de son corps et la façon dont ses iris mauve s'illuminaient quand ses lèvres charnues s'étiraient en un sourire.

- Alexander, qui est-ce ?, tonna Maryse plus fort que les fois précédentes.

Alec observa sa mère. Elle avait des traits durs, marqués par les années de combat pour l'Enclave. Il leva la tête et aperçut l'objet de ses désirs à quelques mètres de lui. Il prit une grande inspiration et avança.

- Alex, qu'est ce que tu...

- Assez.

Avançant droit devant lui, il saisit les hanches de Calypso et l'attira à lui. Quand leurs lèvres s'unirent, la jeune femme haussa les sourcils mais répondit à son baiser inatendu. Elle passa ses mains sur sa nuque pour l'ancrer davantage à lui, tandis qu'il savourait que le goût étrangement sucré de ses lèvres chaudes et douces, ses mains posées au creux de son dos. Ils finirent par se séparer à bout de souffle. En essayant de calmer les battements de son coeur, Alec posa son front sur le sien.

- C'était plutôt... inatendu, murmura-t'elle.

Alec eut un rire rauque, les yeux toujours fermés.  En jetant un coup d'oeil derrière son épaule, Calypso aperçut Maryse Lightwood partir, furieuse, suivie de son mari Robert.

- Qu'est-ce qu'ils ont tes parents ?, demanda-t'elle.

- Rien, répondit-il en secouant la tête.

- Alexander. Dis-moi.

- C'est juste que...

- Que ?

- Ils veulent me marier à quelqu'un que je n'aime pas. Je t'ai embrassé pour qu'ils me lâchent.

Il y eu un long silence au bout duquel Calypso repoussa sèchement Alec, les traits crispés.

- Tu te fous de ma gueule ?, lui dit-elle.

- Je... Quoi ?, bégaya-t'il.

- C'est pour ça que tu m'as embrassé ?

- Je...

- Répond-moi !, s'écria-t'elle. Bordel de Dieu, répond-moi.

- Calypso..., commença-t'il en s'approchant d'elle.

Sans hésiter, elle le gifla de toute ses forces.
Sonné, Alec recula et s'appuya sur une table en se tenant la mâchoire. Lorsqu'il osa la regarder, il vit que ses yeux mauves s'étaient obscurcies et brillaient d'une flamme qu'il reconnut comme être de la rage pure.

- T'es le plus grand con que j'ai jamais vu de toute ma vie Alec Lightwood, lui souffla-t'elle. Ne t'approches plus jamais de moi.

Dans un dernier élan, il lui saisit doucement le bras pour la retenir.

- Calypso. S'il te plaît.

Sans lui accorder un regard, elle se dégagea sèchement et le laissa seul.

" Là, j'ai vraiment l'air d'un con. ", songea-t'il avec regret.