THE TRACKERS [Pause]

~ 7.1 🗡

PARTIE I

Je tape du pied à terre, rythmé par la musique qui me stresse davantage. Depuis quinze heures je n'ai pas croisé Ryme, aucun signe d'elle et ça me met en rogne. J'attends patiemment qu'Alek trouve la trace de son téléphone. Ma patience me joue des tours, je ne suis pas serein cet instant. J'ai le présentiment qu'elle sait que je vais la retrouver et qu'elle m'attend, je ne sais pourquoi.

Alek est un membre du groupe depuis trois ans maintenant, c'est Billy qui l'a recruté et il ne le regrette pas. Cet homme est un vrai danger avec un couteau, c'est le pro des Trackers. Il enseigne désormais aux plus jeunes à manier cette arme. Il est aussi doué à l'informatique, ce qui n'est pas mon genre. J'ai horreur de rester derrière un écran, je préfère être sur les lieux et combattre les ennemis ; c'est un fait que j'ai toujours su.

− Elle est dans un parking, au centre commercial de ta ville, certifie Alek.

− Préviens Julyan que j'emprunte sa voiture.

Je cours vers la sortie du Natika. Une partie du bâtiment est encore ouverte à cette heure si tardive ; certaines personnes doivent terminer leur job. J'enclenche rapidement les vitesses et me rend vers le parking que je connais trop. J'aurais dû m'en douter qu'elle m'attendrait là-bas. C'est son endroit favori pour admirer les étoiles dans le ciel, au cinquième niveau.

J'arrive dans la montée en tourbillon pour atteindre les différents étages, je fais gronder le moteur et accélère davantage pour me dépêcher de la rejoindre. Lorsque j'atteins ma destination, mes intuitions se révèlent être réelles. Ryme patiente sagement sur le rebord du parking, sa tête levée vers le ciel. Je remarque que son dos s'abaisse, elle est en train de se calmer suite à notre petite engueulade ; surtout face à ce que j'ai pu lui dire.

C'était une erreur de ma part. C'est une chose que j'ai regretté dès le début où j'ai prononcé ces quelques mots, je n'avais pas le droit de lui en vouloir pour ce qu'il s'est passé ; ce n'était pas sa faute. Une boule au ventre apparaît, me montrant ainsi mon angoisse à y repenser. Je n'ai toujours pas passé l'éponge, personne ne le fera tant que le coupable n'a pas payé.

− Les étoiles scintillent de plus belle ce soir, souligne Ryme.

Je m'approche d'elle, mes pas se font lents face à la peur qui immerge mon cœur. Mes mains se posent sur ses hanches, je pose délicatement ma tête sur son épaule ; admirant ainsi le ciel avec elle. C'est vrai que certaines étoiles sont davantage voyantes que d'autres. J'ai toujours cru que cela signifiait que quelqu'un se cachait derrière elle, qu'il nous surveillait depuis là où il repose.

− Je suis désolée, bafouillé-je.

Elle souffle bruyamment, me pousse en arrière et se remet sur pied afin de se mettre en face de moi. Elle me jauge de la tête aux pieds, essayant de déchiffrer mon humeur de ce soir. Ses yeux clairs finissent par s'adoucir, elle a réfléchi à ce qui s'est passé et nous n'en avons jamais réellement parlé. Les secrets que nous gardons à ce sujet sont lourds et peuvent être une bombe pour l'autre, surtout les miens...